Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
MOYEN(-)ÂGE,(MOYEN ÂGE, MOYEN-ÂGE) subst. masc.
A.−
1. Période historique commençant au ves. après J.-C. avec l'effondrement et le morcellement politique et culturel de l'Empire romain et s'achevant vers la fin du xves. avec l'essor de la Renaissance italienne, la naissance des nations modernes et la découverte des nouveaux continents. Mal défini dans le temps, le Moyen Âge traditionnel l'est encore plus mal par son nom même. Celui-ci évoque l'idée d'une transition, d'une plage sombre entre deux sommets, d'un affaissement entre culture antique et culture classique (Hist. gén. des civilisations, Paris, P.U.F., t. 3, Le Moyen Âge, 1965, p. 1).
Haut Moyen Âge. Du Vesiècle après J.-C. jusqu'au XIesiècle, s'étend un « Haut Moyen Âge qui est le seul auquel le terme de Moyen Âge puisse s'appliquer, puisqu'il s'agit d'une période intermédiaire entre deux grandes civilisations (M. Cohen, Préhist. et naissance du fr.ds Hist. littér. de la France, Paris, éd. Sociales, t. 1, 1974, p. 53).
2. Moyen Âge occidental ou Moyen Âge. Civilisation qui s'est développée en Europe du xes. à la fin du xves., caractérisée essentiellement par le féodalisme et l'hégémonie de l'Église. Schlegel, avec son amour pour le Moyen Âge, la chevalerie et, comme contemporain de la chevalerie, le catholicisme (Constant, Journaux,1804, p. 85).Une autre marque ces mœurs [italiennes] étaient fort avancées sur la route de la véritable civilisation, c'est qu'à peine sortis des horreurs du Moyen Âge, et de la féodalité où la force était tout, nous voyons le sexe le plus faible moins tyrannisé qu'il ne l'est légalement aujourd'hui (Stendhal, Amour,1822, p. 179).Ainsi s'accomplit en mille ans ce long miracle du Moyen Âge, cette merveilleuse légende dont la trace s'efface chaque jour de la terre, et dont on douterait dans quelques siècles, si elle ne s'était fixée et comme cristallisée pour tous les âges dans les flèches, et les aiguilles, et les roses, et les arceaux sans nombre des cathédrales de Cologne et de Strasbourg, dans les cinq mille statues de marbre qui couronnent celle de Milan (Michelet, Introd. Hist. univ.,1831, pp. 422-423):
1. Cependant, quand le soleil du Moyen-Âge est tout à fait couché, quand le génie gothique s'est à jamais éteint à l'horizon de l'art, l'architecture va se ternissant, se décolorant, s'effaçant de plus en plus. Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 220.
En appos. avec valeur d'adj. Qui imite, qui évoque le Moyen Âge. Un de ces buveurs de bière qui enveloppent leur finesse de bonhomie, comme un Cardinal Moyen-Âge, son poignard dans sa manche (Balzac, Mais. Nucingen,1838, p. 624).Un hôtel de style moyen âge (Proust, Swann,1913, p. 59).Cette bijouterie rare, ce bric-à-brac moyen âge (Green, Journal,1941, p. 156).
B.− P. anal., péj. Période d'arriération et d'obscurantisme; période marquée par la guerre ou des fléaux sociaux. Mais je veux vivre encore l'entrée de l'actuel, du nouveau Moyen Âge et ne pas rater l'époque atomique (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 269):
2. À cet instantané ma vieille et jeune image Peut-être lirez-vous seulement mes vingt ans Regardez-le de près et c'est un moyen âge Une sorcellerie un gâchis un carnage Aragon, Rom. inach.,1956, p. 15.
Prononc. et Orth. : [mwajεnɑ:ʒ]. Ac. 1798-1878 : moyen-âge; 1935 : moyen âge. Comparer avec Renaissance, Révolution française, Réformes ds Ac. avec majuscules. Selon Grev. 1964, § 170, fréq. chez les aut. : Moyen-Âge, Moyen Âge. Étymol. et Hist. 1640 « époque qui va de la chute de l'empire romain à la prise de Constantinople en 1453 » escrivain du moyen aage (Pierre de Marca, Hist. du Béarn ds R. Ling. rom. t. 26, p. 14); 1834 p. appos. avec valeur d'adj. le roman moyen-Âge (Gautier, Préf. Mllede Maupin, éd. G. Matoré, p. 18, ligne 482), cf. 1836 l'art moyen-âge (Musset, Lettres Dupuis Cotonet, p. 664). Adaptation du lat. de la Renaissance medium aevum, 1604, Melchior Goldast cité par K. Baldinger ds R. Ling. rom. t. 26, p. 21, de même que l'angl. middle age et l'all. Mittelalter; les premiers aut. hésitent entre moyen temps (cf. Pierre de Marca, op. cit., Au lecteur) et moyen âge, hésitation que l'on retrouve en angl. entre middle time et middle age, pour traduire les expr. lat., formées par les savants humanistes, telles que média tempestas (1469), media aetas (1518), media antiquitas (1525), cf. K. Baldinger, op. cit., pp. 20-23; il est à remarquer que la détermination chronol. du Moyen Âge est limitée à l'époque mérovingienne et carolingienne dans la plupart des dict. des xviieet xviiies. (Ac. et Trév.). Bbg. Baldinger (K.) Moyen-âge : un anglicisme? R. Ling. rom. 1962, t. 26, pp. 13-24. − Edelman (N.). The early uses of medium aevum, moyen-âge, middle-ages. Rom. R. 1938, t. 29, pp. 3-25; 1939, t. 30, pp. 327-330. − Mack. t. 1 1939, pp. 182-183; p. 280, 287; t. 2 1939, p. 150. − Planche (A.). Moyen Âge et presse quotidienne. Persp. médiév. 1976, no2, p. 80. − Voss (J.). Das Mittelalter im historischen Denken Frankreichs. München, 1972, 484 p.