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MUSARD, -ARDE, adj. et subst.
A. − [Toujours postposé, en emploi adj.] Vieilli, fam. (Personne) qui passe son temps à flâner, à s'amuser à des riens. Synon. désoeuvré, flâneur, oisif.Écolier musard; un vrai musard. Je suis fort curieux et passablement musard, et ces deux causes combinées me poussèrent jusqu'au faubourg Saint-Germain, où je devais trouver le parfum (Brillat-Sav.,Physiol. goût,1825, p.325).Il court les rues à rechercher les belles musardes (Faral,Vie temps st Louis,1942, p.108):
. Anaïs me regarde en coin pour savoir si je plaisante ou non, et Mademoiselle, haussant les épaules, nous rentre à l'hôtel, traînardes, égrenées, si musardes qu'elle doit toujours en attendre quelqu'une au détour des rues. Colette,Cl. école,1900, p.236.
[P. méton., appliqué à un élément de la personnalité ou du comportement] Esprit musard, nature musarde. Depuis le siège de Paris, la marche du Parisien me semble toute changée. Elle était bien, cette marche, toujours un peu hâtive, mais on la sentait badaudante, musarde et ne menant nulle part. Aujourd'hui, tout le monde marche comme un homme pressé de rentrer chez lui (Goncourt,Journal,1870, p. 697).On n'était pas sûr de démêler le garçon sous cet air qu'il avait, tantôt musard, tantôt en éveil (Pourrat,Gaspard,1925, p. 200).
P. anal. Vent musard. Gaston Pâris et lui conçurent le projet d'une telle collection, une nuit qu'ils passèrent, au pays de Loire, dans le wagon d'un train musard (Thibaudet,Réflex. litt.,1936, p. 18).V. gardonneau ex. de Genevoix.
B. − HIST., subst. masc. Bateleur, musicien, le plus souvent provençal, qui récitait des vers en s'accompagnant d'un instrument de musique. Au temps jadis les «musards» étaient de certains bateleurs et jongleurs, provençaux d'origine, qui s'en allaient de par le monde en récitant des vers (Rostand,Musardises,1890, p.viii).
REM.
Musardine, subst. fém.,pop., vx. Femme qui fréquentait les concerts Musard. On dit une musardine, comme jadis on disait une lorette (Alb. Second. dsLarch.1858, p.613).
Prononc. et Orth.: [myza:ʀ], fém. [-aʀd̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1086 Musard anthropon. (Liber censualis ds Guillaume le Conquérant, fol. 152c éd. F. Hildebrand ds Z. rom. Philol. t.8, p.339); 1. ca 1150 subst. masc. musart «niais, sot; dépourvu de sens, fou» (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 3144); 1174-97 adj. fém. musarde (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 8681); 1176-81 id. (Id., Chevalier au lion, éd. M. Roques, 3920); ca 1223 d'un inanimé (Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. F. Koenig, 2 Mir 23, 347: Sa muserie est trop musarde); 2. a) av. 1480 adj. «paresseux» (Recueil Trepperel, I Sotties, VII Farce du pouvre Jouhan, 362, éd. G. Droz, p.137); b) 1530 subst. «celui qui passe son temps à rêver, à muser» (Palsgr., p.215a); 1611 adj. (Cotgr.). Dér. de muser*; suff. -ard*. Fréq. abs. littér.: 15. Bbg. Klein Vie paris. 1976, p.97 (s.v. musardine).