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OUTRAGÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de outrager*.
II. − Adjectif
A. −
1. Qui a subi un outrage (v. ce mot A 1). Époux/se, femme, mari, mère outragé(e); homme d'honneur outragé. À ces mots la duchesse se releva de toute sa hauteur (...) la femme outragée parut clairement, et la femme outragée s'adressant à un être qu'elle sait de mauvaise foi (Stendhal,Chartreuse, 1839, p.233).Un admirable tableau (...) où se liraient toute la révolte contenue, toutes les susceptibilités rageuses d'une amie outragée dans les délicatesses, dans la pudeur de la femme (Proust,Temps retr., 1922, p.715):
. Certes, les quelques heures pendant lesquelles il avait cru au sacrifice de sa fille avaient été douloureuses, mais à aucun moment son désespoir de père outragé n'avait su trouver une expression un peu noble. Aymé,Boeuf cland., 1939, p.146.
Empl. subst. C'était un monde de victimes et d'outragés qui se dévoraient entre eux (Sand,Valentine, 1832, p.101).Quand la vengeance touche à l'honneur, l'outragé ne se tient pas pour satisfait tant que celui qui a outragé ne sait pas pourquoi il est châtié (Camus,Dév. croix, 1953, 3ejournée, p.577).
2. En partic., vieilli. Femme outragée. Femme qui a subi des violences sexuelles. Synon. violée, violentée.J'appris que la femme outragée était une jeune fille (Maupass.,Contes et nouv., t.1, Morin, 1882, p.847).Les faits de violence et de pillage étaient rares. Dans tout Sedan, on ne citait que deux femmes outragées (Zola,Débâcle, 1892, p.547).
[P.méton.] Celle qu'on assassine une nuit dans un lit d'hôtel, dont on retrouve le corps outragé et sanglant (Colette,Cl. s'en va, 1903, p.319).
Empl. subst. Faire l'outragée. Ne s'était-elle pas amusée à me mettre au défi de passer une nuit à côté d'une femme sans la toucher, s'offrant généreusement elle-même pour cette expérience? (...) Je l'aurais prise, qu'elle eût fait l'outragée, cette demoiselle (Léautaud,Amours, 1906, p.264).
B. −
1. [Correspond à outrage B 1; en parlant d'un sentiment] Qui n'a pas été respecté; qui a subi une atteinte grave. Amour, honneur, pudeur, vertu outragé(e). Les réclamations de l'humanité opprimée, de la raison outragée, avaient été étouffées dans le sang et dans les flammes (Condorcet,Esq. tabl. hist., 1794, p.123).La République reste l'idéal des sociétés, et la liberté outragée reparaît bientôt, comme le soleil après l'éclipse (Proudhon,Confess. révol., 1849, p.65).
2. P.méton. Qui exprime l'outrage subi, ressenti. Il devina sans doute notre présence, car il se tourna vers nous d'un air outragé (Colette,Mais. Cl., 1922, p.260).Je lui demandai ce que c'était qu'un défaitiste. «Un mauvais Français qui croit à la défaite de la France», me répondit-il (...). En tous cas l'accent outragé de mon père, le visage scandalisé de ma mère, me confirmèrent qu'il ne faut pas se hâter de formuler à voix haute toutes les paroles inquiètes qu'on se chuchote tout bas (Beauvoir,Mém. j. fille, 1958, p.66).
Prononc.: [utʀaʒe]. Fréq. abs. littér.: 308. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 672, b) 388; xxes.: a) 494, b) 229.