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OBSESSION, subst. fém.
Action d'obséder; résultat de cette action.
A. − [Correspond à obséder A] Littér.
1. [Correspond à obséder A 1] Vx. Synon. assiduité, fréquentation; anton. abandon, délaissement, négligence.Votre fille, cédant aux lâches obsessions d'un odieux séducteur, s'est enfuie, abandonnant la maison paternelle et la protection d'une tendre mère (Karr,Sous tilleuls,1832, p.211).Lorsqu'à Fontainebleau le pape obtenait quelque relâchement de l'obsession des cardinaux rouges, il se promenait seul dans les galeries de François Ier(Chateaubr.,Mém.,t.2, 1848, p.470).
En partic. Suggestion répétée du démon. Obsession diabolique. Ce n'est pas tout que de craindre l'obsession d'un démon, et que de prier le ciel de nous en délivrer (Nodier,Trilby,1822, p.146).
Rem. L'obsession se distingue de la possession réelle par le démon, laquelle conduit au délire et à la folie (d'apr. Julia 1964).
2. [Correspond à obséder A 2] P. ext., vieilli. Synon. harcèlement, persécution, tracasserie.Il s'était retiré dans son appartement, autant pour échapper aux obsessions de Laure, qui ne se lassait pas de le harceler, que pour se livrer tout entier à l'amertume de ses réflexions (Sandeau,Sacs,1851, p.24).Deschartres avait la passion de la chasse, et il m'y emmenait quelquefois à force d'obsessions (Sand,Hist. vie,t.3, 1855, p.335):
1. ... Lia à force d'obsessions, d'intimidations, d'importunités, de menaces secrètes des scènes futures, est arrivée à nous faire dire par Saint-Victor, de Berton, avec lequel elle couche: «N'est-ce pas qu'il joue très bien?» Goncourt,Journal,1863, p.1362.
B. − [Correspond à obséder B] Au fig., usuel. Idée, image, sensation qui s'impose à l'esprit de façon répétée, incoercible et pénible; préoccupation constante dont on ne parvient pas à se libérer. Synon. idée fixe*.Obsession angoissante, pénible; l'obsession de la femme, de la mort, des souvenirs; l'obsession de grossir; devenir une obsession; briser, chasser une obsession; se délivrer, se libérer d'une obsession; être en proie à une obsession; tourner à l'obsession; penser à qqc., à qqn jusqu'à l'obsession; se rappeler qqc., qqn avec obsession. Chaque fois que je me trouve (...) devant un visage nouveau j'ai l'obsession de deviner quelle âme, quelle intelligence, quel caractère se cachent derrière ces traits (Maupass.,Contes et nouv.,t.1, Soeurs R., 1884, p.1258).Ce fut l'obsession, par la pensée, par l'image, par tout, la hantise d'autant plus terrible qu'elle se spécialisait, qu'elle ne s'égarait pas, qu'elle se concentrait toujours sur le même point: la figure de Florence (Huysmans,En route,t.1, 1895, p.159).L'obsession de membres de phrases, de mots, qu'on se répète idiotement, irrésistiblement, je ne sais combien de fois (Gide,Journal,1908, p.261).
PSYCHIATRIE. Pensée, image, idée, doute, crainte, impulsion à caractère involontaire et angoissant, qui s'impose à tous moments à l'esprit du sujet, malgré son caractère absurde reconnu et qui constitue le symptôme essentiel de la névrose obsessionnelle (d'apr. Méd. Biol. t.3 1972 et Man.-Man. Méd. 1980). Obsession hallucinatoire, impulsive, névrotique, pathologique, sexuelle. Nous sommes bien forcés de reconnaître que Matra est en proie à la maladie de l'obsession et, si le terme n'est pas trop fort, au délire de la persécution (A. France,Crainquebille,1904, p.29).Il existe des obsessions phobiques dans lesquelles l'état affectif obsessionnel est représenté par la crainte ou le dégoût insurmontable d'un être, d'un objet ou d'un événement (Porot1960).V. obsédé ex. de Porot et obsessionnel ex. du Pt Lar. méd. 1976:
2. ... le paranoïaque est hanté par l'entourage et cherche volontiers à agir sur lui. La rupture est si réelle derrière l'obsession que jamais un changement de milieu ne guérit un persécuté: il reconstruit un nouveau délire sur le milieu nouveau. Mounier,Traité caract.,1946, p.359.
Obsession de signification. ,,Tendance obsessionnelle à attribuer à chaque parole, acte, fait ou objet une signification secrète dont le sujet s'efforce de découvrir le sens`` (Méd. Biol. t.3 1972).
Rem. L'obsession est ,,à distinguer de l'idée fixe qui est acceptée par la conscience`` (Moor 1966).
REM.
Obsessionnant, -ante, adj.,hapax. Sources d'obsessions. Synon. obsédant, obsesseur (littér.).La voix des horloges, un sifflet lointain de chemin de fer, tout prend le même accent, plaintif, réitéré, obsessionnant (A. Daudet, Jack,t.2, 1876, p.133).
Prononc. et Orth.: [ɔpsεsjɔ ̃], [-se]. Martinet-Walter 1973 (9/8) [-sε-], [-se-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1470 «siège» (Georges Chastellain, Hauts faits du Duc de Bourgogne ds OEuvres, éd. K. de Lettenhove, 7, 217); 2. 1590 «état d'une personne obsédée par un démon» (P. Crespet, Deux livres de la hayne de Sathan, page de titre); 3. 1690 «action d'importuner sans cesse» (Fur.); 4. 1799 «idée, image, mot qui s'impose à l'esprit de manière incessante» (La Harpe, Cours de littér., t.VIII, 386 ds Pougens ds Littré); 5. 1866 psychiatrie (Delasiauve, Discussion sur la folie raisonnante ds Ann. médico-psychol., t.7, p.431). Empr. au lat. obsessio «action d'assiéger, blocus». Fréq. abs. littér.: 678. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 129, b) 595; xxes.: a) 1307, b) 1667.