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MUSELER, verbe trans.
A. − Mettre une muselière à un animal pour l'empêcher d'ouvrir la gueule. Anton. démuseler.Museler un cheval, un ours; chien solidement muselé. Un grand taureau noir muselé, portant un cercle de fer à la narine (Flaub.,Mme Bovary, t.1, 1857, p.157).C'est au milieu du XVIesiècle qu'on va commencer à utiliser les cochons muselés pour la recherche des truffes (Gdes heures cuis. fr.,Éluard-Valette, 1964, p.252):
. ... des affiches couvraient les murs du quartier dans lesquelles il était écrit que tout chien ne devait sortir que muselé et tenu en laisse... Cl. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p.260..
P. anal. Munir quelque chose d'un appareil qui bâillonne comme une muselière. (Dict. xixeet xxes.).
B. − Au fig.
1. Museler qqn.L'empêcher de s'exprimer ou d'agir librement. Synon. faire taire*.Museler un calomniateur. Cet homme de génie, muselé par la nécessité, se condamnant lui-même, offrait un spectacle vraiment tragique qui eût touché l'homme le plus insensible (Balzac,Rech. absolu,1834, p.284).Atteindre le quota en avance (...), c'est aussi museler le contremaître et l'on peut même s'offrir le luxe de défier ouvertement le règlement (Traité sociol.,1967, p.469).
2. Museler qqc.Réduire au silence et à l'impuissance. Synon. bâillonner, enchaîner, étouffer.Museler l'opposition, la presse. Les événements ont prouvé que l'on ne pouvait se flatter de sauver le roi qu'en muselant et non en attaquant la faction (Staël,Lettres L. de Narbonne,1792, p.13).La CGT repoussait tout aménagement qui laissât subsister le régime capitaliste et y dénonçait une tentative pour museler ou réduire la contestation syndicale (Reynaud,Synd. Fr.,1963, p.223).
Museler les passions, les sentiments. Synon. contenir, contraindre, maîtriser, réfréner, réprimer, retenir.Ce n'est pas trop d'une soirée entière pour dérouler un peu largement tout un homme d'élite (...) avec (...) ses habitudes qui disciplinent ses goûts, musellent ses passions (Hugo,Préf. Cromw.,1827, p.42).Antony: (...) je saurai comprimer des élans! qui... je tâcherai de museler mes sentiments... Enfin, je me tairai! (Labiche,Garçon Very,1850, 13, p.309).
Prononc. et Orth.: [myzle], (il) muselle [myzεl]. Att. ds Ac. dep. 1762. Conjug. v. jeter. Étymol. et Hist. 1. 1387-91 «garnir d'une muselière la gueule d'un animal» (Gaston Phébus, Chasse, éd. G. Tilander, 51, 7, var. ms. D [ca 1440 d'apr. l'éd.; fin xives. d'apr. le Catalogue des mss de la Bibl. nat.]); 2. 1740-55 fig. «empêcher de parler, d'agir» (Saint-Simon, Mémoires, éd. Chéruel et A. Régnier, t.11, p.287). Dér. de musel, museau*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 83.
DÉR. 1.
Museleur, -euse, subst.a) Subst. masc., rare. Personne qui muselle quelqu'un ou quelque chose (supra B). Alfred de Musset (...) protestait contre l'exigence de ceux qui demandaient à la rime une lettre d'appui de plus qu'on ne l'avait fait avant eux. Il les considérait comme des ennemis de la liberté, comme des museleurs de la pensée. Plût au ciel qu'il n'y eût pour museler cette dame de pierre qui surmonte le poète des Nuits, place du Théâtre-Français, que les éplucheurs de rimes! (Aragon,Crève-coeur,1941, p.80).b) Subst. fém., technol. Appareil vinicole servant à poser des muselets. On fixe (...) les bouchons sur les bouteilles [de champagne] au moyen d'une agrafe en fil de fer en forme d'U (...) mise en place au moyen d'une museleuse (Brunet,Matér. vinic.,1925, p.528). [myzloe:ʀ], fém. [-ø:z]. 1resattest. a) 1873 (Corbière, Amours jaunes, Rondels pour après. Sonnet posthume, 9 ds Œuvres, éd. P. O. Walzer, p.849: Museleur de voilette! un baiser sous le voile T'attend... on ne sait où), ex. isolé, b) 1941 (Aragon, loc. cit.); de museler, suff. -eur2*.
2.
Musellement, subst. masc.,rare. a) [Correspond à museler A] Action de museler un animal; résultat de cette action. Musellement d'un chien. Je signalais parmi les moyens qui semblaient les plus efficaces [pour prévenir la rage] le musèlement permanent de tous les chiens qui ne sont pas tenus à l'attache ou enfermés (Renault dsAc. des sciences, Comptes rendus,t.LVI,12 janv. 1863, p.73).b) Au fig. [Correspond à museler B] Musellement de l'opposition, de la presse. (Dict. xixeet xxes.). [myzεlmɑ ̃]. R. comique, 1848, 118 ds Quem. DDL t.12: musèlement. 1resattest. a) 1848 fig. (R. comique, ibid.: le préfet de police fait afficher une ordonnance sur le musèlement, appliqué à tous les citoyens, pour les empêcher de parler politique), b) 1863 le musèlement des chiens (Renault, supra)); de museler, suff. -(e)ment1*.