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MOBILITÉ, subst. fém.
A. − [Correspond à mobile I A] Caractère de ce qui peut être déplacé ou de ce qui se déplace par rapport à un lieu, à une position.
1. [En parlant d'un inanimé] Un petit mécanisme lui donnait [à une tente] plus de mobilité que n'en ont d'ordinaire ces sortes d'auvents, et en rendait la manoeuvre extrêmement facile (Reybaud, J. Paturot,1842, p.212).Turbines du type Kaplan dont la particularité réside dans la mobilité des pales auxquelles on peut donner l'angle que l'on désire en fonction de la hauteur de chute (Romanovsky, Mer, source én.,1950, p.92):
1. Cette conquête de la terre sur l'eau, le Hollandais travaille sans distraction à l'affermir, à la rendre définitive, en fixant les dunes de sable que leur mobilité déplace incessamment, au risque d'aider l'océan à faire brèche, et à tout engloutir. Michelet, Chemins Europe,1874, p.318.
PHYS. Vitesse de déplacement d'un ion sous l'action d'un champ électrique. Langevin (...) y étudiait [dans sa thèse de doctorat] la recombinaison et la mobilité des ions (Hist. gén. sc.,t.3, vol. 2, 1964, p.261).
2. [En parlant d'un animé] Anton. sédentarité.Freiner la mobilité excessive de la main-d'oeuvre constatée dans toutes les régions pionnières soviétiques (L'Express,mars 1972, p.11, col. 3):
2. ... l'homme a pu circuler à peu près partout sur le globe; mais par grandes masses, cela n'est possible que là où il dispose de puissants moyens de transport. Cette mobilité fut favorisée par la constitution de grandes communautés pastorales dans les steppes. Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p.228.
− Domaine milit.[À propos d'un corps milit. ou d'un matériel] Mobilité stratégique, tactique. Les petites pièces venaient se grouper, ou même se portaient au loin en tirailleurs, et pouvaient suivre tous les mouvements de l'ennemi par leur facile mobilité (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t.1, 1823, p.438).
B. − [Correspond à mobile I B] Caractère de ce qui se déplace ou peut être déplacé par rapport à un ensemble d'objets de même nature:
3. ... notre gamme diatonique n'étant pas fixe, mais pouvant prendre pour son fondamental une note quelconque, cette mobilité nécessite l'intervention des signes altératifs pour conserver dans la transposition les proportions d'intervalles du type primitif. Savard, Harm.,t.1, 1853, p.30.
En partic. [À propos d'une date, d'une période] Fait de varier en fonction de la date de Pâques. Les dimanches de l'année ont une variabilité propre de sept jours respectivement aux dates des mois, causée par la mobilité des semaines (Chauve-Bertrand, Question calendrier,1920, p.77).
Spécialement
FIN. [À propos de capitaux] Caractère de ce qui est mobilisable. L'augmentation constante de la richesse publique et la mobilité des fortunes privées autorisaient toutes les espérances (A. France, Île ping.,1908, p.403).
SOCIOL. Aptitude à accomplir ou à subir un certain nombre de changements d'ordre social. Mobilité professionnelle; mobilité de l'emploi, de la main d'oeuvre; prime de mobilité. C'est, en fait, à l'occasion d'études sur la mobilité sociale qu'on été surtout étudiées les stratifications sociales (Univ. écon. et soc.,1960, p.5205).La relation entre scolarisation et mobilité sociale (Le Nouvel Observateur, 1ermars 1976, p.67, col. 2).
C. − [Correspond à mobile I C]
1. Littér. [En parlant d'un inanimé] Caractère de ce qui donne une impression de souplesse, de mouvement, de changement. Une moire fixe dans la mobilité du flot, ride imperceptible à tout autre qu'un marin, dessinait la passe (Hugo, Travaill. mer,1866, p.258).
2. [En parlant d'un animé] Caractère de ce qui donne une impression de vivacité. Mobilité de la physionomie:
4. M. Artus sourit. De lui, Léonard aperçoit surtout deux yeux malicieux, d'une incroyable mobilité, brillant derrière les vitres de lunettes immuables. Estaunié, Empreinte,1896, p.123.
D. − Au fig. [Correspond à mobile I D]
1. Vieilli. Aptitude à passer rapidement d'un état à un autre. Synon. vivacité.Il y a certainement une sorte de mobilité d'imagination, de susceptibilité d'impressions vagues et mélancoliques, qui n'appartient pas au commun des hommes (Constant, Journaux,1805, p.212):
5. Le caractère prédominant de sa physionomie était une noblesse élégante, que ne détruisait pas la mobilité toute française de sa personne. Cette attitude incessamment changeante avait un prodigieux attrait pour les hommes. Balzac, Langeais,1834, p.245.
2. Manque de stabilité, de constance. Synon. inconstance, instabilité.Mobilité d'esprit; mobilité d'une opinion. On reproche durement à la France la mobilité et l'inconstance de ses systèmes de gouvernement (Quinet, All. et Ital.,1836, p.103).Paganel, que la mobilité de son caractère emportait volontiers d'un extrême à l'autre, avait repris tout espoir (Verne, Enf. cap. Grant,t.3, 1868, p.105):
6. ... évoquons alors devant nous les contemporains de François Rabelais, leurs violences et leurs caprices, leur peu de défense contre les impressions du dehors, l'extraordinaire mobilité de leur humeur, cette étonnante promptitude à s'irriter, à s'injurier, à tirer l'épée, puis à s'embrasser... L. Febvre, Combats pour hist.,L'homme la légende l'oeuvre, 1931, p.255.
E. − PHILOS. [Dans l'ensemble des courants qui d'Héraclite à Bergson ont prôné le mobilisme] Caractère de ce qui varie, de ce qui est en mouvement. M. Bergson promet la «mobilité». Toutefois on se demande à tout instant en le lisant ce qu'il entend au juste par cette «mobilité». Est-ce le phénomène pris dans son changement continu, dans sa variation infiniment petite par opposition au phénomène pris dans sa variation très petite, mais toujours déterminée, arrêtée? (Benda, Le Bergsonisme,Paris, Mercure de France, 1917, p.13).
Prononc. et Orth.: [mɔbilite]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200 mobiliteit «inconstance, instabilité» (Dialoge Grégoire, éd. W. Foerster, p.92, 9); b) 1667 mobilité «facilité à passer d'un état psychologique à un autre» (Bossuet, Premier sermon pour le dimanche de la quinquagésime, 1 ds Littré Add. 1872); 2. ca 1380 «caractère de ce qui est mobile» (Jean Lefevre, Trad. La Vieille, éd. H. Cocheris, 2771); 3. av. 1787 «caractère de ce qui change rapidement d'aspect ou d'expression» (Mercure de France, s. réf. ds Fér. Crit.: sa physionomie a de la mobilité, de l'expression); 4. a) 1823 domaine milit. (Las Cases, loc. cit.); b) 1921 «caractère des personnes qui se déplacent souvent» (Vidal de La Bl., loc. cit.); c) 1957 sociol. mobilité sociale (Hist. sc., p.1598); 1958 mobilité de la main d'oeuvre (Romeuf); 1966 mobilité professionnelle (Birou); 5. 1904 phys. mobilité de l'ion (Radium, août, p.33). Empr. au lat. mobilitas «mobilité, facilité à se mouvoir; inconstance, humeur changeante», dér. de mobilis (mobile*). Au sens 4c, cf. angl. social mobility (1927, P. A. Sorokin ds NED Suppl.2). Fréq. abs. littér.: 658. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1529, b) 500; xxes.: a)650, b) 833. Bbg. Gohin 1903, p.345.