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MODÉRÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de modérer*.
II. − Adjectif
A. − [En parlant d'une pers.]
1. Qui fait preuve de modération, de mesure; qui se tient éloigné de tout excès. Synon. mesuré, pondéré, raisonnable, réservé, sage; anton. démesuré, immodéré.Être patient et modéré. Ces paroles violentes dans la bouche d'un vieillard si modéré et si sage, produisirent un effet extraordinaire (Chateaubr.,Natchez, 1826, p.457).L'orateur reprit sa phrase, en l'adoucissant. Il s'efforçait d'être très modéré maintenant, arrondissant de belles périodes (Zola,E. Rougon, 1876, p.360).
Modéré dans + compl. circ. précisant la nature ou le domaine de la modération.Modéré dans ses ambitions, dans ses désirs, dans ses paroles, dans ses prétentions; modéré dans ses dépenses. Nous devons être modérés dans nos amitiés; car l'expérience nous prouve qu'elles se changent quelquefois en inimitiés (Bern. de St-P.,Harm. nat., 1814, p.314).Pour un temps, la presse devint plus modérée et plus prudente dans ses appréciations (Joffre,Mém., t.2, 1931, p.385):
1. − J'espère que vous êtes modéré dans vos habitudes, reprit le professeur. − Je vis comme on doit. − Pas trop d'alcool, hein? Green,Moïra, 1950, p.92.
2. En partic.
a) Qui, par tempérament ou par principe, est éloigné de toute opinion extrême. Les persécutions que subissait le plus vénérable et le plus modéré des chefs de l'Église, le pape Pie VII (Staël,Consid. Révol. fr., t.2, 1817, p.119).Le difficile, (...) c'est d'être modéré sans être faible. On se croit déshonoré si on ne demande pas la lune, et tout de suite (Alain,Propos, 1929, p.848).
Emploi subst. Il n'y a que les esprits exagérés qui soutiennent qu'ils soient tout. Moi, je suis un modéré; je fuis les extrémités (Renan,Drames philos., Prêtre Némi, 1885, p.542).Si ma vie avait été autre, si j'avais été un prudent, un modéré, un mesuré, que serais-je aujourd'hui? (Bloy,Journal, 1897, p.257).Des discoureurs, des ergoteurs, des modérés, toujours prêts, en paroles, à condamner la guerre et le nationalisme (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p.615).
b) POL. Qui professe des opinions éloignées des extrêmes (et souvent conservatrices). Anton. extrémiste, intransigeant.Député, ministre modéré. Je suis tombé en pleines élections (...). J'ai soutenu brillamment (...) la candidature d'un radical modéré, pour barrer la route au conservateur (Bernanos,Imposture, 1927, p.420):
2. Comme la plupart des hommes de la petite ville, la politique tenait une grande place dans sa pensée. Il était républicain ardemment modéré, libéral avec intolérance, patriote, et, à l'exemple de son père, extrêmement anticlérical. Rolland,J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 831.
Emploi subst. Les modérés. En France, les hommes politiques et les électeurs des diverses tendances du centre droit, généralement conservateurs. Synon. centriste.Le cabinet Mirevault (...) gouvernait depuis onze mois. Les modérés lui reprochaient son radicalisme (Vogüé,Morts, 1899, p.219).Malgré les attaques des radicaux et des socialistes, les modérés, appuyés sur la droite, paraissaient solidement installés au pouvoir (Bainville,Hist.Fr., t.2, 1924, p.245).Ce sont les élections municipales, voyons! Les modérés essayent de déboulonner la mairie radicale de Marguillier (Malègue,Augustin, t.1, 1933, p.117).
[P. méton.] Qui exprime ou représente ces opinions. Journal, parti, programme modéré; politique modérée. Le gouvernement appelé révolutionnaire sera à l'instant remplacé par un régime modéré (Sénac de Meilhan,Émigré, 1797, p.1689).On eut ainsi plusieurs années de gouvernement modéré, si modéré qu'après l'assassinat de Sadi Carnot par un anarchiste, en 1894, le président élu fut Casimir-Perier, petit-fils du ministre de «la résistance» sous Louis-Philippe, représentant de la haute bourgeoisie (Bainville,Hist.Fr., t.2, 1924, p.245).
B. − [En parlant d'une chose]
1. Qui tient le milieu entre les extrêmes, qui exprime la mesure, le calme. Synon. discret, mesuré.Amitié modérée; paroles modérées; expression modérée de ses sentiments; sentiment, style, ton modéré. J'invite la partie civile à user de termes plus modérés (Courteline,Client sér., 1897, 3, p.51).Elle marche d'un pas si modéré, coupé de tant de haltes, qu'elle est pour toute la rue un exemple de repos (Romains,Hommes bonne vol., 1932, p.56).Je me sens incapable d'aucune appréciation raisonnable, modérée, de faits dont le véritable sens m'échappe peut-être (Bernanos,Journal curé camp., 1936, p.1131).
P. ext. Qui est très peu prononcé, qui marque une légère réticence. Synon. discret, faible, relatif; anton. ardent, fort, prononcé.Enthousiasme modéré; goût modéré pour qqc. Les gouvernants ne recueillent que des éloges modérés pour ce qu'ils font de bon (Bergson,Deux sources, 1932, p.312).L'Église n'avait qu'un penchant modéré pour les alchimistes (Gracq,Beau tén., 1945, p.90).
2. [En parlant d'une chose susceptible de variation de grandeur, d'intensité, de quantité] Qui n'est pas excessif. Synon. moyen; anton. fort, exagéré.Feu, pouls, vent modéré; chaleur, croissance, vitesse modérée; à doses modérées; prix, impôt, tarif, taux modéré. Il vendait ses marchandises aux marchands, en se contentant d'un bénéfice modéré (Balzac,Cous. Pons, 1847, p.109).Du vin? en quantité modérée cela ne peut vous faire du mal, c'est en somme un tonifiant (Proust,Sodome, 1922, p.641):
3. Il avait une nature d'Allemand du Sud, indolente et molle, peu faite pour résister à l'excès de la fortune ou de l'infortune, du chaud ou du froid, et qui a besoin, pour conserver son équilibre, d'une température modérée. Rolland,J.-Chr., Révolte, 1907, p.539.
Habitation à loyer modéré. V. loyer A 2 et H.L.M.
MUS. (Mouvement) modéré. Synon. moderato; anton. vif.Une introduction de mouvement modéré ou allegro, qui est une sorte de récitatif (Dumesnil,Hist.théâtre lyr., 1953, p.115).
Prononc. et Orth.: [mɔdeʀe]. Ac. 1694-1740 moderé; dep.1762 modéré. Fréq. abs. littér.: 910. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1798, b) 968; xxes.: a) 1236, b) 1072. Bbg. Dub. Pol. 1962, p.345. _ Gall. 1955, p.66. _ Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p.268.