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NÉOPHYTE, subst. et adj.
A. − HIST. RELIG. Dans l'Église primitive, personne nouvellement convertie au christianisme et récemment baptisée. [Le baptême] devait être suivi de la collation des dons du Saint-Esprit, laquelle se faisait au moyen d'une prière prononcée par les apôtres sur la tête du néophyte (Renan, Apôtres, 1866, p.95):
1. Mais le malaise revient sitôt ensuite, lorsque Polyeucte déclare à Néarque son ardeur intempestive de néophyte. Et il a le front de demander à Pauline de l'accompagner au temple, alors qu'il nourrit contre les dieux que vénère Pauline son projet brutal et stupide! Gide, Journal, 1941, p.92.
Emploi adj. Chrétien néophyte. Puis il interrogea l'enfant néophyte: −Thaïs, crois-tu en Dieu, le père tout-puissant (...)? (A. France, Thaïs, 1890, p.104).
B. − P. anal. Nouvel adepte d'une religion, d'une doctrine, d'un parti, d'un art. Enthousiasme, zèle d'un néophyte. François nous a amené un de ses amis qu'il a gagné à la foi. Ce néophyte a suivi les exercices de notre retraite, et, le jour de Pâques, il a communié avec nous (M. de Guérin, Journal, 1833, p.160).Oh! il s'agit d'un fait scientifique, reprit l'élève en médecine avec toute l'ardeur d'un néophyte (Balzac, Goriot, 1835, p.286).À peine Bakounine sort-il de l'adolescence qu'il est bouleversé, déraciné par la philosophie hégélienne (...). Lorsqu'il sort de cette initiation, c'est avec l'exaltation des néophytes (Camus, Homme rév., 1951, p.196):
2. La salle était comble; l'intelligentzia communiste était rassemblée au grand complet: la vieille garde, et quantité de nouvelles recrues; un an plus tôt beaucoup de ces néophytes dénonçaient avec indignation les erreurs et les fautes des communistes; et puis soudain en novembre, (...) ils avaient compris que ça pouvait servir d'être du Parti. Beauvoir, Mandarins, 1954, p.461.
P. ext. Personne qui aborde un nouveau domaine d'expérience. Synon. novice.Une joie un peu trouble, comme celle du joueur âgé qui pousse un jeune homme dans une salle de baccara, ou du drogué qui tend la première seringue au néophyte (Druon, Gdes fam., t.1, 1948, p.132):
3. Sartre (...) m'emmenait le soir voir des films de cow-boys pour lesquels je me passionnais en néophyte car j'étais surtout versée dans le cinéma abstrait et le cinéma d'art. Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p.338.
Néophyte de + compl. prép. désignant une qualité, un trait de caractère.Les lettres de Costals arrivaient, deux par semaine, toujours pleines de tendresses. «Mais est-il sincère?» se demandait notre néophyte de la méfiance (Montherl., Lépreuses, 1939, p.1375):
4. ... la pure Annette guidoit vers le ciel un être malheureux, néophyte de vertu qui, à chaque pas, regardoit sa douce compagne, en se demandant, «quel droit il avoit à cette heureuse alliance!...» Balzac, Annette, t.2, 1824, p.198.
Emploi adj. Synon. débutant, inexpérimenté.«L'équipement des vélos» par Courtial Marin des Pereires représenta vers 1900, pour le cycliste néophyte, une sorte de catéchisme (Céline, Mort à crédit, 1936, p.406).L'histoire classique du cultivateur néophyte qui, expédié aux champs pour y biner les betteraves, les décapite entièrement (Ambrière, Gdes vac., 1946, p.189).
C. − Emploi adj. Qui est le fait d'un néophyte (v. supra A et B). Ardeur, fanatisme néophyte. Un air néophyte dont il était enchanté (Mauriac, Préséances, 1921, p.31).
Prononc. et Orth.: [neɔfit]. Ac. 1718: neophyte; dep. 1740: néophyte. Étymol. et Hist. 1. 1495 neofite «celui qui a embrassé récemment une religion» (J. de Vignay, Mir. histor., IIovol., fo29c ds Gdf. Compl.); 2. 1639 «nouvel adepte d'un art, d'une science...» (Chapelain, Lettres, éd. Tamizey de Larroque, I, 424). Empr. au lat. eccl. neophytus «néophyte, nouveau converti», empr. au gr. ν ε ο ́ φ υ τ ο ς littéralement «nouvellement planté; nouveau converti». Fréq. abs. littér.: 119.