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* Dans l'article "ORIENTAL, -ALE, -AUX,, adj. et subst."
ORIENTAL, -ALE, -AUX, adj. et subst.
Anton. occidental.
A. − Qui est à l'est d'un lieu, qui est situé du côté de l'orient. Façade orientale d'une maison; versant oriental d'une montagne; rive orientale d'un fleuve; côte, frontière orientale d'un pays. Délos était, par rapport à eux, à l'orient; car cette île est une des plus orientales des Cyclades (Bern. de St-P.,Harm. nat.,1814, p.288).
Absol. Pyrénées orientales; Allemagne orientale. Il était originaire de la Prusse orientale (Martin du G.,Thib.,Été 14, 1936, p.253).
B. − Qui se rapporte à l'Orient.
1. Qui est propre à l'Orient, à ses régions, à ses peuples. V. aussi extrême-oriental.
a) [En parlant de choses] Pays orientaux, régions orientales; épices, étoffes, civilisations, religions orientales; cuisine orientale. L'usage oriental de n'aborder les grands qu'avec un présent à la main (Mérimée,Ét. litt. russe,t.2, 1870, p.45).Elle avait conservé, de ses voyages sans doute, l'habitude des onguents orientaux (Martin du G.,Thib.,Belle sais., 1923, p.975):
1. J'ai goûté l'ennui des mosquées quand un grand ciel oriental emplit la cour désoeuvrée de lumière et que dans les coins d'ombre un jeune homme pouilleux, de figure fermée, fait son oraison et sa gymnastique. Barrès,Cahiers,t.6, 1907, p.165.
HIST. Indes orientales. Inde et Indonésie (désignation donnée après la découverte des Indes occidentales ou Amérique). Le plus savant de ces docteurs (...) fut envoyé par terre aux Indes orientales, le berceau de tous les arts et de toutes les sciences (Bern. de St-P.,Chaum. ind.,1791, p.67).
LING. Langues orientales. Langues mortes ou vivantes de l'Orient (par exemple arabe, chaldéen, chinois, hébreu, persan, syriaque). École des langues orientales. Il a vingt-quatre ans, il est riche. Il est professeur de langues orientales à l'Institut (Renard,Journal,1892, p.123).
MINÉR., JOAILL. (Pierre, gemme) de finesse et de qualité supérieures, d'une belle transparence, provenant le plus souvent d'Orient ou d'Extrême-Orient. Améthyste, cornaline orientale. Une mer dont la couleur passe En douceur le saphir oriental (Moréas,Pèlerin pass.,1891, p.125).V. jade A ex. de Lapparent, jaspe A ex. de Brillat-Savarin.
b) [En parlant de pers.] (Personne, peuple) originaire de l'Orient ou qui y habite. Le poète oriental compare l'aurore au regard des jeunes filles qui voient des perles (Barrès,Cahiers,t.8, 1910, p.194).
Empl. subst. (avec une majuscule). Elle devenait fataliste comme un Oriental (Maupass.,Une Vie,1883, p.255):
2. ... un Occidental ne comprendra pas l'art de l'Orient, (...) un Oriental ne comprendra pas l'art de l'Occident s'ils se refusent à explorer les deux bords de l'abîme où fleurissent deux illusions d'une fécondité égale, celle qui définit le monde par ce qui se passe dans l'homme, celle qui définit l'homme par ce qui se passe dans le monde. Faure,Espr. formes,1927, p.221.
Empl. subst. plur. Les Orientaux. Les peuples de l'Orient ou de l'Asie, notamment Arabes, Turcs (avant 1931), Iraniens et Indiens. L'absorption en Dieu des Orientaux par l'ascétisme et la contemplation (P. Leroux, Humanité,1840, p.336).
2. Qui vient d'Orient; qui croît, qui vit en Orient. Plantes orientales. Sa taille était élancée comme le palmier oriental (Sand,Lélia,1833, p.143).Une boîte de fines cigarettes orientales (Gide,Journal,1917, p.628).
C. − Qui caractérise l'Orient, dans la représentation que s'en font les Occidentaux, ou qui le rappelle. Despotisme, fatalisme, flegme, faste, luxe oriental; nonchalance, pompe, splendeur orientale. Mademoiselle Éveline Clarence (...) servit le thé nonchalamment avec cette expression d'ennui qui donnait un charme oriental à sa beauté (A. France,Île ping.,1908, p.344).Beau de cette beauté biblique, orientale, étrangère, des jeunes Israélites au sortir de l'adolescence (Duhamel,Cécile,1938, p.232):
3. Un des rosiers (...) portait à hauteur de visage son fardeau de roses (...) dont l'odeur orientale régnait, le soir, jusqu'au perron. Colette,Chatte,1933, p.72.
