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NÉCESSAIREMENT, adv.
A. − [Correspond à nécessaire I A] Sans que l'on puisse faire autrement; en vertu d'une obligation, d'une contrainte imposée (pour parvenir à une fin, obtenir un résultat). Synon. forcément, obligatoirement; absolument (après il faut, on doit).Pour parvenir à la science, il faut nécessairement traverser l'empirisme et ne pas y croupir, sous prétexte qu'on a des lois empiriques qui suffisent (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p.74).Les Allemands devant nécessairement occuper la péninsule pour agir contre les Anglais, il ne pourrait y avoir de «zone libre» en Bretagne (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p.55).
B. − [Correspond à nécessaire I B] Sans qu'il puisse en être autrement.
1. [P.oppos. à accidentellement, fortuitement, par hasard]
a) Suivant un mode nécessaire, rigoureusement déterminé (en raison de la nature des choses ou des lois de la logique). Nous avons à nous demander si, oui ou non, le jansénisme de l'histoire se rattache naturellement, étroitement, nécessairement à la vie intérieure des personnages qu'on lui donne communément pour fondateurs (Bremond, Hist. sent. relig., t.4, 1920, p.130):
1. La caravane se meut ainsi nécessairement dans une direction qui la domine, elle est pierre pesante sur une pente invisible. Saint-Exup., Citad., 1944, p.512.
En partic.
[Souvent en rapport avec une proposition à valeur hypothétique ou causale et déterminant le verbe d'une prop. énonçant la conséquence d'un fait ou d'un principe] D'une manière inévitable; par une conséquence inéluctable, assurée. Synon. fatalement, forcément, immanquablement, infailliblement.Amener, déterminer, entraîner, produire nécessairement qqc.; découler nécessairement de qqc.; conduire nécessairement à qqc.; il s'ensuit nécessairement que. La mort de tout corps vivant est un phénomène naturel qui résulte nécessairement des suites de l'existence de la vie dans ce corps (Lamarck, Philos. zool., t.2, 1809, p.165).Lorsque les hommes politiques interviennent, il y a, presque nécessairement (...) un abaissement notable de la moralité, parce que ceux-ci ne font rien pour rien (Sorel, Réflex. violence, 1908, p.324):
2. Si le christianisme a fait faire tant de progrès aux idées philosophiques, il doit être nécessairement favorable au génie de l'histoire, puisque celle-ci n'est qu'une branche de la philosophie morale et politique. Chateaubr., Génie, t.2, 1803, p.73.
PHILOS., THÉOL. Sans intervention possible de la volonté, du libre arbitre. Il résulterait de l'explication [d'une proposition de Jansénius], que la volonté humaine dans l'état déchu, bien qu'elle soit toujours déterminée nécessairement à chaque moment donné, reste libre en ce sens qu'elle peut être déterminée autrement dans le moment prochain (Sainte-Beuve, Port-Royal, t.2, 1842, p.105).Les hérétiques disent que les hommes s'imaginent agir librement, et que cependant ils agissent nécessairement (Besch.1845-46).La raison pratique ne peut déterminer le vouloir que si la sensibilité ne le détermine pas nécessairement (Ricoeur, Philos. volonté, 1949, p.125).
b) PHILOS., LOG. [Déterminant des verbes comme être ou exister] Sans contradiction possible dans l'absolu; indépendamment de toute cause ou condition et antérieurement à elles. Hors de Dieu, tout est contingent; hors de lui, rien n'existe que par sa volonté; lui seul est nécessairement; lui seul donc possède en lui-même la certitude (Lamennais, Indifférence, t.2, 1817-23, p.208).L'expérience peut bien montrer que tel changement a telle cause, mais nulle expérience ne peut enseigner qu'il en est ainsi nécessairement, nulle idée nécessaire ne pouvant venir de l'expérience (Cousin, Philos. Kant, 1857, p.41).
2. [Pour énoncer ou pour renforcer une prop. affirmative ou négative; souvent placé en tête de phrase ou en incise] Assurément, à coup sûr, cela va de soi, forcément, indubitablement. Elle peut le reconnaître, le regarder pendant qu'elle fait ses exercices, et nécessairement, tu ne peux pas être présente à cette reconnaissance (Champfl., Bourgeois Molinch., 1855, p.169).On ne supprime point la vérité en ne la disant point, celle-ci, nécessairement, finira bien par se faire jour (Gide, Journal, 1931, p.1087).
Prononc. et Orth.: [nesesε ʀmɑ ̃], [nesε-]. Ac. 1694, 1718: necessairement; dep.1740 né-. Étymol. et Hist. 1. 1150 «selon les besoins» (Roman des Romans, éd. F. J. Tanquerey, 754); 2. 1435 «par besoin absolu» (Arch. Nord, B. 17652, Dossier Haemstede ds IGLF); 3. début xvies. «d'une manière inévitable, inéluctable» (Fossetier, Chron. marg., ms. Bruxelles, 10510, fo115a ds Gdf. Compl.); 4. 1559 «conformément aux lois naturelles ou à un enchaînement logique» (Amyot, Arist. et Caton, 6 ds Littré); 5. 1657-62 log. «d'une manière qui interdit le libre arbitre» (Pascal, Pensées, éd. Brunschvicg, section VII, 345). Dér. de nécessaire*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 3123. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 6279, b) 3016; xxes.: a) 3215, b) 4373. Bbg. Hansén (I.). Les Adv. prédicatifs fr. en -ment... Göteborg, 1982, pp.155-159.