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OUTRER, verbe trans.
A. − Outrer qqc.Exagérer quelque chose, donner une importance exagérée. Synon. charger, forcer.Outrer un effet, une scène, un tableau. Il avait rendu compte des désastres de son armée, plutôt en les outrant qu'en les dissimulant. C'est un homme qui aime tellement à causer des émotions fortes, que, quand il ne peut pas cacher ses revers, il les exagère pour faire toujours plus qu'un autre (Staël, Consid. Révol. fr., t.2, 1817, p.143).Le signor Zingarelli, continua le jeune chanteur, outrant un peu son accent qui faisait pouffer de rire les enfants, le signor Zingarelli était un maître excessivement sévère (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p.152).À ceux qu'il a une fois distingués non seulement il dit la vérité, mais il la souligne, à mon sens il l'outre même −précisément parce qu'il a ses élus (Du Bos, Journal, 1924, p.22).
B. − Outrer qqn (ou parfois un animal)
1. Vx. Accabler, surcharger de travail. C'est outrer des ouvriers, que de les faire travailler sans relâche (Ac.1798-1878).
P.anal. Outrer un cheval. Faire travailler un cheval jusqu'à épuisement (d'apr. Cass.-Moir. 1979). Synon. surmener.Mener un cheval si loin au galop, c'est l'outrer (Ac.).
2. Indigner, provoquer une vive indignation, pousser à bout. Vous l'avez tellement outré qu'il ne vous le pardonnera jamais (Ac.1935).Major général, qui ne perdra aucune occasion dès lors de rabaisser, de retarder, s'il était possible, et finalement de décourager, d'ulcérer et d'outrer, jusqu'à le jeter hors des gonds, un étranger de mérite (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t.13, 1869, p.75).
Au part. passé. Outré de + compl.Outré de dépit. La jeune femme, outrée de la liberté de langage qu'on se permettait devant elle (...) avait souffleté un des convives (Feuillet, Paris., 1881, p.38).Le baron s'écria, outré de surprise et frémissant: «Oh! c'est trop fort, c'est trop fort!» (Maupass., Une Vie, 1883, p.140).Que dis-tu là, ma fille? demanda-t-elle impérieusement, de sa voix sèche, outrée de colère (Zola, Vérité, 1902, p.167).
Prononc. et Orth.: [utʀe], (il) outre [utʀ ̭]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1. 1160-74 «dépasser (quelqu'un) en marchant» (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 15481 Ultre s'en quiderent passer E les altres conreiz ultrer Mais Normant a estal s'esturent); 2. av. 1616 «pousser (quelque chose) au delà des bornes» (A. d'Aubigné, Vie, XLVIII ds Gdf. Compl.); 3. 1660 oultrer «offenser» (Oudin Fr.-Esp.). B. Part. passé et adj. 1. 1remoitié du xiiies. «vaincu» (L'Estoire del Saint Graal ds The Vulgate Version of the Arthurian Romances, éd. O. Sommer, t.1, p.278: il ma hui conquis et outre en bataille cors a cors); 2. ca 1245 «excessif» (Philippe Mousket, Chron., 4355 ds T.-L.); 3. 1542 outré de «pénétré de, rempli de» (Amadis de Gaule, Tiers Livre, 9 ds Hug.: En ceste pensée, oultrée de trop ardente amour, se trouva si lasse qu'elle s'endormit); 4. a) 1580 «indigné» (Montaigne, Essais, I, 11, éd. P.Villey et V.-L. Saulnier, p.422: outré jusques au vif d'une offence); b) 1671 «qui passe les bornes dans sa conduite, ses sentiments (d'une personne)» (La Fontaine, Clymène, 189 ds OEuvres, éd. Ad. Régnier, t.7, p.156). Dér. de outre2*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 85.