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OURLER, verbe trans.
A. − Qqn ourle qqc.
1. COUT. Garnir d'un ourlet. Ourler un torchon, (le bas d') une jupe. Il faut qu'on aille sagement ourler du linge d'église dans la salle du presbytère à l'odeur aigrelette (Bernanos, M. Ouine, 1943, p.1377):
1. ... après dîner, ces dames poursuivaient leurs ouvrages. Malvina piquait délicatement sa tapisserie, Caroline hâtait machinalement son tricot, Virginie ourlait patiemment quelques mouchoirs et serviettes. Adam, Enf. Aust., 1902, p.117.
Au part. passé en empl. adj. Mouchoir ourlé. Les serviettes de coton se font en tissus éponge (...) elles se vendent ourlées ou ornées de franges (Lar. mén.1926).
Empl. abs. Machine à ourler. Ourler est un des premiers travaux d'aiguille qu'on apprend aux femmes. C'est un des plus faciles et des moins recherchés (Havard1889).
2. P.anal. Garnir d'un rebord. Ce potier de Cortona qui, sur le plateau de son tour, ourlait et incurvait l'argile par la caresse immobile de ses doigts (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p.58).
Au part. passé en empl. adj. Le contour [de la cloche] ourlé de deux barrettes en saillies entre lesquelles apparaissaient (...) des lettres grêles, aussi longues que le doigt (Fabre, Oncle Célestin, 1881, p.103).
B. − Qqc.2ourle qqc.1
1. COUT., au part. passé en empl. adj. Dont le bord est agrémenté d'une garniture. Elle était petite, fine, prise des pieds au col dans un étroit manteau gris, ourlé de fourrure légère (Duhamel, Combat ombres, 1939, p.20):
2. ... la robe de Diane de Poitiers, ourlée d'or et de pierres fines, ne devait pas vraiment avoir mauvaise grâce à traîner sur le gazon des pelouses dans les forêts royales de Chambord ou de Chenonceaux. Arène, J. Figues, 1870, p.117.
2. P.anal. Border, garnir d'une bordure. Sur le Ponte Vecchio, à cet endroit précisément où le décor des maisons qui ourlent le haut du pont cède et, tout au milieu du pont, laisse un espace à découvert (Gide, Nouv. Nourr., 1935, p.267):
3. Une lumière dure allumait les basses mèches de ses cheveux, ourlait les contours gauchis du bras, de la poitrine, se perdait dans les plis noirs de sa jupe déplorable... Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p.308.
Au part. passé en empl. adj. Bordé. Des pauvres clos ourlés de haies Écartèlent leur sol couvert de plaies (Verhaeren, Camp. halluc., 1893, p.18).Deux lignes de terres jaunâtres, sablonneuses, ourlées de digues vertes et monotones (Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p.130).
REM.
Ourlé, -ée, adj. et subst. masc.a) Adj. α) Technol. [En parlant d'une plaque métallique] Dont le bord est replié sur toute la longueur. Avec leurs toits de tôle ourlée reposant sur des murs de caserne, ils [les bureaux de l'administration] déparent hideusement la colline qui fait face à la ville indigène (Gide, Retour Tchad, 1928, p.986). β) Dont le bord est replié ou le contour renflé. Il vit ses yeux obscurs, où s'allumait une lueur de sauvagerie, sa grande bouche passionnée aux lèvres bien ourlées (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p.1357).Le dessin d'une bouche à l'antique, ourlée et sinueuse mais volontaire, et qu'arrêtaient deux plis sensuels (Martin du G., Thib., Sorell., 1928, p.1242).Voilà que j'ai fait la poitrine de mon frère, et que je l'anime, et qu'elle se gonfle et expire, en donnant la vie à mon frère. Voilà que je fais son oreille. Je te la fais petite, n'est-ce pas, ourlée, diaphane comme l'aile de la chauve-souris? (Giraudoux, Électre, 1937, I, 8, p.87).b) Empl. subst. masc., au fig., littér. Partie ourlée. Des chiens de mer (...) traversaient sans peine l'océan, en pleine tempête, et un jour, dans un beau golfe, sur une petite vague, un organe en eux s'est rompu. Tout l'acier de la mer était dans un ourlé de l'onde! (Giraudoux, Ondine, 1939, III, 5, p.214).
Prononc. et Orth.: [uʀle], (il) ourle [uʀl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) Ca 1160 orler «garnir d'un ourlet (un vêtement, un tissu)» (Enéas, éd. J. J. Salverda de Grave, 745); ca 1260 ourler «id.» (Étienne Boileau, Métiers, 231 ds T.-L.); b) 1165 orlé de «bordé de» (Benoît de Ste-Maure, Troie, 23454: Un fort escu plus blanc que neis, O une bocle de fin or, Orlé de pierres tot le bor); 2. part. passé 1376 fig. et littér. «garni d'une bordure» (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 90, 88: les plumez [doivent estre] larges et roondes et bien oule(e)s environ de blanc bien coulouré); 3. 1844 oreilles ourlées (Balzac, Paysans, p.58); 4. 1939 part. passé subst. «partie ourlée» (Giraudoux, loc. cit.). Du lat. pop. *orulare «border», dér. du lat. class. ora «bord» (v. orée). Fréq. abs. littér.: 106.
DÉR.
Ourleur, -euse, subst.,cout. Ouvrier, ouvrière qui confectionne des ourlets. Ourleuse à la machine, à la main; ourleuse en lingerie (Mét. 1955). À Paris, il y a un ourleur, brodeur (...) qui brode, qui ourle (Menon, Lecotté, Vill. Fr., t.2, 1954, p.87). [uʀloe:ʀ], fém. [-ø:z]. 1resattest. 1599 masc. «celui qui borde (de galons, etc.)» (Hornkens, Rec. de dict. fr., esp. et lat. d'apr. FEW t.7, p.424b), 1955 fém. «ouvrière confectionnant des ourlets» (Mét.); de ourler, suff. -eur2*.
BBG.Duch. Beauté 1960, p.95.