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui est caractéristique de l'Orient ou qui l'imite. C'était une construction singulière où il y avait de tout (...), de la cathédrale, de la mosquée (...), de l'oriental et de l'occidental (Maupass.,Contes et nouv.,t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p.307).
Loc. adv. À l'orientale
À la manière des Orientaux. Recevoir, s'asseoir, s'accroupir à l'orientale:
4. −(...) Est-ce que vous avez bien envie de dormir? Puisque nous sommes en Orient, vous me permettrez de vous traiter à l'orientale. Nous ne pouvons nous séparer sans avoir pris le café et fumé un tchibouk. Du Camp,Mém. suic.,1853, p.5.
CUIS. ,,La préparation à l'orientale est caractérisée par la tomate, l'ail, et, s'il y a lieu, le safran`` (Ac. Gastr. 1962).
HIST. LITTÉR.
Subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le style oriental, imité de l'Orient. Le romantisme, c'est (...) l'oriental, le nu à vif, l'étreint, l'embrassé (Musset,Lettres Dupuis Cotonet,1836, p.671).
Subst. fém. Le genre poétique imité de l'oeuvre de Victor Hugo Les Orientales. Oui, monsieur, tel que vous me voyez, j'ai été une victime du sonnet, ce qui ne m'a pas empêché de donner dans la ballade, dans l'orientale, dans l'ïambe, dans la méditation, dans le poème en prose et autres délassements modernes (Reybaud,J. Paturot,1842, p.6).
RELIG. Églises orientales, de rite oriental. Églises orthodoxes autocéphales ou Églises chrétiennes d'Orient, catholiques ou non, ayant des liens avec Rome mais aussi une certaine autonomie. Décret sur les Églises orientales, catholiques, promulgué le 21 mars 1964 par le IIeconcile du Vatican (Foit.11968):
5. Il s'applique toutefois à établir par voie de discussion et par témoignages précis que les Églises grecques et orientales sont d'accord avec la romaine sur la foi en la présence réelle dans l'eucharistie... Sainte-Beuve,Port-Royal,t.4, 1859, p.342.
REM. 1.
Orientalement, adv.,littér. a) D'une manière orientale, qui évoque l'Orient. Le soleil ne tiédissait plus qu'à peine les espaliers, mais le ciel était orientalement pur (Gide,Porte étr.,1909, p.525).b) À la façon des Orientaux. Synon. à l'orientale.Dans son salon, une merveilleuse collection de pipes orientales, qu'il fumait orientalement, indolemment (Goncourt,Journal,1854, p.136).
2.
Orientalités, subst. fém. plur.,rare. Curiosités orientales, objets d'Orient. Je suis entré chez un marchand d'orientalités (...). Nous avons causé de Constantinople (Flaub.,Corresp.,1851, p.140).
3.
Orientalerie, subst. fém.,rare. Histoire orientale. Synon. turquerie.Nuit [de Dondey]: une aventure personnelle dramatisée et transposée en orientalerie (Larbaud,Vice impuni,1941, p.85).
4.
Extrême-oriental, -ale, -aux, adj.En compos. V. ce mot.
Prononc. et Orth.: [ɔ ʀjɑ ̃tal], masc. plur. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 «qui est situé à l'est d'un lieu» (Enéas, éd. J. J. Salverda de Grave, 946); 2. a) ca 1245 «originaire de l'Orient» (S. Auban, 1407 ds T.-L.); xiiies. [ms.] subst. «habitant de l'Orient» (Itinéraires à Jérusalem, éd. H. Michelant et G. Raynaud, p.127, var. du ms. D); b) 1610-30 langues orientales (A. d'Aubigné, Lettre ds OEuvres, éd. H. Weber, p.836); 3. 1528 «(étoile, planète) qui se lève avant le Soleil» (O. Finé, Theorique des cielz, 40 rod'apr. FEW t.7, p.414a); 4. a) 1797 «qui est propre à l'Orient, qui le caractérise» (Chateaubr., Essai Révol., t.2, p.10: flegme oriental); b) 1817 à l'orientale loc. adv. (Staël, Consid. Révol. fr., t.2, p.26). Empr. au b. lat. orientalis «qui est situé à l'orient», dér. de oriens, v. orient. Fréq. abs. littér.: 1712. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3274, b) 2556; xxes.: a) 1759, b) 2059. Bbg. Darm. 1877, p.123 (s.v. orientalement). _ Quem. DDL t.7 (s.v. orientalité).