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OUTILLER, verbe trans.
A. −
1. Pourvoir, munir des outils, des machines nécessaires à un travail, à une production. Outiller un atelier, une usine. (Dict. xixeet xxes.).
Empl. pronom. réfl. Nos usines peuvent aujourd'hui fournir tous les fers nécessaires, et si quelques architectes commençaient à adopter un système passablement complet, ces usines auraient bientôt fait de s'outiller pour livrer à bon marché, aux entreprises, les pièces nécessaires (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p.312).
2.
a) Outiller qqc.[Le compl. désigne gén. un lieu, un local] Pourvoir des éléments, des structures nécessaires à l'exercice d'une activité. Elles [les compagnies] n'intervenaient que lorsque le chemin de fer était presque terminé et lorsqu'on touchait à l'exploitation. En quelques mois, elles pouvaient outiller leur ligne (Chardon, Trav. publ., 1904, p.228).
b) Outiller qqn[Le compl. désigne une pers., une collectivité] Pourvoir de ce qui est nécessaire pour exercer une activité. La maison est si gentille et si bien appropriée à tous mes besoins, je suis si bien installée et outillée pour écrire, que je ne m'impatiente pas d'y rester (Sand, Corresp., t.5, 1864, p.36).Lépine le lui a dit un jour: «Si les bourgeois savaient combien, en cas d'insurrection, nous sommes mal outillés pour les défendre, ils ne dormiraient plus une seule nuit tranquilles!» (Gide, Journal, 1914, p.448).Nous nous mîmes d'accord sur le fait qu'en présence des défauts d'outillage qui apparaissaient de toutes parts, et en tenant compte de la volonté offensive qui nous animait, il fallait d'abord outiller les armées de campagne avant de songer aux forteresses (Joffre, Mém., t.1, 1931, p.51).
Empl. pronom. réfl. Il lui dit: «Je partirai, Bravida!» Et il partit comme il l'avait dit. Seulement pas encore tout de suite... Il lui fallut le temps de s'outiller. D'abord il commanda chez Bompard deux grandes malles (A. Daudet, Tartarin de T., 1872, p.44).
3. Au fig., fréq. au passif. Doter quelqu'un des moyens nécessaires pour exercer une activité intellectuelle. Théophile Gautier a contre lui sa production hâtive. Il avait beau être outillé d'une façon merveilleuse pour ce labeur quotidien; on n'écrit pas impunément des feuilletons pendant près de quarante ans (Zola, Doc. littér., Gautier, 1881, p.123).Petite discussion théologique avec un prêtre au sujet de la grâce sanctifiante (...). Mon contradicteur est un théologien rigoureux, un prêtre du règne de Jésus. Je suis du règne du Saint-Esprit (...). On ne s'entend pas et je cède volontiers, n'étant pas, d'ailleurs, outillé pour la controverse (Bloy, Journal, 1903, p.180).On a dit de la conversation de l'enfant qu'elle est un «monologue collectif», ou si l'on veut un monologue en présence d'autrui. Cette formule risque d'égarer (...): l'enfant s'exprime pour autrui, mais il est mal outillé encore pour le faire (Mounier, Traité caract., 1946, p.617).
[P.méton.] Aucune intelligence n'est mieux outillée, mieux informée que la sienne, par le moyen de lectures énormes et constantes (Coppée, Franc-parler II, 1896, p.205).
B. −
1. Arg. Outiller qqn.Donner à quelqu'un un coup de couteau. J'ai entendu parler de ça. On raconte qu'il va peut-être s'en sortir. −On connaît le gonze qui l'a outillé? demanda Miroir (Le Breton, Les Pégriots, 1973, p.386 ds Cellard-Rey 1980).
2. Pop. Être bien outillé. Être sexuellement bien pourvu. On peut ici satisfaire son goût pour l'académie humaine. Quantité de messieurs marchent complètement nus, ce qui fait détourner les yeux des Anglaises; les drôles sont du reste crânement tournés et outillés (Flaub., Corresp., 1849, p.136).
Prononc. et Orth.: [utije], (il) outille [utij]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist.1. a) Ca 1180 osteiller trans. «fournir (à quelqu'un) les moyens matériels de faire quelque chose; équiper (un local) en vue d'une destination particulière» (Vie de S. Gilles, 2264 ds T.-L.), emploi isolé; b) 1377 adj. «pourvu, doté des moyens matériels nécessaires pour faire quelque chose» (doc. ds Du Cange t.4, 268a, s.v. hustilimentum: hostillez d'espées et de taloches); c) 1532-47 oustiller pronom. «se donner les moyens matériels nécessaires pour faire quelque chose» (Farce de marchandise et mestier ds Rec. du British Museum, éd. H. Lewicka, LIX, foA 1 ro); 2. a) 1798 trans. «munir quelqu'un des outils nécessaires à un certain travail» (Ac.); b) 1800 outillé «muni, équipé d'outils» (Boiste); c) 1932 «préparer les outils destinés à l'exécution d'une pièce ou d'une tâche déterminée» (Lar. 20e). Dér. de outil*; dés. -er.