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MOUTURE, subst. fém.
A.−
1. MEUN. Action, manière de moudre les grains de céréales, en particulier, du blé, par cylindres ou par meules.
Mouture haute. La mouture progressive automatique par cylindres est le procédé qui donne les meilleurs résultats : on emploie un procédé de mouture haute consistant à « croquer » progressivement le grain entre des cylindres cannelés pour libérer l'amande farineuse (Brunerie, Indust. alim.,1949, p. 8).
Mouture basse. ,,Mouture effectuée en rapprochant les deux meules du moulin et permettant d'obtenir le maximum de farine`` (Lar. encyclop.).
Mouture en grosse, à la grosse. ,,Mouture qui livre au boulanger la farine brute, et l'oblige à bluter pour séparer de la fleur le son et le gruau`` (Chesn. t. 1 1858).
Mouture rustique. Mouture ,,blutée par un seul bluteau`` (Chesn. t. 1 1858).
2. P. méton.
a) Produit qui en résulte. Mouture épaisse, fine; mouture de gruau. Quand le maître meunier rentra, Madge était couchée sur le dos la tête dans la mouture (Schwob, Monelle,1894, p. 50).Lise eût voulu du blé. (...) Et Lise n'avait pas d'argent. Elle dut, pour recevoir des déchets de mouture, travailler dans les fermes, pétrir le pain (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 382).
Mélange de froment, de seigle et d'orge, en proportions égales. Pain de mouture. Vous savez ce que j'ai fait; je le rappellerai cependant, afin que vous ne m'accusiez pas de donner de la mouture pour de la farine de blé (Claudel, Tête d'or,1890, 2epart., p. 93).
P. anal. Les super-ciments doivent leurs qualités à leur cuisson à haute température et à leur grande finesse de mouture (Arts et litt.,t. 1, 1935, p. 20-9).Les cendres, le poussier, la mouture de briques ont souillé même le gilet (Butor, Passage Milan,1954, p. 237).
P. métaph. Car il arrive (...) que les nuages s'ouvrent et versent leur blanche mouture (Colette, Pays. et portr.,1954, p. 135).
b) HIST. Taxe prélevée par un seigneur propriétaire d'un moulin; vx salaire du meunier pour son travail. Qu'est-ce ça te fait? dit M. Bricolin, puisqu'il vient chercher les sacs et qu'il les rapporte sans prendre un grain de blé de plus que la mouture? (Sand, Meunier d'Angib.,1845, p. 105).Le conquérant se fit une position formidable (...) commode (...) pour veiller aux droits de mouture frappés sur les moulins (Balzac, Paysans,1844-50, p. 326).
B.− Au fig.
1. Fam., parfois péj. Nouvelle version, présentée sous une forme plus ou moins différente d'un sujet déjà traité. À force de raffiner sur sa manière, de compliquer les choses, il [Pierre Corneille]arrive à composer un pastiche de pastiche, comme si Héraclius n'était qu'une seconde mouture de Rodogune (Brasillach, Corneille,1938, p. 253).
Première mouture. [À propos d'une œuvre littéraire et rare, d'une pers.] ,,Première version`` (Lar. Lang. fr.).
[P. anal.] Certains grands hommes semblent avoir été les précurseurs similaires, ou les premières moutures d'autres grands hommes, venus bien après eux (L. Daudet, Universaux,1935, p. 66).
2. Loc. verb. fig., vx. Tirer deux moutures d'un sac, d'un même sac. Tirer double profit d'une même affaire, double parti d'une même chose. Le mystérieux rapport qui existait entre l'observation menaçante du Chouan et l'offre de l'hôte, assez commune chez les aubergistes qui cherchent toujours à tirer deux moutures du sac, piqua sa curiosité (Balzac, Chouans,1829, p. 88).
Prononc. et Orth. : [muty:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1240 « salaire du meunier » (Mai, Petit reg. de cuir noir, fo79 ro, A. Tournai ds Gdf. Compl.); 1542 tirer d'un sac deux moustures « tirer double profit, double utilité d'une chose » (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, chap. 20, p. 80, var. E); 2. 1254 Molture « action de moudre le blé » (Nov., Cart. de Cambron, p. 437 ds Gdf. Compl.); 1339 blef de muiture « mélange par tiers de froment, seigle et orge » (Lettr. de Confirm., A.N. JJ 72, fo224 rods Gdf. Compl.); 3. 1935 seconde mouture « nouvelle présentation un peu différente d'un sujet déjà traité » (Ac.). D'un lat. *molitura « céréales amenées au moulin », « salaire du meunier », « blé de mouture », attesté dans les lang. rom. : ital., gallo-rom., rhéto-rom. et ibéro-rom. (v. FEW t. 6, 3, pp. 42b-43), cf. aussi le lat. médiév. molitura (ds Nierm.). Fréq. abs. littér. : 21.