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MICROCOSME, subst. masc.
A.− HIST. DE LA PHILOS. L'être, le corps humain considéré comme un monde en réduction dont chaque partie représente et correspond terme à terme à une partie de l'univers. Anton. macrocosme.L'homme fut comparé à l'univers, et l'univers à l'homme; et comme on appela l'homme le microcosme ou le petit monde, on fit du monde un géant immense (Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 374).La nature humaine (...) n'est donc plus seulement, comme disaient les anciens, un microcosme, un abrégé de l'univers : elle remplit l'univers même, elle le dépasse, et se perd dans l'infini (Ozanam, Philos. Dante,1838, p. 269):
1. ... saint Thomas situe l'homme entre l'ange et la bête, touchant à l'un par le sommet de son intellect, à l'autre par la caducité de son corps. C'est en ce sens très précis que l'homme est un « microcosme » c'est-à-dire une sorte d'univers à échelle réduite... Gilson, Espr. philos. médiév.,t. 2, 1932, p. 11.
P. ext. Monde en réduction, entité, ensemble formant une unité. Le médecin arrive alors à de la statistique appliquée au microcosme organique. Un remède, par exemple, étant administré à un individu n'agit pas constamment; il y a des cas où il n'agit pas (Cl. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p. 279).À quelle puissance est-il réservé de faire éclater les enveloppes où tendent à s'isoler jalousement et à végéter nos microcosmes individuels? (Teilhard de Ch., Milieu divin,1955, p. 182).
B.− P. anal. Personne, groupe de personnes, objet, lieu constituant une sorte d'univers en réduction sur le plan culturel, social ou idéologique. L'ingénieur était pour eux un microcosme, un composé de toute la science et de toute l'intelligence humaine! (Verne, Île myst.,1874, p. 71).Les Portugais voisinent avec les Espagnols et les Allemands avec les Autrichiens. Dans cet étrange microcosme, on parle le yiddish, le russe, le suédois, le polonais, l'espagnol (Morand, New-York,1930, p. 79).Rubens demeure un prodigieux novateur en ce sens. Chacun de ses paysages est un microcosme, mieux encore, car il nous fait assister à la création même du monde (L'Hote, Peint. d'abord,1942, p. 120):
2. Joignez à cela le formidable afflux des étrangers qui se sont rués sur Paris comme en un caravansérail où la sensation d'exister revêt mille formes piquantes et variées. Cette ville est le microcosme de notre civilisation. Bourget, Essais psychol.,1883, p. 50.
SOCIOL. Élément, groupe appartenant à une structure plus vaste mais qui est représentatif à petite échelle de cette structure. Les groupements particuliers sont des microcosmes de nous et partant des phénomènes sociaux totaux, comme les classes sociales et les sociétés globales sont des macrocosmes de groupements particuliers dont chacun représente une totalité (Traité sociol.,1967, p. 21).
Prononc. et Orth. : [mikʀ ɔkɔsm̭]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1314 « l'homme, le corps humain considéré comme un petit univers, une image réduite du monde, auquel il correspond partie à partie » (Gervais du Bus, Fauvel, 1854 ds T.-L.); 2. 1552 « abrégé, image réduite du monde, de la société » (Rabelais, Quart livre, éd. R. Marichal, Prologue, p. 25, 340). Empr. au lat. médiév. microcosmos, microcosmus, att. au sens 1 (TLL; Blaise Lat. chrét.; Blaise Latin. Med. Aev.), gr. μ ι κ ρ ο ́ ς κ ο ́ σ μ ο ς « id. » Fréq. abs. littér. : 68.
DÉR.
Microcosmique, adj.Qui concerne, qui appartient au microcosme. a) [Correspond à microcosme A] [Van Eyck] aime se laisser griser par la réalité, son fouillis, son fourmillement, cet autre infini microcosmique qu'ouvre la divisibilité sans limite du détail, comme toute invention vient à son heure répondre à l'appel qui la suscite (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 139).b) [Correspond à microcosme B] Le cadre d'enquête qui permet une telle entreprise est celui de la « communauté », de la petite ville. On assume que « le groupe local (est) un tout microcosmique représentant la société américaine entière » (Traité sociol.,1968, p. 441).[mikrɔkɔsmik]. 1reattest. 1765 « relatif au microcosme » (Encyclop. t. 16, p. 255b, s.v. théosophes); de microcosme, suff. -ique*.