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OPÉRA, subst. masc.
A. −
1. Vx. Chose difficile à réaliser; chose excellente, oeuvre admirable, chef d'oeuvre. Quel opéra qu'une cervelle d'homme, quel abîme peu compris, par ceux mêmes qui en ont fait le tour, comme Gall, s'écria le médecin (Balzac, Massimilla Doni, 1839, p.417).
2. JEUX DE CARTES, loc. verb. Faire opéra. Gagner tout ce qu'il y a au jeu. Faire grand opéra. Au nain jaune, se débarrasser de toutes ses cartes sans que ses adversaires puissent en placer une. Il arrive, très exceptionnellement, il est vrai, que le premier joueur se débarrasse de toutes ses cartes en un seul coup, avant que personne d'autre ait pu jouer. C'est le grand opéra (Alleau1964, s.v. nain jaune).
B. − THÉÂTRE LYRIQUE
1. OEuvre dramatique lyrique entièrement chantée, interprétée avec accompagnement d'orchestre et mêlée éventuellement de ballets. Air, livret d'opéra; composer, mettre en scène un opéra; entendre, jouer un opéra; opéra italien. M. Jannois, élevé en vue du conservatoire de musique, avait rêvé un moment la vie fastueuse des chanteurs d'opéras (Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1855, p.158).Il y a toujours opposition entre un drame bien noir et les chants et récitatifs qui le traduisent en opéra. La musique n'exprime pas les passions, elle les efface (Alain, Propos, 1928, p.765):
1. La philosophie moderne aura de même sa dernière expression dans un drame, ou plutôt dans un opéra; car la musique et les illusions de la scène lyrique serviraient admirablement à continuer la pensée, au moment où la parole ne suffit plus à l'exprimer. Renan, Drames philos., Append. Abbesse Jouarre, 1888, p.372.
Grand opéra, ou opéra sérieux. Opéra à sujet tragique. Il y a ce soir grand opéra et feu d'artifice! (Dumas père, Intrigue et amour, trad. de Schiller, 1847, iii, 2, p.249).
[Avec une valeur caractérisante, employé en compl. déterminatif] Affecté, grandiloquent, pompeux. Il le hurla, ce «jamais», les doigts allongés dans le vide, avec l'ample geste tragique d'un conspirateur d'opéra qui jure la mort du tyran (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, 4etabl., iii, p.155).
En emploi adj., littér. J'ai horreur des couchers de soleil, c'est romantique, c'est opéra (Proust, Sodome, 1922, p.812).
2. P. méton.
a) Genre artistique constitué par les opéras. À propos d'Ozaï, un ballet nouveau, il fit une sortie à fond contre la danse, et, à propos de la danse, contre l'opéra (Flaub., Éduc. sent., t.2, 1869, p.12).Quel enseignement tirer de tout cela? Renoncer à la musique concrète pour l'opéra, ou à l'opéra pour la musique concrète? (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p.110):
2. Que l'opéra soit, entre tous les genres de spectacles, le plus désuet, destiné à disparaître, en fait disparu, c'était pour nous, jusqu'à ces représentations de Salzbourg, une vérité que nous ne discutions pas. Mauriac, Journal 2, 1937, p.139.
b) Représentation d'un opéra. Aller à l'opéra. Grâce à cette habitude de couper l'opéra par un ballet, les entractes sont très courts (Dumas père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.478).
c) [Avec une majuscule] Théâtre où l'on joue des opéras et où sont donnés différents autres spectacles, de danse notamment. L'Opéra de Milan. La vie publique en France est dans les salons et à l'Opéra. En Angleterre, en Amérique, elle est à la tribune et dans les clubs (Vigny, Journal poète, 1835, p.1030).
En partic. L'Opéra (de Paris). Choeurs, danseur, petit rat de l'Opéra. Jamais, dit le Dr Pasquier, nous ne tiendrons tous dans cette bonbonnière. Parlez-moi des loges de l'Opéra! C'est royal. On pourrait s'y faire servir à souper (Duhamel, Cécile, 1938, p.217).
d) Ensemble des personnes qui interprètent un même répertoire d'opéras, jouent dans un même lieu. Je possède tout l'opéra. Mes douze danseuses peuvent me tromper avec douze danseurs, (...) je les possède eux aussi. C'est comme si elles me trompaient avec moi-même (Giraudoux, Folle, 1944, ii, p.150).Nous entendîmes Le prince Igor, exécuté par l'opéra russe (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p.304).
REM.
Opéra entre, comme 1erélém., dans divers mots composés. V. opéra-comique, opéra bouffe et:a)
Opéra(-)ballet,(Opéra ballet, Opéra-ballet) subst. masc.Aux xviieet xviiies., spectacle de chants et de danses composé de plusieurs actes différents et complets, reliés entre eux par une idée générale. (Dict. xixeet xxes.).
b)
Opéra-rock, subst. masc.Spectacle théâtral avec danses et chants, sur une musique de rock. L'opéra-rock écrit par le groupe anglais The Who, puis filmé par Ken Russel (Cinéma, 2 oct. 1978, p.145, col.1).
Prononc. et Orth.: [ɔpeʀa]. Homon. formes de opérer. Ac. 1694 et 1718: opera; dep. 1740: opéra. Invar. de 1694 à 1762; dep. 1798: des opéras. Étymol. et Hist. 1. 1659 «chose excellente» (Scarron, lettre à M. de Villette, 12 nov. ds OEuvres, éd. 1786, t.1, p.263); 1675 «chose difficile» (Bouhours, Rem. nouv. sur la lang. françoise, p.165); p. ext. 1690 faire un opéra terme de jeu, ici au piquet (Fur.); 2. 1669 mus. date du privilège accordé au poète Perrin par le Roi pour créer une Académie d'Opéra (d'apr. Hist. de la mus., t.1, p.1573 [Encyclop. de la Pléiade]). Mot ital. signifiant proprement «oeuvre» (à l'orig. de 1; v. oeuvre), att. comme terme de mus. dep. 1639 (Oudin d'apr. DEI; le 1eropéra ital. représenté en France est l'Orfeo de Rossi, joué à Paris en 1647, v. Candé). Fréq. abs. littér.: 1977. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3647, b) 4104; xxes.: a) 2367, b) 1671. Bbg. Boulan 1934, p.41. _Hope 1971, pp.295-296. _Quem. DDL t.10.