Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
MOULER, verbe trans.
A.− Qqn moule qqc. (dans qqc.)
1.
a) Mouler qqc.Obtenir ou reproduire (un objet) à l'aide d'un moule creux, en coulant une matière dans ce moule. Synon. jeter en moule; synon. usuel (pour les métaux) couler, fondre.Mouler des caractères d'imprimerie, des poteries, une pièce de fonte, une statue; pièce en bronze moulé; mouler à creux perdu, à bon creux, à bon fond (v. moulage2A). Ma passion fut : les médailles moulées en plâtre sur des moules ou creux de soufre (Stendhal, H. Brulard,t. 1, 1836, p. 215).L'homme qui moulait sa petite brique de boue pour perpétuer la vie de ce village (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 113).
Emploi abs. Mouler en plâtre, en terre; machine à mouler. Elles sont toutes dans les arts. Adeline moule avec du mastic, et Gertrude fait le portrait de la cuisinière (Flaub., Corresp.,1842, p. 126).
En partic. Donner une forme à, à l'aide d'un moule creux; faire prendre à (quelque chose) la forme d'un moule. Mouler du beurre, du pain, une pâte; fromage moulé à la louche. Un gros pain rond, bien enfariné, moulé dans un de ces paniers plats qui servent à boulanger en Anjou (Balzac, E. Grandet,1834, p. 86):
1. D'autres jours, fouillant, de sa pelle, le terreau des plates-bandes, puis le moulant à la forme du petit seau, il se louait de construire les maisons de vastes cités, de reprendre la tâche d'Osiris en Égypte... Adam, Enf. Aust.,1902, p. 113.
[Le suj. désigne un agent inanimé] Les aliments accumulés dans la panse, passent progressivement dans le bonnet, qui les moule en petites masses successives (E. Perrier, Zool.,t. 4, 1932, p. 3457).
b) Au fig. Mouler dans.Faire entrer dans (un cadre déterminé, une forme fixe). Les premiers faits de l'humanité ne furent que le développement d'un ensemble de lois physiques et psychologiques posées une fois pour toutes, sans que jamais l'agent supérieur, qui moule son action dans ces lois, ait interposé une volonté spécialement intentionnelle dans le mécanisme des choses (Renan, Avenir sc.,1890, p. 169).
Se mouler dans.Entrer dans (une forme prédéterminée). Synon. se couler dans.L'esprit humain, enchanté de la découverte de ces casiers réguliers de la pensée que révèle la dialectique, (...) crut naïvement que toute pensée pouvait avec avantage se mouler dans ces formes (Renan, Avenir sc.,1890p. 114).V. choroïde ex. et coquille A 1 b ex. de Proust.
c) Mouler qqn/qqc. à qqc. (vieilli).Façonner suivant un modèle; au fig., adapter à. On eût dit que Jacques, en la serrant contre sa poitrine, la moulait à son image (Zola, M. Férat,1868, p. 179).Quand on lit les premiers romantiques, on a l'impression de les suivre facilement, de mouler à chaque instant sa pensée à la leur (Aymé, Confort,1949, p. 26).
Se mouler à.[Le suj. désigne une pers. ou un trait de son comportement] Synon. s'accommoder à, s'adapter à, se plier à.Sa voix et son visage (...) ne se moulaient à aucun souvenir (Proust, Sodome,1922, p. 822).V. coûter B 1 ex. de Maine de Biran.
2. P. anal. Former des caractères d'écriture de façon soignée et régulière. Mouler un mot, son écriture, ses lettres. Il nous distribue d'autres feuilles pour l'épreuve d'écriture et s'en va mouler au tableau noir, d'une « belle main », quatre vers (Colette, Cl. école,1900, p. 197):
2. On ne lui connaît pas d'égal dans l'art d'écrire des entêtes pour cahiers, tels que : Cahiers d'exercices grecs appartenant à... Les majuscules sont moulées comme des lettres d'enseigne. Renard, Poil carotte,1894, p. 142.
B.− Qqn moule qqc. (sur qqc.)
1.
a) Mouler qqc.Reproduire (un objet plein) en y appliquant une substance plus ou moins liquide qui en prenne la forme, l'empreinte en creux, en se solidifiant. Mouler un bas-relief, une sculpture, une inscription gravée; mouler un visage en plâtre; plâtre à mouler.
