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OINDRE, verbe trans.
A. − Enduire (une personne, une partie du corps) d'une substance grasse, notamment d'huile. À l'aide d'un pinceau trempé dans l'huile d'olive, l'artiste oignit les sourcils, les cils et les cheveux (Murger, Scènes vie boh., 1851, p.215).La troisième [suivante de la reine] (...) porte une fiole d'huile de cocotier (...) dont elle est chargée d'oindre les parties que le frottement des feuilles (...) aurait pu momentanément irriter ou endolorir (Loti, Mariage, 1882, p.84).
P. métaph. La lumière oint chaque objet comme de miel (Gide, Journal, 1906, p.216).Au lieu d'oindre successivement ses deux voisines du contact gras de sa voix, il la concentrait sur M. le président (Malègue, Augustin, t.2, 1933, p.79).
Emploi pronom. réfl. Un des moyens les plus propres de se préserver des insectes de toute espèce est de s'oindre soi-même de quelques corps gras (Bern. de St-P., Harm. nat., 1914, p.149).Elle peint la mer et s'oint d'huile de coco (Colette, Naiss. jour, 1928, p.25):
. ... il devint extraordinaire le jour où, marchant sur les traces des athlètes lacédémoniens, qui s'oignaient d'huiles parfumées, il inventa de se badigeonner, depuis les pieds jusqu'à la tête, avec de l'huile de foie de morue. Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, 5etabl., 1, p.166.
P. anal. Couvrir d'une substance quelconque. On y va, riposta-t-il d'une voix grasse, en s'oignant de sable; attends un peu (Cladel, Ompdrailles, 1879, p.267).
Proverbe. [P. réf. à Rabelais, Gargantua, I, 32: Oignez vilain, il vous poindra; poignez vilain, il vous oindra. «Si vous traitez bien un rustre, il se comportera mal envers vous; si vous le traitez durement, il vous respectera»] Comme Leconte a eu raison de montrer les dents à Planche! Ces canailles-là c'est toujours la même chose, Oignez vilain, il vous poindra: Poignez vilain, il vous oindra (Flaub., Corresp., 1853, p.363).
B. − RELIG. Appliquer les saintes huiles sur une personne pour la sacrer ou lui administrer un sacrement. Oindre un malade. Le pape Pie VII, chef de la religion catholique, apostolique et romaine (...), passa les Alpes pour oindre l'Empereur de ses propres mains (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.64).Ignace (...) n'osa point baptiser la tsarine, ce que le peuple et peut-être le tsar attendaient, mais il imagina de l'oindre des saintes huiles (Mérimée, Faux Démétrius, 1853, p.251).
Prononc. et Orth.: [wε ̃:dʀ], (il) oint [wε ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. fig. (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, XLIV, 9: pur ice oinst tei Deus li tuens Deus de olie de ledece devant tes cumpainuns); fin xiies. «conférer un caractère sacré» (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, éd. K. Hofmann, p.8); xves. subst. masc. oingt «celui qui a été consacré par une onction» (Rély, I, fo115 ds J. Trénel, L'Ancien Testament et la langue française du moyen âge, p.282); 2. ca 1120 uindre «enduire d'une matière grasse» (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 177). Du lat. ŭnguĕre, «enduire, frotter (notamment avec de la graisse)», également att. en lat. chrét. au sens de «oindre d'huile sainte» (déb. iiies. ds Blaise Lat. chrét.), «consacrer (un roi, un prêtre)» (déb. ves., ibid.) et comme subst. unctus «l'Oint (en parlant du Christ)» (mil. ives., ibid.). Fréq. abs. littér.: 52. Bbg. Bambeck (M.). Lexicalisches und Etymologisches. Z. rom. Philol. 1961, t.77, p.321. _Lecoy (M.). Notes de lexicogr. fr. Romania 1948-49, t.70, p.332. _Wartburg (W. von). Glanures étymol. R. Ling. rom. 1960, t.24, p.284.