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MONASTIQUE, adj.
A. −
1.
a) Des moines ou des moniales. De gros moines sous toutes sortes de frocs; des fondateurs ou chefs d'ordres monastiques, dont l'orgueilleuse humilité prétend aux premieres places du paradis (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p.533).
b) Qui relève d'un monastère:
1. ... d'autres [écoles] existaient, dans les monastères et dans les cloîtres. Elles étaient dites «monastiques» ou «claustrales». Elles sont nombreuses au viesiècle, où les moines ajoutèrent à la vie contemplative et aux travaux manuels la lecture et la copie des livres sacrés. D'abord réservées aux oblats et aux enfants destinés à la vie monacale, elles ne tardèrent pas à recevoir des élèves appelés à vivre dans le siècle. Encyclop. éduc., 1960, p.12.
c) Qui appartient à des moines (ou à des moniales), à un monastère. Toulouse, héritière de l'ancienne bibliothèque des jésuites, dépositaire de fonds monastiques confisqués (Masson, Salvan, Bibl., 1961, p.80).
2.
a) Qui est relatif à l'état de moine ou de moniale. Discipline, état, existence, règle monastique. Eux, voyaient surtout dans le monastère le débarras de l'existence, la paix, le moyen de se sanctifier à petit feu et ils acceptaient en échange l'ennui des longues cérémonies, la fatigue des matines. − N'est-il pas vrai, (...) disait le frère Blanche,que le but de la vie monastique devrait être la louange ininterrompue de Dieu? (Huysmans, Oblat, t.2, 1903, p.47).Décret du 28 octobre 1789. L'Assemblée Nationale décrète que l'émission des voeux monastiques sera suspendue dans tous les monastères de l'un et l'autre sexe (Bernanos, Dialog. Carm., 1948, 4etabl., 1, p.1651):
2. Elle me reçoit dans le parloir du couvent, en compagnie d'une soeur beaucoup plus jeune dont la jolie figure est serrée dans une guimpe amidonnée. Toutes deux me disent qu'il existe aux États-Unis un mouvement, chez les religieuses, en faveur de l'abandon de l'habit monastique, ce dont elles se réjouissent. Green, Journal, 1942, p.228.
b) Qui caractérise la manière de penser ou d'être, le comportement des moines, des moniales. Austérité, esprit monastique. C'était ici qu'il trouvait la plus belle justification de l'ascétisme chrétien, de l'abstinence et de la solitude monastiques: renoncer au plaisir, parce qu'il est le prix du sang de quelqu'un (Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p.120).
c) Qui est l'oeuvre des moines. Un art spécial que les moines créèrent et auquel nous pouvons conséquemment donner le nom d'architecture monastique (Lenoir, Archit. monast., 1852, p.11).
B. − P. anal. Synon. de monacal (v. ce mot B).
1. [En parlant d'une pers., de son aspect, de son comportement ou de son cadre de vie] Cette vie monotone dans ce chalet coquet, ces habitudes à mouvements réguliers comme ceux d'une horloge; cette sagesse provinciale (...) cette tranquillité monastique cachait la vie la plus orageuse (Balzac, Modeste Mignon, 1844, p.46).Vivre avec une simplicité monastique dans sa modeste maison (Tharaud, Cruelle Esp., 1937, p.71).
2. [En parlant d'une chose] Paysage monastique, calme et borné, reposant pour l'œil et pour l'âme (Amiel, Journal, 1866, p.411).
Rem. Contrairement à ce qu'affirment certains lexicographes, monastique n'est pas plus ,,technique`` que monacal et monacal n'est pas plus ,,péjoratif`` que monastique; l'un et l'autre se prêtent aux mêmes emplois et au même dualisme de valeurs (positives ou négatives). Simplement, monastique se distingue par une plus grande fréquence et quelques syntagmes spécifiques.
REM.
Monastiquement, adv.D'une manière monastique (surtout au sens B). Si vous en voyez un [visage frais, reposé], assurément il appartient (...) à un homme de science ou de poésie, qui vit monastiquement (Balzac, Fille yeux d'or, 1835, p.337).La demi-couronne, qui ceignait monastiquement l'arrière de sa tête [au comte] dégarnie de cheveux (Balzac, Lys, 1836, p.49).
Prononc. et Orth.: [mɔnastik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1380 (Jean Le Fèvre, Vieille, éd. H. Cocheris, p.10). Empr. au b. lat. monasticus «monastique» (2emoitié ves.), gr. μ ο ν α σ τ ι κ ο ́ ς «id.», dér. de μ ο ν α σ τ η ́ ς «moine», de μ ο ν α ́ ζ ω, v. monastère. Fréq. abs. littér.: 275. Fréq. rel. littér.: xixes.: a)468, b) 277; xxes.: a) 720, b) 187. Bbg. Delb. Matér. 1880, p.206 (s.v. monastiquement). _ Pauli 1921, p.57 (s.v. monastiquement).