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NANTIR, verbe trans.
A. − DR., vieilli. Donner un gage (à un créancier) en garantie de sa dette. Cet homme ne prête point si on ne le nantit auparavant (Ac.).
Nantir qqn en qqc.M. Paturot, (...) il vous faut 20000fr; je les ai à votre service. (...) Vous me nantirez comme vous l'entendrez, en filoselle, en flanelle, en châles de cachemire, en perles de Golconde, en lingots d'or! C'est absolument à votre discrétion (Reybaud, J. Paturot, 1842, p.424).
Emploi pronom. Se nantir des effets d'une succession. S'en saisir par précaution avant liquidation de la succession (d'apr. Ac.).
B. − P. ext. Nantir qqn de qqc.[Parfois avec une valeur ironique] Pourvoir, mettre quelqu'un en possession de quelque chose. Synon. munir (qqn de qqc.).Après ma présentation à Louis XVI, mon frère songea à augmenter ma fortune de cadet en me nantissant de quelques-uns de ces bénéfices appelés bénéfices simples (Chateaubr., Mém., t.1, 1848, p.19).La sentimentale Kerloff, nantie déjà de quatre cocktails, et qui s'entêtait à poursuivre son enquête sur l'amour (Farrère, Homme qui assass., 1907, p.93).Je découvris (...) une extraordinaire réserve de feuilles, désormais inutilisables, et des cachets, et des tampons, de quoi nantir de fausses identités toute une armée (Gide, Ainsi soit-il, 1951, p.1234).
[Avec ell. du compl. prép.] Nantir qqn.Ma femme avait raison (...). Elle n'a pas voulu abandonner ses biens. C'est moi qui ai nanti son neveu personnel (La Varende, Dern. fête, 1953, p.23).
Emploi pronom. réfl. Se munir de quelque chose, s'approprier, s'octroyer quelque chose:
. ... chacun accourt pour se nantir des places délaissées: qui se fit secrétaire général, qui chef de division, qui se donna la comptabilité, qui se nomma au personnel et distribua ce personnel entre ses amis... Chateaubr., Mém., t.3, 1848, p.607.
Prononc. et Orth.: [nɑ ̃ti:ʀ], (il) nantit [-ti]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1255 nantir (les pleges) «saisir (les garants)» (doc. ds Morlet, p.78); 2. 1283 nantir (les letres) «déposer (les lettres) auprès de quelqu'un» (Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, §1078); 3. 1495 nantir (un créancier) «mettre (un créancier) en possession d'un gage pour sûreté de sa dette» (Coutumes de Ponthieu, art.154 ds Nouv. coutumier gén., éd. C. A. Bourdot de Richebourg, t.1, p.99: si aucun créditeur est nanty par son debteur d'aucun gage); 4. a) 1572 nanti de qqc «pourvu de quelque chose» (Amyot, De la vertu morale, I ds Littré); b) 1694 se nantir de qqc. «se munir, se pourvoir de quelque chose, par précaution» (Ac.); c) 1823 trans. (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, p.489); 5. a) 1785 nanti adj. «riche» (Beaumarchais, Mariage de Figaro, vaudeville, p.370); b) 1922 subst. «personne riche» (L. Daudet, Sylla, p.212). Dér. de l'a. fr. nant «gage», refait sur nans, plur. de nam (ca 1150, Lois Guillaume, éd. J. E. Matzke, § 44), empr. à l'a. nord. nam «prise de possession» (FEW t.16, pp.596-597).