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MOMIER, -IÈRE, adj. et subst.
A. − (Personne) qui fait des momeries, bigot. Son manque d'éducation, son inintelligence des milieux, son mépris de la mystique, son incompréhension de l'art, lui ont enlevé toute influence sur le patriciat des âmes. Il n'agit plus que sur les cervelles infantiles des bigotes et des momiers (Huysmans,En route, t.2, 1895, p.11).
B. − [En Suisse au début du xixes.] (Personne) qui appartenait à une secte protestante dissidente caractérisée par un extrême puritanisme. Ce ministre un peu mômier (on nomme ainsi dans la république de Genève, les protestants exagérés) n'aimait pas l'invasion du panthéisme dans la science (Balzac, Œuvres div., t.3, 1842, p.449).Avait-elle une nationalité, cette enfant qui avait été élevée à bâtons rompus dans un nursery d'Écosse, dans un couvent de Naples, dans un pensionnat mômier de Genève (Coppée,Vingt contes nouv., 1883, p.88).Le faubourg Saint-Germain genevois, où, dans de vieux hôtels, habitent des momiers très riches et très dévots, qui, tout le long de l'année, font des prières et des économies (Coppée,Bonne souffr., 1898, p.81).
REM.
Momiérisme, subst. masc.Doctrine puritaine du momier. Rien n'est au-dessus d'une belle Genevoise de dix-huit ans; mais sur une figure si pure, et où toute gaieté est difficile, le momiérisme fait des ravages affreux (Stendhal,Mém. touriste, t.2, 1838, p.311).
Prononc. et Orth.: [momje], fém. [-jε:ʀ]. Littré: mô-; Rob., Lar. Lang. fr.: mo-. Docum.: mô- (Balzac, loc. cit.; Coppée, loc. cit.). Étymol. et Hist. 1. 1793 «protestants dissidents de Suisse romande» ([Nachou] Histoire véritable des momiers de Genève, suivie d'une notice sur les momiers du canton de Vaud, par un témoin oculaire, Paris ds Fonds Barbier); 1818 (Feuille d'avis de Genève, 7 oct. ds Lar. 19eet Pierreh.); 2. av. 1842 adj. «bigot, puritain» (Stendhal, La Jeunesse d'Alexandre Farnèse, p.489 ds Rheims); 1864 subst. masc. «piétiste» (Grangier, Gloss. fribourgeois); 1883 subst. fém. «bigote» (A. Daudet, Évangéliste, p.83 ds Rheims); 1895 subst. masc. (Huysmans, loc. cit.). Dér. par substitution de suff. (-ier*) de momerie*. Bbg. Pauli 1921, p.53.