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MODERNISER, verbe trans.
Donner un aspect, un caractère moderne (ou plus moderne) à quelqu'un, à quelque chose.
A. − [Le compl. désigne une pers.] Faire adopter les goûts, les usages modernes. Ce caractère est si profondément gravé dans le moule ibérien, que la partie modernisée de la population, en adoptant les idées nouvelles, garde à travers ces idées son génie primitif (Chateaubr., Congrès Vérone, t. 1, 1838, p.13).Hortense: Êtes-vous assez primitif!... mais c'est peut-être pour cela que je vous aime. Jean: Alors pourquoi cherchez-vous à me moderniser? (Augier, Thommeray, 1874, vi, p.335).
Emploi pronom. réfl. L'aristocratie était bien aise d'avoir l'air de se moderniser (Balzac, A. Savarus, 1842, p.13).Il faut nous moderniser, c'est de notre âge. Notre génération doit tout recommencer. Ce que les vieux avaient fait était bien, mais est trop étroit pour nous (Cendrars, Dan Yack, Plan de l'Aiguille, 1929, p.139).
[P. méton.] Si les agriculteurs cherchent avidement à se moderniser, c'est dans l'espoir d'arriver ainsi à un nouvel équilibre dans la stabilité (Traité sociol., 1967, p. 324).
B. − [Le compl. désigne une chose] Adapter aux besoins, aux idées, aux progrès de l'époque actuelle. Synon. rénover.
1. [En parlant d'une réalité concr.] Moderniser un appartement, un bâtiment, du matériel. Le salon, modernisé par feu Madame Séchard, offrait d'épouvantables boiseries peintes en bleu de perruquier (Balzac, Illus. perdues, 1837, p.12).L'excellence de son accueil, de sa cuisine et de son vin l'a si bien enrichi qu'il a modernisé de fond en comble son auberge (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p.42):
1. Il y a cinquante ans (...) moderniser une usine c'était y installer des machines et plier les ouvriers à leur rythme. De nos jours, moderniser une usine c'est y instituer une nouvelle méthode de travail, basée avant tout sur les moyens et les facultés des hommes... Fourastié, Gd espoir du XXes., 1969, p. 354.
Emploi pronom. passif. De son côté, l'industrie du bâtiment se modernisa elle-même très activement (Gds ensembles hab., 1963, p.7).Manèges qui se modernisent et deviennent de grandes attractions internationales (Hist. spect., 1965, p.1522).
2. [En parlant d'une manifestation intellectuelle et de sa pratique] Moderniser l'orthographe. Je n'ai garde de sous-estimer les services rendus à un catholicisme modernisé, progressif, par des savants tels que vous! (Bernanos, Joie, 1929, p.645).[La Révolution] modernisa l'humanisme classique en accordant la primauté à la langue et à la littérature nationales (Lefevbre, Révol. fr., 1963, p.586):
2. Comme le Chevalier de Maison-Rouge est un four carabiné, il se pourrait que Félix voulût bien de notre grosse machine? Nous avons effacé toutes les inégalités de ton, modernisé l'ensemble et enlevé le comique convenu. Flaub., Corresp., 1869, p. 203.
REM.
Modernisable, adj.,hapax. Susceptible de prendre un aspect plus moderne. Pseudo-néanderthaloïdes aux traits toujours bien primitifs, mais distinctement modernisés, ou modernisables (Teilhard de Ch., Phénom. hum., 1955, p.221).
Prononc. et Orth.: [mɔdε ʀnize]. Ac. dep. 1878: moderniser, avec, en 1878, renvoi à moderner. Étymol. et Hist. 1754 (Pope, Œuvres III 191 ds Barbier, English Influence on the French vocabulary, S.P.E. Tract no: VII, p. 36); 1796 (Le Néologiste fr., s.v. département). Dér. de moderne*; suff. -iser*. Cf. l'angl. to modernize att. dès 1748 (NED). Fréq. abs. littér.: 44. Bbg. Delb. Matér. 1880, p.206.