ARTS PLASTIQUES, SCULPT. Reproduire (un original) par moulage, à l'aide d'une empreinte en plâtre, en cire, ou d'une autre matière prise sur l'original et servant de moule. Mouler un masque mortuaire, un bas-relief, un buste; mouler à cire perdue (v. moulage2B). Son esquisse en terre, après son premier travail, il la moule et établit son médaillon fini sur une suite d'épreuves semblables à des états d'eaux-fortes; et quelquefois, il va jusqu'à six moulages (Goncourt, Journal,1894, p. 586).Nous ferons mouler pour le musée du Trocadéro les parties intéressantes de celles [les églises] qui doivent disparaître (Barrès, Cahiers,t. 9, 1912, p. 304):
3. Chez un sculpteur, moulée en plâtre, J'ai vu l'autre jour une main D'Aspasie ou de Cléopâtre, Pur fragment d'un chef-d'œuvre humain. Gautier, Émaux,1852, p. 11.
À mouler (vieilli, fam., rare).Très beau, de forme harmonieuse, parfaite. Synon. à ravir, bien fait, fait au moule, fait au tour, fait à peindre.Des petits pieds, je n'en ai jamais vu de pareils (...) des oreilles à mouler (...) c'est un bijou de femme (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 113).
b) Mouler (qqn, qqc.) sur.Former sur (un modèle). Synon. ajuster à.Au Palais où il plaide avec une furie cavalière, moulant ses périodes sur la mesure de la chanson (Arnoux, Suite var.,1925, p. 93).Les écoliers et les étudiants moulent leur esprit sur la stupidité des programmes radiophoniques et cinématographiques auxquels ils sont habitués. Non seulement le milieu social ne favorise pas le développement de l'intelligence, mais il s'y oppose (Carrel, L'Homme,1935, p. 180).
Se mouler sur.Prendre la forme de; au fig., se conformer à, prendre pour modèle. Synon. se modeler sur, se régler sur.Un chancre se moule parfaitement sur le membre qu'il a dissous, et en perpétue la forme hideuse (Bernanos, Imposture,1927, p. 446).
2. P. anal. Qqc. moule qqc.[Le suj. désigne le plus souvent un vêtement, une partie de vêtement; l'obj. désigne qqn, le corps ou une partie du corps] Épouser étroitement les contours de, marquer les formes de. Mouler étroitement, exactement, parfaitement; mouler le buste, la taille, les formes, les lignes. Plus jolie ce soir-là, toute sa mise soigneusement attifée lui donnait un air de coquetterie provocante. Son torse se moulait sur un corsage de soie (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 222).Un long manteau ample qui découvrait ses longues jambes, étroitement moulées dans une robe claire (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 300).V. fourreau ex. 3 :
4. Un rayon de soleil, glissant sur la rondeur de l'épaule que moulait la toile de la blouse, jouait, à chacun de ses mouvements, dans les plis de son voile... Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 860.
REM.
Moulant, -ante, adj.Qui moule bien le corps ou une partie du corps. Robe moulante. Ces exquises Parisiennes (...) qui bougent dans de moulantes armures de satin et de soie (Huysmans, Art mod.,1883, p. 13).Toujours avec une jupe noire courte, moulante, un minuscule tablier rose (Céline, Mort à crédit,1936, p. 470).
Prononc. et Orth. : [mule], (il) moule [mul]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1 100 « qui semble fait au moule (d'une personne) » (Roland, éd. J. Bédier, 3159 : belement est mollet); ca 1210 « reproduire un objet à l'aide d'un moule creux » (Dolopathos, 425 ds T.-L.); 2. 1484 livre maulé « imprimé » (Invent. de relig., S.-Amé, Arch. Nord ds Gdf.); 1668 lettre moulée (Molière, Georges Dandin, III, 1); 1691 écriture moulée (Mmede Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, II, 267); 1857 part. passé fém. subst. « genre d'écriture » (Flaub., MmeBovary, t. 1, p. 82); 3. 1580 fig. « former, façonner selon un modèle » Montaigne, Essais, éd. P. Villey, I, XXVIII, p. 194); 4. 1669 « prendre l'empreinte d'un objet au moyen d'une substance qui en épouse les formes » (Colbert, Lettr. ds DG); 1767 « épouser, souligner les formes (en parlant de vêtements) » (Diderot, Salon, p. 141); 5. 1415 « mesurer au moule » (Réglem. gén. pour la jurid. du prév. des march., Ord., X, 285 ds Gdf.); 1868 part. passé fém. subst. « bois à brûler qu'on mesure au moule » (Littré, s.v. moule); 1963 id. « groupe d'objets en matière plastique moulés en une seule opération de presse » (Lar. encyclop.). Dér. de moule*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 161.
DÉR.
Moulerie, subst. fém.,métall. Atelier de fonderie, où sont coulées dans des moules les pièces de fonte, de métal. (Ds Chesn. 1858 et dict. xixeet xxes.). [mulʀi]. 1resattest. a) 1580 « action de mouler » (B. Palissy, Disc. admirable, p. 375), b) 1765 « atelier où l'on coule des pièces de fonte dans des moules » (Encyclop.); de mouler, suff. -erie*.