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OUATÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de ouater*.
II. − Adjectif
A. − Garni, doublé d'ouate. Jupon ouaté; doublure ouatée. Une bonne robe de chambre, étoffée, fourrée, ouatée (Balzac,OEuvres div.,t.2, 1831, p.315).Une douce couverture ouatée (Cendrars,Dan Yack,Plan de l'Aiguille, 1929, p.98).
P. méton. [En parlant d'une pers.] Vêtu de vêtements ouatés. Il était toujours mis avec une grande élégance, ouaté l'hiver, brodé l'été (MmeV. Hugo, Hugo,1863, p.161).
En partic., MÉD., CHIR. Garni de ouate chirurgicale. On place sur le membre blessé (...) un pansement avec attelles ouaté (Garcin,Guide vétér.,1944, p.150).
[P. méton]:
1. On commence par établir une compression ouatée (à défaut d'ouate, on peut employer de l'étoupe, de la laine, de la paille: mais c'est un pis-aller sous réserve qu'il n'y ait aucune plaie). Judet,Fractures membres,1948, p.7.
Subst. masc. Pansement de ouate. Fracture du bras immobilisée par un ouaté compressif auquel on superpose des attelles fixées par des lacs (Judet,Fractures membres,1948p.11).
P. anal. Doublé d'un tissu qui fait office d'ouate. Une mante de voyage en soie violette ouatée (Dumas père, Monte-Cristo,t.2, 1846, p.520).
B. − P. anal., littér. Qui ressemble à la ouate par son aspect, sa consistance. Synon. cotonneux.Un arbre (...) élevait jusqu'au plafond ses branches ouatées et crépelées (Sand,Beaux MM. Bois-Doré,t.1, 1857, p.65).[Le minet] tête avec avidité (...) Puis, lorsque sa nourrice est lasse, Il dort sur son ventre ouaté (Rollinat,Névroses,1883, p.148).La brume ouatée qui monte des lentes rivières (P. Lavedan,Urban.,1926, p.221).
C. − Au fig., littér.
1. [En parlant d'une impression, d'une perception] Qui n'est pas nettement perçu, qui est étouffé, amorti, atténué. Synon. feutré.Cette large avenue des Champs-Élysées où se hâtaient les voitures dans un roulement sourd et ouaté (A. Daudet,Sapho,1884, p.152).Leur voix retentit (...) pareille à un écho, ouatée, amortie (Vialar,Bien-aller,1952, p.103).Je ne les voyais pas, mes sens engourdis ne les saisissaient (...) que par un odorat mis en sourdine, vague, ouaté (Arnoux,Zulma,1960, p.195).
[P. méton.] Les valets déplaisants, trop nombreux quand on arrive, et qui disparaissent sur des pieds ouatés, dès qu'on a besoin d'eux (Colette,Cl. s'en va,1903, p.61).
En partic. Ouaté de, par + subst. (désignant un phénomène atmosphérique).Voilé, estompé par. La fin de certaines après-midi ouatée en gris perle par un brouillard vaporeux (Proust,Prisonn.,1922, p.33).Paris, le Paris de l'hiver, ouaté de brouillard (Vialar,Clos Trois Maisons,1946, p.187).
2. Protégé comme avec de la ouate.
a) [En parlant d'un endroit, d'un mode de vie] Qui est confortable, douillet, qui procure une impression de douceur, qui est à l'abri des dérangements. Synon. préservé, protégé, tranquille; anton. difficile, dur.Atmosphère ouatée. Monde ouaté, discret, qui ferme à grand renfort de rideaux tombants ses salons au jour et au bruit de la rue (A. Daudet,Rois en exil,1879, pp.283-284).Et la petite vie recommença, ouatée à la maison, toujours âpre au lycée (Tharaud,Enf. perdus,1948, p.12):
2. ... parce qu'il [Balfour] était brillant, éloquent et neveu de Lord Salisbury, les vents de la Fortune l'avaient porté à la tête d'un grand parti. Pourquoi résister? Il essayait d'y mener une existence ouatée, paisible, et se battait quand il le fallait, bravement. Maurois,Édouard VII,1933, p.117.
b) [En parlant d'une pers.] Rare. Ouaté de + subst.Entouré de douceur, de prévenance. Synon. gâté.Comptez que jamais convive ne fut mieux ouaté de petits soins, enveloppé de plus d'attentions (Balzac,Vieille fille,1836, p.367).
3. [En parlant d'une chose abstr.] Voilé, dissimulé (dans ce qu'il peut y avoir de déplaisant). Synon. enveloppé, fardé, maquillé, masqué.Gouverner la France, à travers les périls présents, (...) des dissidences larvées et des trahisons ouatées, ce n'est pas un métier pour un homme de l'âge du Maréchal (L'OEuvre,5 févr. 1941).
Ouaté de + subst.Sous l'emphase de sa parole [d'Astier-Réhu], il y avait un accent de sincérité, de droiture qui détonnait dans ce milieu ouaté de toutes sortes de compromissions, d'enveloppements (A. Daudet,Immortel,1888, p.277).
Prononc. et Orth.: [wate]. Att. ds Ac. 1762-1878; 1798, prononc. [wete]. V. ouate. Liaison ou non selon Grammont Prononc. 1958, p.134: une robe bien/ouatée ou bienouatée. Fréq. abs. littér.: 67.