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OUTRE1, subst. fém.
A. − Peau de bouc cousue en forme de sac et qui sert à conserver ou à transporter des liquides, notamment dans certains pays de la Méditerranée et du Proche-Orient. Ils avalaient à pleine gorge tous les vins grecs qui sont dans des outres, les vins de Campanie enfermés dans des amphores, les vins des Cantabres que l'on apporte dans des tonneaux (Flaub., Salammbô, t.1, 1863, p.6).Le lendemain, sur l'oasis, tout était joie et lumière (...); des femmes revenaient du puits avec des outres sur l'épaule (Tharaud, Fête arabe, 1912, p.286):
. ... Lerma, la cité des outres, un gros bourg spécialisé dans la fabrication de ces sacs en peau de bouc qui remplacent ici les tonneaux à vin: (...) le vent remue les outres gonflées qu'on installe ainsi pour les faire sécher; par forte brise, elles s'entrechoquent avec un bruit sourd de timbales mouillées. T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p.232.
Par plaisant., pop. et fam. Donner une accolade à l'outre. Boire du vin. Le teint framboisé, [le second sculpteur] beau donneur d'accolades à l'outre, toujours prompt à casser la croûte (Arnoux, Juif Errant, 1931, p.137).V. accolade1ex. 18.
En partic. Petit sac de peau de bouc avec robinet pour boire à la régalade. Il prit une outre en peau, la leva au-dessus de sa tête, et laissa couler un jet mince sur ses dents à peine entr'ouvertes (P.Mac Orlan, La Bandera, Paris, Gallimard, 1949 [1931], p.149).
P.méton. Le contenu même de l'outre. Avant de brider leurs mules pour gagner le large, [ils] achevèrent leur outre à moitié bue (Bertrand, Gaspard, 1841, p.175).Ma table était mieux servie que la sienne. J'aurais pu boire une outre de vin (About, Roi mont., 1857, p.210).
JEUX. Outre enflée. ,,Jeu très en faveur chez les paysans antiques, en Grèce en particulier (...). Après les vendanges, on apportait (...) une outre en peau de bouc, gonflée d'air et quelquefois pleine de vin, préalablement enduite extérieurement d'huile ou de graisse. Les joueurs devaient (...) s'y élancer à cloche-pied et tâcher de s'y tenir sans glisser`` (Alleau 1964). Nous allâmes voir les taureaux, puis les jeux sur l'aire, les luttes d'homme, les trois sauts, l'étrangle-chat, le jeu de l'outre (A. Daudet, Lettres moulin, 1869, p.160).
P.métaph. Eh bien, penseurs, niez Olympe et Sinaï; Au lieu de ce vain ciel, qui sur un mont s'appuie Et d'Éole trouant les outres de la pluie (...) Montrez (...) Quoi? la Réalité (Hugo, Religions et religion, 1880, p.222).[Le roi] est obèse: une vraie outre noire, grasse; l'air sensuel, féroce et malin (Morand, Paris-Tombouctou, 1929, p.159).Cette usine (...) où mon gros homme d'oncle (...) était un roi (...) promenant son outre brimbalante bourrée (...) d'ingénuité et de roueries commerciales (Vialar, Pt jour, 1947, p.193).
Loc. fam.
Boire, manger comme une outre. Boire, manger énormément. Bois, mange, arrondis-toi comme une futaille, emplis-toi comme une outre (Dumas père, Vampire, 1865, i, 1, p.158).La saint Pargoire pour les mauvaises oeuvres du Démon: boire comme des outres, manger à se faire sauter la luette hors de la bouche (Fabre, Mon oncle Célestin, 1881, p.417).
Gonflé comme une outre. V. gonflé I A 1 b ex. de Vercel.
B. − Peau de bouc gonflé d'air, servant de moyen de transport sur l'eau. Les monuments montrent des Assyriens gonflant eux-mêmes leurs outres à la bouche, se mettant à cheval dessus pour traverser les cours d'eau (Bible1912).Que la végétation fût totalement absente, il restait toujours la ressource de coudre des peaux, de gonfler les outres ainsi fabriquées et de s'y étendre pour traverser les cours d'eau (P.Rousseau, Hist. transp., 1961, p.29).
Prononc. et Orth.: [utʀ ̭]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. masc. 1389 oustre, oultre (Philippe de Mezières, Songe du Vieil pelerin, éd. G. W. Coopland, t.2, p.319: droisseur royal n'avoit autre vaisselle d'or ne d'argent, flacons ou ydres, forsque tant seulement un oustre de cuir, non pas bouilly mais conre; oulque oultre estoit le vin du roy...); 1566 outre (H. Estienne, Apologie pour Hérodote, éd. P.Ristelhuber, t.1, p.241). B. fém. 1611 (Cotgr.). Empr. au lat. uter, utris masc. «id.». Le fém. ne semble assuré qu'à partir du début du xviies. (cf. supra); Hulsius 1596 donne, sans indication de genre: Oultres, Geizfell. Fréq. abs. littér.: 326. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 423, b) 714; xxes.: a) 374, b) 416.