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NASILLARD, -ARDE, adj.
[En parlant du son, de la voix d'une pers.] Qui nasille. Accent, chant, timbre nasillard. Le médecin salua la marquise, prit son attitude la plus doctorale et répondit d'un ton nasillard: − Il y a deux heures, Madame, je sortais de chez moi appelé chez un malade à toute extrémité (Ponson du Terr., Rocambole, t.3, 1859, p.61).Tout à coup, il prit un air professoral et sa voix se fit plus dure et plus nasillarde (Green, Moira, 1950, p.88):
1. «... − Tacite, mais ce n'est pas du latin! reprit Cousin, c'est du latin bon pour le romantisme! N'est-ce pas, Patin, vous qui savez le latin, Tacite n'écrit pas en latin?» Mais avant que Patin n'eût pris la parole, on entendit sortir de la haute cravate de Royer-Collard, avec une intonation nasillarde et méprisamment moqueuse: «Messieurs, Cousin et Patin sont des messieurs qui savent du latin!» L'on rit et l'étymologie fut acceptée. Goncourt, Journal, 1875, p.1099.
Emploi subst. Personne qui nasille. (Dict. xixeet xxes.). Un autre [cadet]: (...) est venu sans bruit s'asseoir sur la table (...): Deux nasillards par lui furent exterminés Parce qu'il lui déplut qu'ils parlassent du nez! (Rostand, Cyrano, 1898, ii, 9, p.96).
P. anal. [Parfois en parlant du cri de certains animaux] Un paon faisoit la roue, et les autres oiseaux Admiroient son brillant plumage. Deux oisons nasillards du fond d'un marécage Ne remarquoient que ses défauts (Florian, Fables, 1792, p.145).
[En parlant d'une chose] Dont le son ressemble à la voix de quelqu'un qui nasille. Au loin, dans le faubourg, un orgue nasillard jouait un air qu'elle se souvint d'avoir entendu l'an passé dans quelque théâtre du boulevard (Theuriet, Mariage Gérard, 1875, p.46).Et il écoutait Charlotte, épanchée en ruisseaux nasillards (Colette, Fin chéri, 1926, p.80):
2. Mais je marchais! Enfin devers Auteuil et là je pensais au pavillon mystérieux, j'ai derechef entendu le bruit salutaire et nasillard d'un autre coucou qui m'a jeté à minuit sur la place Louis XV, et faute de voiture je me suis servi de mes pauvres pattes pour regagner mon logis. Balzac, Corresp., 1829, p.411.
Prononc. et Orth.: [nazija:ʀ], fém. [-aʀd̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1650 nasillardement «d'une manière nasillarde» (Th. Corneille, Don Bertrand de Cigarral, I, 2 ds DG)] 1654 subst. nazillard (J. Loret, La Muze historique ou Recueil des Lettres en vers, 14 fév., 134 ds Brunot t. 4, p.490: Jodelet le nazillard); 1690 adj. (Fur.). Dér. de nasiller*; suff. -ard*. Fréq. abs. littér.: 92.