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OLYMPIEN, -IENNE, adj.
A. − MYTH. GR. Relatif à l'Olympe; qui appartient à l'Olympe; qui réside dans l'Olympe. Les Anciens aimaient à révéler le dieu par la chevelure. L'or de celle d'Achille est un or olympien qui ne se trouve pas dans les mines de la terre (Barb. d'Aurev., Memor. 3, 1856, p.71).La foule des couples obscurs s'écartait parfois au hasard autour d'une scène immortelle: Europe inclinée supportait le bel animal olympien (Louïs, Aphrodite, 1896, p.76).
Les (dieux) olympiens. Les douze principales divinités. Au sing., une des douze principales divinités. Dans les temples profonds de Crète et de Tyrrhène, Les dieux olympiens à la face sereine Écoutaient l'affreux vol des quatre alérions (Hugo, Fin Satan, 1885, p.802).Je connus (...) une béatitude que j'imagine devoir être celle des olympiens assemblés (Du Bos, Journal, 1926, p.68):
1. L'Olympe a vomi Dionysos, encore que dans l'imagination des Anciens, sa figure et son culte fussent restés cependant étroitement unis à la figure et au culte d'Apollon, le dieu olympien par excellence. En Apollon s'est concentrée toute la lumière de l'être; en Dionysos, tout ce qui devient et qui passe. Dans le premier, la raison et la majesté céleste; dans le second, la folie et la vie terrestre. J. Vuillemin, Essai signif. mort, 1949, p.301.
[Détermine Zeus ou Jupiter] Le premier monument digne du regard est le temple de Jupiter olympien, dont les magnifiques colonnes s'élèvent seules sur une place déserte et nue (Lamart., Voy. Orient, t.1, 1835, p.129).Le suprême mystère de la volonté de M. Godeau était une statue de Zeus olympien (Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p.50).
B. − Au fig.
1. Noble, majestueux, serein.
a) [En parlant d'une pers.] Je sais ce qu'il me reste à faire. Je finirai par y aller. −Où donc? Au Havre? −Non, dit mon père, olympien. Pas au Havre. En Amérique (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p.172).Qu'est-ce qui s'est passé? demanda Pradonet, très lointain, très serein, très olympien. Très doucement triste en fin de compte (Queneau, Pierrot, 1942, p.113).
Emploi subst. Tenace, appliqué (...) inarrachable, la nature ne l'avait pas fait ainsi pour rien. Il entendait bien trouver le défaut de l'armure d'or de Josiane, et faire ruisseler le sang de cette olympienne (Hugo, Homme qui rit, t.2, 1869, p.32).
b) [En parlant d'une partie du corps, d'une manière d'être] Front, regard olympien; démarche olympienne; calme olympien; indifférence, sérénité olympienne. L'apparition, évoquée par la rêverie, se recomposait d'elle-même; un ruissellement de lumière chaste sur des épaules à peine entrevues, un front baigné d'aube, un ovale de visage olympien, des rondeurs de seins mystérieux, des bras pudiques (Hugo, Travaill. mer, 1866, p.284).Dans la première boutique, bien que le marchand eût d'abord affecté le même air olympien, ils furent un peu plus heureux (Camus, Exil et Roy., 1957, p.1565).
2. En partic. [En parlant d'un artiste ou de son oeuvre, d'un penseur] Qui révèle, manifeste mesure, ordre, sérénité, raison. Vive le penseur olympien qui, poursuivant en toute chose la vérité critique, n'a pas besoin de se faire rêveur pour échapper à la platitude de la vie bourgeoise (Renan, Avenir sc., 1890, p.440).Comment ne point penser qu'il a «joué» [Mozart] le sentiment religieux de ses messes, et jusqu'à cette gravité soudaine, point très différente de celle d'autres parties de son oeuvre très délibérément olympiennes? (Gide, Journal, 1931, p.1055).
Emploi subst.:
2. La santé ne réside-t-elle pas dans le pouvoir d'équilibre qui nous permet d'arrêter nos impressions avant qu'elles ne s'amplifient, qu'elles ne s'exagèrent, jusqu'à dépasser notre force? Cet équilibre, les frères de Goncourt l'ont toujours haï; de ce point de vue là, ils peuvent être considérés comme le type des artistes opposés à Goethe, à Victor Hugo, à tous les olympiens. Bourget, Nouv. Essais psychol., 1885, p.156.
C. − MÉD., PATHOL. Crâne, front olympien. Proéminent, anormalement développé en hauteur et en largeur (notamment dans le cas de la syphilis congénitale). Les sujets atteints de cette variété de nanisme sont des individus faibles, d'aspect maladif présentant (...) les déformations habituelles (...) c'est-à-dire (...) le front olympien (Pagniez dsNouv. Traité Méd.fasc. 81925, p.22).
Prononc. et Orth.: [ɔlε ̃pjε ̃], fém. [-jε ̃n]. Ac. 1762 et 1798 au plur., dep. 1835 au sing. Étymol. et Hist. 1. 1552 adj. «relatif à l'Olympe et à ses dieux» (J. du Bellay, Recueil de poesie, 33a, édit. 1568 ds Rom. Forsch, t.32, p.115); 2. 1836 «noble, majestueux, serein» (Balzac, Vieille fille, p.363); 3. 1897 pathol. front olympien (Jules Renault ds G.-M. Debove et Ch. Achard, Manuel de méd., t.7, p.507). Dér. de Olympe*; suff. -ien*. Cf. le m. fr. jeux Olympiens 1556 (Ronsard, Nouvelle continuation des Amours, éd. P. Laumonier, t.7, p.231, 6), du b. lat. olympianus «relatif à ces jeux» (ives.). Fréq. abs. littér.: 132.