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ONCTION, subst. fém.
I. − Action d'oindre; résultat de cette action.
A. − Action d'enduire (une partie ou la totalité du corps d'une personne) d'une substance grasse. Appliquer un baume au moyen d'onctions. On ne négligera pas l'usage des topiques; on fera sur tout le ventre des onctions avec l'huile de millepertuis (Geoffroy,Méd. pratique, 1800, p.166).Une abondante onction [de bouse fraîche] sur les parties affligées... et la suffocation... emphysémateuse... cessera pendant un bon moment (Martin du G.,Gonfle, 1928, ii, 3, p.1201).
P. métaph. L'épiderme d'Arthur ne supportait ni les onctions écoeurantes d'une tendresse apeurée ni les frictions de la maladresse (H. Bazin,Tête contre murs, 1949, p.121).
B. − Geste rituel entrant dans l'administration de certains sacrements, dans certaines cérémonies religieuses (de l'Antiquité, de l'Orient, de la liturgie catholique), et qui consiste à appliquer de l'huile sainte à une personne pour lui conférer un caractère sacré ou des grâces particulières. L'onction du baptême, de la confirmation, l'extrême-onction*; l'onction du sacre; l'onction divine; appliquer l'onction sur le front, les lèvres. J'entrai dans l'application du sacrement, et j'opérai bientôt les onctions en signe de croix aux sept lieux désignés (Sainte-Beuve,Volupté, t.2, 1834, p.249).Un soir le viatique et l'onction suprême Adouciront cette âme et ce corps de labeur (Ch. Guérin, Coeurs solit., 1904, p.173):
1. L'huile de la Sainte Ampoule devait communiquer au roi une splendeur, une majesté dont le rayonnement s'étendrait sur la France (...) et la foule des hommes pensait (...) que les rois ne sont rois que par l'onction sainte. A. France,J. d'Arc, t.1, 1908, p.457.
Au fig. Action consolante, apaisante de la grâce divine. L'huile est l'image de l'onction spirituelle de l'âme (Théol. cath.t.14, 11938, p.511).
II. − Au fig.
A. − Caractère de douceur des gestes, de l'expression qui traduit la ferveur religieuse et porte à l'attendrissement, à la piété. Parler, prêcher avec onction; onction d'un sermon. Le discours [du ministre protestant] (...), plein d'onction, m'a touché jusqu'aux larmes et il y a eu là une scène d'attendrissement pour toute la famille (Maine de Biran,Journal, 1823, p.371):
2. [Poussin] n'a jamais pu peindre la tête du Christ; le corps pas davantage, ce corps d'une complexion si tendre; cette tête où se lisent l'onction et la sympathie pour les misères humaines. Delacroix,Journal, 1851, p.438.
[Sans connotation relig.] Une politesse onctueuse. En vous donnant une poignée de main, il l'approche de son coeur. Une voix un peu nasillarde, l'élocution aisée, la méchanceté enjouée, l'onction spirituelle (Goncourt,Journal, 1863, p.1264).Véronique (...) se dérobe aux griefs; sur son indéfectible onction souriante tout glisse, sarcasme, moquerie (Gide,Caves, 1914, p.698).
B. − Péj. Douceur affectée, hypocrite. Le vide de ces prières, préparées à l'avance, dites avec l'onction convenue et les gestes qu'il faut (Loti,Rom. enf., 1890, p.123).Il s'efforçait de masquer le cadavre, prodiguant à l'adresse des visiteurs encore invisibles les mines complices, les regards navrés, tout débordant de sympathie et d'onction professionnelle (Bernanos,M. Ouine, 1943, p.1407).
Prononc. et Orth.: [ɔ ̃ksjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. Mil. xiies. «action d'oindre dans l'administration de certains sacrements» oncion (Jeu d'Adam, éd. W. Noomen, 831, p.69); spéc. 1458 mettre en unxion «recevoir l'extrême onction» (Cartulaire Reg. 188 ds Du Cange, s.v. unctio); 1670 la sainte onction des mourants (Bossuet, Duchesse d'Orléans ds Littré); 2. 1314 «action de frotter quelque partie du corps avec une substance» (Henri de Mondeville, Chirurgie, 860, éd. Ch. Bos, I, 208); 3. 1671 fig. «action apaisante de la Grâce» onction intérieure du Saint-Esprit (Bossuet, Exp. de la doctr. de l'Église, 9 ds Littré). II. 1. 1330-32 «douceur» (Guillaume de Digulleville, Pélerinage de vie humaine, 653 ds T.-L.); spéc. av. 1688 «douceur qui, dans un écrit, touche le coeur» (Port-Royal, Lettre au Père Adam, p.17 ds Rich., t.12); 2. 1717 «qualité d'une action qui se fait avec aisance» (Retz, Mémoires, éd. Ad. Régnier, III, 63). Empr. au lat. unctio «action d'oindre». Fréq. abs. littér.: 259. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 453, b) 412; xxes.: a) 325, b) 297.