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MOUSCAILLE, subst. fém.
A.−
1. Arg et pop. Excrément, matière fécale. Synon. vulg. merde.[Ils] pourraient pétrir la mouscaille de leurs dix doigts (...) ils ne sentent rien (Almanach du Père Peinard ds Bruant1901, pp. 212-213).
2. Pop. Boue, neige fondue, épais brouillard. Marcher dans la mouscaille. Soudain il [le pilote] fut aveugle. « Bon! Voilà que je rentre dans la mouscaille. » Attentif à l'indicateur de pente, à l'altimètre, il se laissa descendre pour se dégager du nuage (Saint-Exup., Courr. Sud,1928, p. 55).Je rentre seul à la nuit après m'être décarcassé tout le jour dans la mouscaille (...). Il a fallu, à diverses reprises, riper la camionnette qui donnait de la bande vers les ravins et fourrer de la ramure sous les roues qui patinaient (Giono, Gds chemins,1951, p. 251).
B.− Au fig., pop. Situation désagréable; absence d'argent, misère, sérieuses difficultés. Il est barré le plus loin possible (...). On le reverra pas de sitôt!... (...) sa résolution [de se barrer], il l'avait peut-être prise à la fin?... L'ordure... en nous laissant comme ça tous choir?... jusqu'au cou en pleine mouscaille (Céline, Mort à crédit,1936, p. 628).Pauvre Blaise! Trop novice encore pour ne pas se débattre et s'engluer dans ce pétrin, cette mouscaille (Arnoux, Solde,1958, p. 111).
Loc. verb. Être dans la mouscaille. Avoir de sérieuses difficultés, être dans la misère. Synon. être dans la merde* (vulg.), dans de jolis* draps; être dans la mouise* (fam.).Être dans la mouscaille jusqu'au cou. [Don Diègue, à Rodrigue] : Ton vieux est dans la mouscaille (Gelval, Fables et récits arg.,1945, p. 11).
Prononc. : [muska:j], [-aj]. Étymol. et Hist. 1. 1475 Mouscaille nom propre de personnage fictif, avec jeu de mots (Evangile des Quenouilles, éd. Fouquart de Cambray, p. 91 : Joly-Treu, la fille de Mouscaille); 2. a) 1836 « matière fécale » (Vidocq, Voleurs, t. 1, p. 277); b) 1887 au fig. « misère, ennuis » (Verlaine, Corresp., t. 2, p. 78). Dér. avec suff. libre de l'arg. mousse att. au sens de « excrément » dep. ca 1570 dans une expr. prov. : Mousse pour le guet, bran pour les sergens (Adages et Proverbes de Solon de Voge, par l'Hetropolitain [Jehan Lebon] cité ds Michel), mouscailler « aller à la selle » étant att. dès 1628 (Le Jargon ou Lang. de l'arg. réformé pour l'instruction des bons grivois, v. Sain. Sources Arg. t. 1, p. 197); mousse est prob. empr. au bret. mous (cf. 1633 bernou mous « tas d'ordures » ds Esn.), att. dès le mil. xives. (v. J. Loth ds Revue celtique t. 34, p. 246), apparenté au gall. mws « puanteur » (cf. aussi la forme verbale admosoi « aura souillé » xe-xies., v. A. Thomas ds Romania t. 43, pp. 80-81 et J. Loth, Vocab. vieux-breton, Paris, 1884, p. 33). Fréq. abs. littér. : 17. Bbg. Chautard Vie étrange Arg. 1931, p. 253.