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MOUCHETER, verbe trans.
A. − [Correspond à mouche II B]
1. Parsemer (une étoffe) de petites taches régulières de couleur autre que celle du fond (v. mouche II B 4). Synon. bigarrer, barioler, taveler.Moucheter du satin, du taffetas (Ac.1935).
Moucheter une coiffe, une voilette. ,,La garnir de petites mouches de soie`` (Lar. 19e).
FOURR. Moucheter l'hermine. Y coudre de petites pièces de fourrure noire pour en rehausser la blancheur et l'éclat (d'apr. Chesn. 1857-58, Littré).
2. P. ext., littér. Parsemer de taches (un objet ou une surface quelconque). J'aimais, pendant de longues heures, à respirer le parfum sauvage et pénétrant du violier qui mouchette de ses bouquets d'or la robe de lierre de la féodale et caduque cité de Louis XI (Bertrand,Gaspard,1841, p.47).Une volée de rares flocons blancs, mouchetant un sol noir de décembre (Zola,Bonh. dames,1883, p.485).De grandes vaches noires et blanches, agenouillées et immobiles, mouchetaient les pâturages (Van der Meersch,Empreinte dieu,1936, p.222).
3. Salir, marquer de petites taches (v. mouche II B 1). Synon. éclabousser, maculer, tacher.L'écume qui blanchissait le mors et la fange séchée qui mouchetait le ventre et le poitrail de sa monture (Ponson du Terr.,Rocambole,t.1, 1859, p.430).De ses deux mains, crispées sur le bois de la brosse, elle poussait devant elle un flot noir, dont les éclaboussures la mouchetaient de boue, jusque dans ses cheveux (Zola,Assommoir,1877, p.734).D'ailleurs, l'averse s'écrasait contre les carreaux trépidants des vasistas que mouchetaient les gerbes de boue liquide (Adam,Enf. Aust.,1902, p.313).
Emploi pronom. passif. Et le monument avec ses deux étages, ses deux ailes, sa fontaine au premier et sa petite porte au milieu, commençait à se moucheter de taches blanches sous le heurt des balles (Flaub.,Éduc. sent.,1869, p.108).
4. Placer une mouche (v. mouche II B 3). Les femmes de chambre, semblant comprendre combien c'était chose grave, restaient immobiles et retenaient leur souffle pour ne pas troubler les coquettes réflexions de leur maîtresse. Enfin le doigt hésitant se fixa, et un point de taffetas, astre noir sur un ciel de blancheur, moucheta comme un signe naturel la naissance du sein gauche (Gautier,Fracasse,1863, p.105).
5. Vx. Faire de ,,petites égratigures ou découpures... sur certaines étoffes, particulièrement sur le taffetas et le satin`` (Guérin 1892).
P. ext. Faire une entaille, une marque dans quelque chose:
.... il s'était pris d'une sorte de passion à l'endroit de l'escrime et avait profondément étudié cette noble science; bien qu'il ne se crût encore qu'un écolier, il était depuis longtemps passé maître, et il lui arrivait souvent, dans les assauts qu'ils faisaient ensemble, de moucheter d'un point bleuâtre le plastron de buffle dont Pierre se couvrait la poitrine. Gautier,Fracasse,1863p.224.
B. − [Correspond à mouche II B 6] Moucheter une épée. En garnir la pointe d'une mouche pour la rendre inoffensive. Sabre, fleuret moucheté (Ac. 1935).
C. − MAR. Moucheter un croc. ,,Faire sur ce croc un petit amarrage provisoire avec du fil de caret de façon à l'empêcher de se décrocher`` (Soé-Dup. 1906). ,,Il faut toujours moucheter les crocs terminant une manoeuvre qui peut à un moment donné prendre du mou`` (Soé-Dup.1906).
Prononc. et Orth.: [muʃte], (il) mouchette [muʃ εt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. v. jeter. Étymol. et Hist. 1. 1340 «parsemer de petites taches» mosquetee (Cartons des rois, A.N. K 43, pièce 14bis ds Gdf. Compl.); 2. 1453 ermines mouchetées «parsemer une étoffe de petites queues d'hermine» (Chartrier de Thouars, Revue des Soc. sav., 1873, 1resem., p.483-5 ds Gay, s.v. gésine); spéc. 1681 hérald. moucheté «chargé de mouchetures d'hermine» (Fr. Menestrier, Abrégé méthodique des principes héraldiques d'apr. FEW t.6, 3, p.254b); 3. 1606 «garnir une étoffe en y faisant des petits trous» (Nicot); 4. 1701 «garnir de petites mouches de soie» (Fur.); 5. 1703 bled moucheté «gâté sur pied» (Dictionnaire général des termes propres à l'agriculture d'apr. FEW, loc. cit.); 6. 1835 terme d'escr. sabre moucheté, épée mouchetée (Ac.); 1842 (Balzac, Autre ét. femme, p.405: quand les Anglais plaisantent, leurs fleurets sont mouchetés, dit Blondet); 7. 1859 «salir de boue» (Ponson du Terr., loc. cit.) ; 8. 1893 «attacher les écheveaux de soie avec des fils» (DG). Dér. de mouche*; suff. -eter*, d'abord sous la forme part. passé adj. -eté. Fréq. abs. littér.: 20.
DÉR.
Mouchetage, subst. masc.Action de moucheter; résultat de cette action. a) [Correspond à supra A 1, 2] Je m'aperçois que certains vieux bols japonais aux tons jaunâtres ne sont que l'imitation de bambous et de joncs, et même avec (...) leur mouchetage surplombant un rien sur le lisse fauve du reste (Goncourt,Journal,1889, p.1029).Les fonds s'ornent de ramages, de marbrures, de mouchetages (Dorival,Peintres XXes.,1957, p.23).b) [Correspond à supra B] Mar. Les amarrages sont dits (...) mouchetage lorsqu'on veut par un amarrage empêcher une poulie de se décrocher (Galopin,Lang. mar.,1925, p.36). [muʃta:ʒ]. 1resattest. a) 1889 «petite tache de couleur différente de celle du fond» (Goncourt, loc. cit.), b) 1925 mar. (Galopin, loc. cit.); de moucheter, suff. -age*.
BBG.Quem. DDL t.22. _ Sculpt. 1978, p.629 (s.v. mouchetage).