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OEILLÈRE1, subst. fém.
A. − Au sing.
1. ARM. [Au Moy. Âge] OEillère de heaume. ,,Trou percé pour la vue dans les heaumes du Moyen Âge`` (Leloir 1961).
2. MÉD. ,,Récipient, généralement en verre, utilisé pour les bains d'yeux`` (Méd. Biol. t.3 1972).
B. − Gén. au plur.
1. ARBORIC. Feuilles des arbres fruitiers quand elles ont un bourgeon à l'aisselle (d'apr. Fén. 1970).
2. SELLERIE. Plaques de cuir attachées à la têtière d'un cheval et placées à hauteur de ses yeux pour empêcher l'animal de voir de côté et pour que ses yeux soient protégés des coups de fouet. Je disais à Rouveyre (...) combien le sort des chevaux est à plaindre, avec ces oeillères qui font d'eux des animaux presque aveugles (Léautaud, Journal littér., 3, 1911, p.55):
1. Je remarquai devant sa porte une voiture attelée de deux chevaux qui avaient aux oeillères un oeillet rouge comme avait le cocher à sa boutonnière. Proust, Swann, 1913, p.75.
P. anal. Ce qui était bizarre, c'était la forme variée des coiffes [des religieuses]. Les unes avaient des oeillères molles et lisses, d'autres les portaient tuyautées et durcies par de savants empois (Huysmans, Cathédr., 1898, p.213).De l'autre main ils retiennent par-devant le capuchon, pour que ses oeillères restent bien à la hauteur des yeux, avec un geste qui semble de pudeur et qui souvent est plein de grâce (Montherl., Bestiaires, 1926, p.472).
Au fig. (Avoir) des oeillères. (Avoir) des préjugés, des idées préconçues. Toute à son désir de l'heure présente, elle [la femme] a des oeillères naturelles qui l'empêchent de voir autour d'elle (A. Daudet, Immortel, 1888, p.123).Le brave critique doit aller à son fauteuil avec des oeillères comme un bon cheval se résigne, ou, si vous aimez mieux comme un âne (Renard, Journal, 1910, p.1108):
2. Pour un homme sans oeillères, il n'est pas de plus beau spectacle que celui de l'intelligence aux prises avec une réalité qui le dépasse. Le spectacle de l'orgueil humain est inégalable. Toutes les dépréciations n'y feront rien. Camus, Sisyphe, 1942, p.78.
Rem. Dans le même sens, l'emploi du sing. est rare. M. de La Fayette n'avait qu'une seule idée, et heureusement pour lui elle était celle du siècle. La fixité de cette idée a fait son empire; elle lui servait d'oeillère, elle l'empêchait de regarder à droite et à gauche (Chateaubr., Mém., t.4, 1848, p.531).
Prononc. et Orth.: [oejε:ʀ]. Ac. 1694, 1718: oeillere; dep. 1740: -ère. Étymol. et Hist. 1. a) 1188-91 oeilliere «ouverture sur le devant du heaume pour les yeux» (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 1231); b) 1690 hérald. (Fur.); 2. 1611 «pièce de cuir attachée au montant de la bride et empêchant le cheval qui les porte de voir sur le côté» (Cotgr.); d'où 1848 p. métaph. (Chateaubr., loc. cit.); surtout au plur. 3. 1814 «petit récipient ovale dont on se sert pour se baigner les yeux» (Nysten). Dér. de oeil*; suff. -ère, v.-ier. Bbg. Autheville (P. d'). Termes techn. empl. en sellerie. Banque Mots. 1977, no14, p.159. _Quem. DDL t.13.