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NATTER, verbe trans.
A. − Vx. Couvrir d'une/de natte(s). Natter les murailles d'une chambre, le plancher d'un cabinet (Ac. 1835).
P. métaph., emploi pronom. Saint-Séverin le ravissait, l'aidait mieux que les autres à se suggérer, certains jours, une indéfinissable impression d'allégresse et de pitié, quelquefois même, alors qu'il songeait à la voirie de ses sens, à se natter l'âme de regrets et d'effroi (Huysmans, En route, t.1, 1895, p.47).
B. − [Correspond à natte B] Façonner, tresser en natte, des fils ou des fibres. Les mains jointes par ses doigts entrelacés sur ses genoux autour d'un de ces gros bouquets de toutes nuances que les paysannes d'Albano viennent vendre à Rome, et qu'elles nattent en mosaïque de fleurs (Lamart., Nouv. Confid., 1851, p.184):
. Les femmes portent une ceinture compliquée faite avec les fibres longues, noires et luisantes d'une variété particulière de champignon; celles-ci sont nattées de manière à former une tresse longue et étroite enroulée plusieurs fois autour du corps et dont les extrémités flottantes forment une frange. Page, Dern. peuples primit., 1941, p.25.
P. anal. Tresser, mettre en natte des cheveux, une barbe, les crins d'un cheval. Mlled'Argelès a le visage et le cou trop longs, mais elle natte ses cheveux en diadème pour élargir sa tête (Taine, Notes Paris, 1867, p.88).Les cheveux roux qui pendent dans le dos et dont les tresses passent de chaque côté du cou pour retomber sur la poitrine, sont nattés et frisés, teints sans doute, et ruissellent de bijoux (Faure, Hist. art, 1909, p.83).Berthe s'assit suivant les instructions de la garde; elle éprouvait un peu de réconfort à s'abandonner à ces mains expérimentées, qui nattaient ses cheveux avec assurance (Chardonne, Épithal., 1921, p.380).
Emploi pronom., p.anal. S'entrelacer de manière à former une natte. Embusqué derrière ce mur, dans une petite cour, nous découvrons le monstre d'une glycine extravagante; ses cent lianes se lacent, s'entremêlent, se nouent, se nattent en une sorte de câble difforme et tortu (Claudel, Connaiss. Est, 1907, p.77).
Prononc. et Orth.: [nate]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1344 nater «revêtir d'une natte» (L. Delisle, Actes normands, p.302: nater les siéges); 1505 natter (A. Deville, Comptes du château de Gaillon, p.124: natter la chambre); 2. a) 1606 nater «tresser en nattes (du jonc, etc.)» (Crespin, Thresor des trois langues ds FEW t.6, 1, p.505a); b) α) 1654 cheveux ... nattez (Du Loir, Voyages, p.184); β) 1741 chevaux nattés (Caylus, Féeries nouvelles, éd. 1786, p.455); 1746 crins [de chevaux] natez (La Morlière, Angola, Agra 1747, t.1, p.13); c) 1812 pêche morue nattée (Mozin-Biber); d) 1894 part. passé subst., text. (Sachs-Villatte, Fr.-deutsches Supplement-Lexikon ds Quem. DDL t.4); 1902 soie nattée (Colette, Cl. ménage, p.198: cravate de grosse soie nattée); 1949 tissu natté (Doresse, Tissus fém., p.107); e) 1970 part. passé subst. «petit pain fait de rubans de pâte tressés» (Rob. Suppl.). Dér. de natte*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 17.
DÉR.
Nattage, subst. masc.Action de natter; résultat de cette action; p. anal. action de tresser des nattes avec les crins d'un cheval (d'apr. Cass.-Moir. 1979). [nata:ʒ]. 1reattest. 1835 «action de natter» (Maison rustique du XIXes., p.150 ds FEW t.6, 1, p.505); de natter, suff. -age*.