Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
NUER, verbe trans.
A. − Emploi trans.
1. Assortir, unir harmonieusement les couleurs. Synon. nuancer.Sa jolie infirmité fut toujours de nuer, nacrer, iriser l'univers et de porter sur la nature un regard féerique qui l'inondait d'azur et de rose tendre (A. France, Vie littér., 1892, p.234).
BROD. Nuer (un dessin). Distribuer les couleurs sur un motif de broderie selon des combinaisons harmonieuses. Cet ouvrier sait bien nuer, ne sait pas nuer (Jossier1881).
2. Emploi pronom.
a) [Le suj. désigne une ou plusieurs couleurs] Une encre irisée qui, sur la page, se nuait d'azur et d'or (A. France, Lys rouge, 1894, p.177).
P. anal. Sa voix s'étalait, se nuait en queue de paon (A. France, Lys rouge, 1894, p.134).
b) [Le suj. désigne une pers.] Rare. Répandre un léger nuage de teintes assorties (sur la peau, le visage p.ex.). Nombre de femmes de la bourgeoisie (...), sans se grimer comme elles [les actrices et les filles], se nuent tout bonnement la peau de poudre au bismuth, teintée en rose pour les blondes, en nuance Rachel pour les brunes (Huysmans, Art mod., 1883, p.113).
B. − Emploi part. passé ou adj.
1. [Appliqué à des couleurs] Assorties entre elles en nuances dégradées. Des fleurs frisottées, recroquevillées, échevelées et diaprées de tons nués (E. de Goncourt, Mais. artiste, t.1, 1881, p.190).
BROD. Or nué. Fil d'or travaillé en fond d'un ouvrage rebrodé de motifs de soie aux teintes délicatement assorties. Un baudrier d'or nué, surchargé de figures en relief (La Varende, Anne d'Autr., 1938, p.207):
. ... elle suivait ce dessin, cousait les fils d'or de points de soie en travers, qu'elle assortissait aux nuances du modèle. Dans les parties d'ombre, la soie cachait complètement l'or; dans les demi-teintes, les points s'espaçaient de plus en plus; et les lumières étaient faites de l'or seul, laissé à découvert. C'était l'or nué, le fond d'or que l'aiguille nuançait de soie, un tableau aux couleurs fondues, comme chauffées dessous par une gloire, d'un éclat mystique. Zola, Rêve, 1888, p.94.
2. P. anal. Un pâté de bâtisses rouges et jaunes baigne dans un fluide nué et irisé, à faire le désespoir d'un aquarelliste (Goncourt, Journal, 1878, p.667).La table était pleine de mets délicats et nués comme des mousselines (D'Esparbès, Dern. lys, 1898, p.30).
3. Nué de
a) Nuancé, assorti de.
[Suivi d'un subst. désignant une couleur] En regardant ses yeux aux prunelles grises nuées de bleu, je croyais voir les arbres et les rivières qu'il avait connues (Green, Autre sommeil, 1931, p.17).
P. anal. Puis ce fut un buisson dont les branches pourpres étaient nuées de fleurettes blanches (Kahn, Conte or et sil., 1898, p.239).
b) Rare et poét. Le vent venu des prés est nué d'éphémères (Régnier, Poèmes, Scènes au crépuscule, 1890, p.82).
Prononc. et Orth.: [nɥe], [nye], (il) nue [ny]. Homon. nue, nuée. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. 1. 1356 trans. «nuancer» (Doc. ds Gdf.); 2. 1671 terme de brod. (Pomey). Dér. de l'adj. nué*; dés. -er.