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NATTE, subst. fém.
A. − Tissu confectionné avec des fibres végétales tressées à plat, d'une texture plus ou moins fine et servant à différents usages d'ameublement (tapis, rideau, tenture) selon les époques et les pays. Natte de roseaux, de jonc, d'écorce, de paille, de sparterie, de vétiver; natte japonaise, de Damas, de Chine. Je rentrai dans les tentes; nous nous étendîmes sur nos nattes, accablés de lassitude, mais la main sur nos armes, pour être debout à la première alerte (Lamart., Voy. Orient, t.1, 1835, p.327).Germain eut un fumoir tapissé de nattes indiennes, garni de divans orientaux, où il n'osait ni cracher ni fumer (Theuriet, Mais. deux barbeaux, 1879, p.70).Le bambou séparé en lamelles sert à fabriquer des paniers et des nattes (Page, Dern. peuples primit., 1941, p.27):
1. ... les Klamath de l'Orégon méridional avaient des villages d'hiver permanents (...) mais, lorsqu'ils se dispersaient pour l'été, ils habitaient de petites cabanes en forme de dômes et couvertes de nattes. Lowie, Anthropol. cult., trad. par G. Métraux, 1936, p.104.
Voile* de/en nattes.
B. − Tresse plate confectionnée à partir d'un matériau propre au tissage, fil, fibre, métal fin, etc. J'ai dit «crotale» par simplicité; en réalité ce sont des cornets de jonc treillissé, fermés à la pointe par une natte de fil (Gide, Retour Tchad, 1928, p.884).
P. anal. [En parlant des cheveux, de la barbe] Tresser, faire des nattes; courte, longue natte; nattes en macaron; couper ses nattes; fausse natte. Le vieillard était noir comme la nuit, il avait une longue barbe blanche tressée en petites nattes, à la mode des anciens mages (Hugo, Rhin, 1842, p.200).N'était la longue natte de cheveux tressés ramenée sur l'épaule et serrée d'un prétentieux noeud de satin, cette figure extraordinaire eût paru sans sexe et sans âge (Bernanos, Crime, 1935, p.813):
2. Il était passé sans difficulté, et même sans y prendre garde, de l'âge où on leur tire la natte à celui où on leur tripote la taille en passant dans un couloir. Romains, Hommes bonne vol., 1932, p.267.
C. − ARCHIT. ,,Ornement architectural de certaines églises romano-byzantines`` (Bach.-Dez. 1882). Natte est encore un terme d'architecture. On donne ce nom à des entrelacs peints ou sculptés, qui rappellent plus ou moins exactement des nattes tressées (Havard1889, p.958).
D. − BOULANG., PÂTISS. Pain au lait ou brioche fait(e) de trois bandes de pâte tressées ensemble. Synon. tresse. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [nat]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 nate «pièce de tissu de végétaux entrelacés» (Alexis, éd. Chr. Storey, 246); 2. a) 1525 nate p.ext. «tresse de fils, de soie, etc.» (Inventaire de la nef Sainte-Marie-Bonaventure [= ms. B.N. Clairambault 325; v. J. Fennis, Stolonomie, p.545] ds Jal.); b) 1690 natte «tresse de cheveux» (Fur.); 3. 1769 pêche (Duhamel du Monceau, Traité gén. des pêches, t.1, p.107b ds FEW t.6, 1, p.505); 4. 1773 bot. bois de natte (Bern. de St.-P., Voyage à l'Ile de France, éd. 1840, p.42); 1874 natte (Lar. 19e); 5. 1786 zool. natte de jonc «espèce de telline» (d'apr. FEW, loc. cit.); 1792 natte d'Italie «variété de cône» (Bruguière, Hist. nat. des vers ds Roll. Faune t.12, p.14); 6. 1856 archit. (Lenoir, Archit. monast., pp.13-14); 7. a) 1872 «petite pâtisserie en forme de natte» (Littré Add.); b) 1874 «petit pain formé de trois brins de pâte tressés ensemble» (Lar. 19e). D'un lat. *natta «natte» (non att. chez Grégoire de Tours, malgré Diez, p.646 et Blaise Lat. chrét., cf. FEW t.6, 1, p.505b et M. Bonnet, Le lat. de G. de Tours, p.226, note 5; mais on trouve le lat. médiév. natta «natte», att. au début du ixes. chez Smaragdus ds Nov. gloss.; cf. également l'esp., port. et catal. nata «crème du lait»), issu, par assimilation partielle à distance du m- au -t-, du lat. chrét. matta (début ves., Augustin ds Blaise Lat. chrét.), mot d'orig. sémit., prob. punique (d'apr. Pauli ds Z. vergl. Sprachforsch. t.18 1869, p.4, les Romains ont prob. reçu le mot des Carthaginois; Klein Etymol., s.v. mat tire le lat. matta du phénicien et punique matta); cf. les corresp. hébr. mittā h«lit.», dér. de nātā h«incliner, être penché», et ougaritique mtt «lit». Fréq. abs. litt.: 626. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1091, b) 1246; xxes.: a) 621, b) 689.