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MONOCLE, subst. masc.
A. − [Désigne une chose]
1. OPT. Petit verre correcteur unique qui se place sous l'arcade sourcilière. Porter un monocle. Il tira de son gilet un monocle à ruban de moire, l'ajusta, lut posément le billet et partit d'un éclat de rire (Duhamel, Suzanne, 1941, p.83).Un exemple des mécanismes de Radiguet: il n'y voyait pas à un mètre. Trouvant que des lunettes lui donneraient l'air de suivre la mode américaine, il adopta le monocle. Ce monocle lui faisait une grimace arrogante, le ridiculisait (Cocteau, Poés. crit. II, Monologues, 1960, p.58).
Rem. Ce verre peut n'avoir aucun rôle correcteur et n'être porté que par souci d'élégance: Il portait de grosses bagues, une grosse chaîne de montre, un monocle, par chic, car il l'enlevait pour travailler (Maupass., Contes et nouv., t.1, Hérit., 1884, p.464).
En appos. avec valeur d'adj. Qui n'est pourvu que d'un seul oculaire. Il s'éventait les yeux quand il n'usait pas d'un lorgnon monocle cerclé et emmanché d'or, pendu à une moire (Adam, Enf. Aust., 1902, p.257).
2. CHIR. ,,Bandage croisé propre à maintenir un topique sur l'un des yeux`` (Littré).
B. − [Désigne un être vivant] ZOOL. ,,Genre de crustacés qui ont les yeux très rapprochés et presque réunis`` (Littré). Et nous n'avons point encore eu à notre disposition le grand monocle ou crabe des moluques dans un état dissécable (Cuvier, Anat. comp., t.4, 1805, p.410).
REM.
Monocolard, subst. masc.,p. plaisant, pop. Personne qui porte un monocle. Nous avions donc deux monocolards dans l'escouade, mais le surnom resta à Przybyszewski, car les deux monocles étaient aussi différents que peuvent l'être deux corps célestes, le soleil et la lune, par exemple (Cendrars, Main coupée, 1946, p.205).
Prononc. et Orth.: [mɔnɔkḽ]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. Début xiiies. «qui n'a qu'un œil» (Castoiement d'un pere a son fils, éd. Hilka-Söderhjelm, B 948), attest. isolée; 1596 monocle «id.» (Hulsius), att. également ds Cotgr. 1611, sens relevé par qq. dict. du xixes.; 2. a) 1671 «petite lunette pour un seul œil» (Le P.Chérubin, Dioptr. ocul., II, 192, ds DG); b) 1746 «petit verre d'optique qui se place sous l'arcade sourcilière» (Thomin, Introd. sur l'usage des lunettes ou conserves pour toutes sortes de vue cité ds Lamy Lunet., p.12); 3. 1805 zool. (Cuvier, loc. cit.). 1 empr. au b. lat. monoculus «qui n'a qu'un œil» (formé du gr. μ ο ́ ν ο ς «seul» et du lat. oculus «œil»); 2 ext. du sens de 1. Fréq. abs. littér.: 173.
DÉR.
Monoclé, -ée, adj.,fam. Qui porte un monocle. Des étudiants monoclés, vêtus comme des notaires, parcouraient parfois les rues en hurlant: à bas le boulangisme (Fargue, Piéton Paris, 1939, p.34).Il m'a toujours semblé très étrange que l'oeuvre de Proust ait été aussi unanimement admirée des intellectuels de droite les plus constipés comme des avant-gardistes les plus farouches de la haute finance littéraire comme des conservateurs monoclés et académisants (Aymé, Confort, 1949, p.162). [mɔnɔkle]. 1reattest. 1902 (Colette, Cl. ménage, p.134); de monocle, suff. -é*.