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OISEUX, -EUSE, adj.
A. − Vieilli. ,,Qui, par goût ou par habitude, ne fait rien ou ne fait que des riens. Gens oiseux et fainéants`` (Ac. 1798-1878). Synon. oisif.
[En parlant d'une collectivité] Ce Paris oiseux et désoeuvré, toujours affamé de scandales et de petites histoires contées sous le manteau (Courteline,Femmes d'amis, Faire la preuve, 1926, p.202).
[P. méton.; en parlant du mode de vie, des activités, de la faculté d'agir d'une pers.] Les grands caractères ne sauraient produire rien de médiocre; et comme l'énergie qui est en eux ne peut demeurer oiseuse, toujours ils sont en branle comme les vaisseaux battus par les flots et par la tempête (J. de Maistre,OEuvres compl., t.5, Sur les délais de la just. divine, Lyon, Vitte, 1924 [1815], p.388).
B. − Qui ne sert à rien; qui est vain, inutile.
1. [En parlant de propos, du lang.] Qui apparaît vide de sens, sans intérêt réel, superflu. Son style est rempli d'ornements oiseux (Ac.1798-1878).Le temps qui vous sera laissé pour servir la patrie est mesuré; gardez-vous de le consumer en discours oiseux, en disputes frivoles, en vaines discussions (Marat,Pamphlets, Suppl. Offrande à la Patrie, 1789, p.61).Alors on commence à se poser les questions oiseuses: «Qui suis-je au juste? Qu'est-ce que je vaux?» C'est angoissant, c'est inutile (Beauvoir,Mandarins, 1954, p.369):
. Les Russes reprenaient inlassablement la délibération sur la reconnaissance du comité de Lublin. Mais, comme la question était, pour moi, tranchée et que je l'avais fait savoir, je tenais pour oiseuse cette nouvelle discussion. De Gaulle,Mém. guerre,1959,p.75.
SYNT. Débat, propos oiseux; raisonnement oiseux; digression oiseuse; considérations, conversations, paroles, spéculations, subtilités oiseuses.
Il est (serait) oiseux de (+ inf.).Il serait oiseux de s'étendre sur un ouvrage aussi connu (Dumesnil,Hist. théâtre lyr.,1953,p.149).
2. Rare. [En parlant d'actes] Besogne, occupation oiseuse. Les recherches, non moins absurdes qu'oiseuses, sur la température des astres ou leur constitution intérieure (Comte,Catéch. posit., 1852,p.121).Le même Mélanchthon affirme que le rite de la confirmation, tel que le pratiquent aujourd'hui les évêques, est une cérémonie oiseuse (Théol. cath. t.14, 11938,p.559).
P. anal. Qui est ressenti comme ennuyeux, agaçant ou saugrenu. Son principal défaut [de Liszt] est (...) de se perdre en des digressions, des longueurs oiseuses et fatigantes (Saint-Saëns,Portr. et souv.,1909,pp.40-41).On l'a ainsi surnommée [une femme appelée paon] pour l'habitude oiseuse qu'elle avait prise d'aller réveiller, la nuit, son amant, sous ses fenêtres (Toulet,Notes art,1920,p.56).
3. [P. méton.]
a) [En parlant de celui qui émet des propos] Demandez à l'orateur pourquoi il s'exerce avec tant de soin dans l'art de plaire et d'émouvoir: il vous dira que c'est pour mieux persuader l'utile, l'honnête et le juste; et sans cela le plus habile ne serait guère qu'un parleur oiseux ou qu'un dangereux charlatan (Marmontel,Essai sur rom.,1799,p.287).
b) [En parlant de qqc.] Les livres dits sérieux me paraissent les plus oiseux et les plus futiles du monde (Goncourt,Journal,1857,p.357).
REM.1.
Oiseusement, adv.D'une manière oiseuse; d'une manière inutile, ennuyeuse. Marolles se contenta désormais d'être le plus paisible et le plus oiseusement occupé des abbés de France (Sainte-Beuve,Caus. lundi,t.14,1857,p.121).Vous maugréez oiseusement (Arnoux,Gentilh. ceinture,1928,p.49).
2.
Otieux, ocieux, -euse, adj.,vieilli. Oisif, passé dans l'oisiveté. Vie ocieuse. [Les baisers] Chauds comme les soleils, frais comme les pastèques, Font l'ornement des nuits et des jours otieux (Baudel.,Fl. du Mal,1850,p.481).Je suis prisonnier de tes yeux Toujours, −et parfois de tes bras, Mais ne plains pas ces embarras Qui ne sont guère qu'ocieux (Verlaine,OEuvres compl.,t.3, Dédic.,1890,p.181).
Prononc. et Orth.: [wazø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1165-70 subst. fém. «chose inutile, parole vaine» (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 5561); b) fin du xiies. «oisiveté, paresse» (Graelent ds Lais anonymes, éd. P. M. O'Hara Tobin, 81); 2. 1176-81 adj. «(chose) qui ne sert à rien, qui ne mène à rien» (Chrétien de Troyes, Chevalier Lion, éd. M.Roques, 4187: parole oiseuse); 3. a) 1181-90 «(personne) qui ne fait rien, qui vit dans l'inaction, la paresse» (Id., Conte du graal, éd. F.Lecoy, 2569); b) 1269-78 vie oiseuse (Jean de Meun, Rose, éd. F.Lecoy, 10198). Du lat. otiosus «oisif, (personne) qui ne fait rien» et «oiseux, (chose) qui ne sert à rien». Fréq. abs. littér.: 159.