| ![]() ![]() ![]() ![]() OINT, OINTE, part. passé, adj. et subst. masc. I. − Part. passé de oindre*. II. − Adj., rare. Qui a été enduit d'une substance grasse; qui a reçu les saintes huiles. Il est à jamais cette chose ointe, quelque chose de royal et de oint et de sacré (Claudel, Visages radieux, 1947, p.771). III. − Subst. masc., littér. L'oint (du Seigneur). Celui qui a reçu de Dieu son autorité (roi, prêtre). Quand un prêtre a donné quelque part du scandale, on l'envoie ailleurs. (...) si la justice s'en mêle, le clergé proteste aussitôt; car on ne peut juger les oints (Courier, Pamphlets pol., Réponses aux anon., 2, 1822, p.158).Le 2 décembre, à Notre-Dame, on eut le spectacle extraordinaire du sacre, le soldat de la révolution devenu l'oint du Seigneur (Bainville, Hist. Fr., t.2, 1924, p.116). − En partic. Le Christ. [Dieu] fait entendre en ces mots sa voix toute-puissante (...) Un fils est né de moi dans ce jour mémorable; Il est mon fils unique, il est l'oint du Seigneur (Delille, Paradis perdu, t.2, 1804, p.159). − P. métaph. Les gens très malheureux n'ont jamais aucun accident à craindre. Ce sont les oints du malheur. La mort les respecte (Balzac, Lettres Étr., t.1, 1837, p.442).De Gaulle n'a rien d'un dictateur, il est l'«oint», unique, irremplaçable, qui sauve par sa seule présence, mais n'agit pas. Il peut tout et ne fait rien (Mauriac, Nouv. Bloc-Notes, 1961, p.222). Prononc. et Orth.: [wε
̃], fém. [wε
̃:t]. Ac. 1694: oinct, 1718-1878: oint. Fréq. abs. littér.: 64. |