| ![]() ![]() ![]() ![]() OUVRAGÉ, -ÉE, part. passé et adj. I. − Part. passé de ouvrager*. [En parlant des parties d'un édifice] Murailles ouvragées. L'hôtel de ville de Francfort (...) est d'un gothique peu ouvragé, surtout pour qui a vu les hôtels de ville de Flandre (Nerval, Lorely, 1852, p.52).Maintenant, il entreprenait Dubuche sur l'architecture (...) par terre, les colonnades fines, les dentelles ouvragées de la Renaissance (Zola, OEuvre, 1886, p.148). − Ouvragé de + nom de l'agent créant l'ornement.Au centre [de la chasuble], le chiffre de Marie était l'éblouissement, d'un relief d'or massif, ouvragé de guipure et de gaufrure (Zola, Rêve, 1888, p.53).Soudain Notre-Dame s'illumina des pieds à la tête. Les casseroles de l'Hôtel-Dieu frappèrent de leur jet blanc le couronnement des tours et la cathédrale enfonça son scintillement ouvragé de rosaces (...) au fond du petit bras de la Seine (Arnoux, Paris, 1939, p.346). − Dans le domaine de la mus., de la peint., de la litt.Style curieusement, savamment ouvragé; système polyphonique ouvragé; musique exquisément ouvragée; cadence ouvragée. Sa musique [de Humperdinck dans Hänsel et Gretel] (...) n'est pas seulement ouvragée de la manière la plus fine (...); elle dessine, avec autant de précision que d'éloquence, les différents caractères des personnages (Bruneau, Mus. fr., 1901, p.189).[Sur Georges Desvallières] Inutile de rappeler ses oeuvres de jeunesse, précieuses et raffinées, ouvragées jusqu'au tarabiscotage comme des bijoux de Lalique (Gillet, Art fr., 1938, p.150). II. − Adj. Travaillé/fouillé, très orné; sculpté/découpé comme une dentelle. Argent, cuivre ouvragé; (balustrade) en fer très(-)ouvragé, (rampe de) fonte très ouvragée; bijou, coffret, meuble, vase (délicatement) ouvragé; balcons, palais, piliers, porches, vitraux ouvragés; façade, grille ouvragée; églises ouvragées. Ces tableaux ouvragés [des tapisseries] sont des chefs-d'oeuvre (Sand, Jeanne, 1844, p.188).Elle dévorait des yeux tout ce joli linge ouvragé et coquet, les bavettes de piqué (Goncourt, G. Lacerteux, 1864, p.104).Quand l'aiguille du cartel inévitablement Louis XIV hissa sa tête ouvragée vers un chiffre X en écaille, je n'y tins plus, et je me levai (Colette, Képi, 1943, p.127). − P.métaph. Les roches (...) enserrent sa nappe luisante [de la Méditerranée] dans une bordure ouvragée qui semble le cadre d'un tableau (Taine, Philos. art, t.2, 1865, p.106). − P.plaisant. Cadine (...) aimait aussi à voir les tas de boîtes de sardines, qui font, au milieu des sacs et des caisses, des colonnes ouvragées de métal (Zola, Ventre Paris, 1873, p.778). − Au fig. Travaillé en vue d'un effet; chargé d'ornements parfois compliqués, ou mal intégrés à l'ensemble. Il lui sera donné [à Poë] de conquérir l'admiration des gens qui pensent (...) par sa poésie profonde et plaintive, ouvragée néanmoins, transparente et correcte comme un bijou de cristal (Baudel., Hist. extr., 1856, p.XXVIII). [Lifar] passe des grandes lignes noblement simplifiées des variations lyriques aux ornements ouvragés de la petite batterie (Levinson, Visage danse, 1933, p.148). Prononc. et Orth.: [uvʀaʒe]. Fréq. abs. littér.: 120. |