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MUSQUÉ, -ÉE, adj.
A. −
1. Qui a une odeur semblable à celle du musc, qui rappelle le parfum pénétrant du musc.
[Sur le plan olfactif] Les émanations musquées des grands félins d'Afrique (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p.103).L'odeur des arbres centenaires, vigoureux et musqués comme des bêtes (Bernanos,Joie,1929, p.711).
Rat* musqué. Canard musqué. Synon. de canard* de Barbarie.Le canard musqué, au poitrail d'émeraude (Sand,Lélia,1833, p.265).Boeuf musqué. Synon. de ovibos.Nous avions mangé tout le pemmican, tout le lard de phoque, le dernier biscuit, nos douze chiens groenlandais, des bêtes magnifiques, mademoiselle, deux boeufs musqués et les trois quarts d'un ours (Duhamel,Suzanne,1941, p.113).
[Sur le plan gustatif] Poires musquées, raisins musqués. Leur viande [des gazelles] rappelle beaucoup celle du chevreuil: mais elle a je ne sais quelle saveur musquée, sauvage et fine (Du Camp,Nil,1854, p.204).
2. Qui est parfumé de musc. Gants musqués. L'officier glissait à la jeune fille un billet doux musqué (Bertrand,Gaspard,1841, p.176).La citoyenne Rochemaure était emperruquée, fardée, mouchetée, musquée, la chair fraîche encore sous tant d'apprêts (A. France,Dieux ont soif,1912, p.86).Outrageusement poudré à son habitude, et, à son âge, musqué comme un petit-maître (Proust,Prisonn.,1922, p.330).
B. − Au fig., vieilli. Qui a trop d'apprêt, de recherche; qui est trop affecté.
1. [En parlant d'une pers.] Écrivain, orateur, poète musqué. Voyant Helvétius si simple et si honnête homme, jamais des gens musqués et affectés comme Suard, Marmontel, Diderot, ne purent penser que c'était là un grand philosophe (Stendhal,Amour,1822, p.263).
2. [En parlant d'une chose abstr.] Style musqué; phrases musquées. Une correspondance galante et musquée, pleine de madrigaux et d'étincelles (Balzac,Illus. perdues,1839, p.519).Une religion d'indienne et de calicot, une piété musquée, enrubannée (Renan,Souv. enf.,1883, p.173):
. Ces beaux fils, ces dandys qui l'enchantaient naguères Lui semblent maintenant ou guindés ou vulgaires; Leurs madrigaux musqués la fatiguent... Gautier,Albertus,1833, p.155.
Prononc.: [myske]. Étymol. et Hist. 1. xives. galle muschee «médicament composé de différentes résines, de condiments et de musc, utilisable comme fumigateur» (Moamin, éd. H. Tjerneld, II, 50); 2. a) 1530 «dont l'odeur rappelle celle du musc» (Le Fournier, Decor. d'hum. nat., fo39 rods Gdf. Compl.: eaue rose musquee); b) 1725 rat musqué (ap. Valmont 1791 d'apr. FEW t.19, p.132b); 3. ca 1590 «parfumé au musc» (Montaigne, Essais, I, 26, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.162); 4. 1600 «(fruit) dont la saveur rappelle celle du musc» (O. de Serres, Théâtre d'agriculture, 247 ds Littré: poires musquees); 5. 1640 fantasies musquees «extravagances» (Oudin Curiositez); 6. 1690 «(parole, etc.) affectée, recherchée» (Fur.). Dér. de musc*; suff. -é*. Au sens 1, empr. au lat. médiév. gallia muscata (ca 1165 d'apr. FEW t.19, p.51a; également dans des textes fr.: ca 1256 galia muscate, Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 20, 12 ds DEAF; xiiies. galle muscate ds Simples médecines, 535, ibid.; v. encore Z. rom. Philol. t.92 1976, pp.93-94); le premier élém. de gallia muscata est empr. à l'ar., v. DEAF, s.v. galle muschee. Fréq. abs. littér.: 96.