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NOTIONNEL, -ELLE, adj.
A. − [Correspond à notion C 1]
1. PHILOSOPHIE
a) Relatif ou propre à une notion, aux notions; qui est de la même nature. Synon. conceptuel, idéel.Cadre, contenu notionnel; signification, structures notionnelle(s). Pour revenir au lexique notionnel d'Aristote, disons que la causalité matérielle est devenue ainsi la causalité purement et simplement première (Maritain,Human. intégr.,1936, p.60).Ces indications [sur le champ visuel] restent pour l'aveugle notionnelles et problématiques. Elles posent une question à laquelle la vision seule pourrait répondre (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception,1945, p.259).Chaque mot [de Péguy] est lourd. Chaque phrase pèse d'un poids de vérité non pas «notionnelle» mais charnelle (Mauriac,Nouv. Bloc-Notes,1961, p.200).
b) Qui repose sur une/des notion(s); qui consiste en ou qui se compose de notions. Une esthétique notionnelle, suffisamment élargie, est (...) semble-t-il, seule capable de rendre compte intégralement de la beauté (Hamelin,Élém. princ. représ.,1907, p.448).La position des philosophes pour lesquels l'idée de Dieu, notre connaissance intellectuelle (abstraite, spéculative, rationnelle, notionnelle) de Dieu est sans valeur objective (Théol. cath.t.4, 11920, p.812).
Péj. Qui ne repose que sur des abstractions, qui n'a pas de référence dans la réalité:
1. Comprenons donc bien l'incommensurabilité de la connaissance notionnelle et de la connaissance réelle : −par la première, nous nous fabriquons un monde de représentations, comme en une cage de verre dépoli où nous ne sommes en contact qu'avec des produits de l'industrie, (...) par la connaissance réelle, ce que nous cherchons, ce ne sont pas des représentations, des images, des symboles, des spécimens, des phénomènes, c'est la vive présence, l'action effective, (...), l'union assimilatrice, la réalité. Blondel,Le Procès de l'intelligence,Paris, Bloud et Gay, 1922 [1921], p.237.
c) Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Nous (...) qui avons ou dépassé ou évité l'étape du livresque, du notionnel, de l'irréel (Bremond,Poés. pure,1926, p.139):
2. Nous n'empêcherons jamais les hommes, quoi qu'il arrive, de prendre leurs voeux pour la réalité, de bondir en imagination par-dessus l'abîme ontologique qui sépare le notionnel et l'existence, le possible et l'événement... Jankél.,Je-ne-sais-quoi,1957, p.142.
2. LINGUISTIQUE
Champ notionnel. Ensemble des mots qui ont une parenté sémantique et sociologique et qui composent le champ d'un concept, d'une notion à une époque donnée. Synon. champ* conceptuel, champ* sémantique, champ onomasiologique*.Le champ notionnel d'art et d'artiste entre 1827 et 1834 (G. Matoré, La Méthode en lexicol.,Paris, Didier, 1953, p.99).L'étude des «champs notionnels», telle que Matoré l'envisage (...) présente en effet cette particularité que les relations entre les notions sont indifférenciées (Coyaud,Introd. ét. lang. docum.,1966, p.133).
Grammaire notionnelle. ,,Grammaire qui part de l'hypothèse que le langage traduit des catégories de pensée universelles, extra-linguistiques, indépendantes des accidents que sont les langues`` (Ling. 1972).
Terme notionnel. ,,Terme propre à énoncer une notion, par opposition aux termes grammaticaux, qui expriment des rapports`` (Mar. Lex. 1951).
B. − THÉOL. [Correspond à notion C 2]
Actes notionnels. ,,Actes qui sont à l'origine d'une personne divine`` (Foi t.1 1968).
Noms notionnels. [Le] nom essentiel, qui s'attache à la nature considérée en elle-même ou dans ses attributs et qui, par suite, convient indivisiblement aux trois personnes de la Trinité, par opposition aux noms propres ou notionnels, qui conviennent exclusivement à chaque personne en particulier (Théol. cath.t.4, 11920, p.1087).
Puissances notionnelles. ,,Principes des actes notionnels`` (Foi t.1 1968).
Prononc.: [nosjɔnεl], [nɔ-]. Étymol. et Hist. a) 1485 [date de l'éd.] (Corbichon, Propriet. des choses, I, 6 ds Gdf.: noms perfectionnaulz ou notionaulx); 1578 (La Bod., Harmon., Ep., ibid.: raison idealle ou notionnelle), attest. isolées; à nouv. en 1701 (Mém. de Trév., t.1, p.88); b) 1951 ling. (Mar. Lex.). Dér. de notion*; suff. -el*; cf. lat. médiév. notionalis «conceptuel» (ca 1290 ds Latham). Fréq. abs. littér.: 27. Bbg. Coste (D.). Communicatif, fonctionnel, notionnel et qq. autres. Fr. Monde. 1980, no153, pp.25-34.