| ![]() ![]() ![]() ![]() MEUBLÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. masc. I. − Part. passé de meubler*. Garni de meubles. Glace de Venise comme on en remarque dans tous les appartements meublés au goût du jour (Green,Journal,1939, p.209). II. − Adj. et subst. masc. A. − Adjectif 1. [En parlant d'un lieu d'habitation] Qui est loué avec les meubles, les ustensiles et parfois le linge de ménage. Locations meublées si douteuses qu'on y coucherait dans des journaux (Renard,Journal,1894, p.222).Des quantités de familles (?) logent dans les hôtels meublés; des locations qui se paient à la semaine, voire à la journée! (Frapié,Maternelle,1904, p.55): 1. Dans tous ces établissements, qu'ils soient palace ou maison meublée, machine à habiter ou simple garni, le rôle de l'hôtelier est de participer le plus étroitement possible à la vie de ses clients, que certains patrons nomment leur famille.
Fargue,Piéton Paris,1939, p.195. 2. [En parlant d'une pers.] Qui a des meubles. C'était une ancienne amie (...) une fille très chic, meublée en palissandre (Zola,Assommoir,1877, p.60). 3. P. anal. Pourvu (de ce qui est censé s'y trouver). Cave bien meublée. Cave bien garnie en différents vins. (Dict. xixeet xxes.). Bouche bien/mal meublée. Bouche qui a de belles/de vilaines dents. Sa bouche mal meublée d'où l'on entendrait presque sortir la voix éraillée et faubourienne (Mauclair,Maîtres impressionn.,1923, p.88). B. − Subst. masc. Hôtel ou appartement souvent modeste dont les pièces sont équipées de façon à pouvoir être louées pour une période de longue durée. Location en meublé, habiter en meublé. Je songe à un meublé d'une ou deux pièces (Romains,Hommes bonne vol.,1932, p.25).Depuis quelque dix-huit ans qu'il vit dans des «meublés», sordides ou fastueux selon les époques (Vailland,Drôle de jeu,1945, p.131): 2. Ces anciens communs, que la dureté des temps a fait aménager, peu à peu, en petits meublés, sont recherchés aujourd'hui par les dames seules...
Morand,Londres,1933, p.178. III. − Adj., HÉRALD. [À propos d'un écu] Garni d'un meuble (v. meuble1D). Le poinçon de Birmingham représente une ancre; celui de Chester, l'écusson armorié de la cité, meublé d'une épée et de trois gerbes de froment (Grandjean,Orfèvr. XIXes.,1962, p.35). Prononc.: [moeble]. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. «riche, doté, fourni» a) 1260-1311 en parlant d'une pers. meublé de (Auberon, éd. J. Subrenat, 276: D'or et d'argent meublee est et d'olmage [la fille du roi]); cf. 1646 (Maynard,
Œuvr., p.26 ds Livet: Le Docteur mal meublé de latin et de grec); b) en parlant d'un inanimé
α) xiiies. [ca 1260?] inanimé abstr. (Jehan Fremans ds Trouvères belges, éd. A. Scheler, nouv. série, 1879, p.132, 16: D'umilité est sa valors mueblee);
β) 1530 inanimé concr. (Palsgr., p.737 a, s.v. I store: Il a sa mayson la mieulx meublée que nul marchant que je sayche); 2. a) 1559 spéc. «(d'une personne) pouvu de, riche en meubles» (Amyot, Hommes illustres, Philopemens, XIV, éd. Gérard-Walter, t.1, p.812); b) 1580-81 sale mublée (Montaigne, Journal de voyage, éd. A. Thibaudet et M. Rat, p.1130). B. 1898 subst. un meublé (Huysmans, Cathédr., p.226). Dér. de meuble1*; suff. -é*, meublé s'étant par suite confondu avec le part. passé de meubler*. Fréq. abs. littér.: 639; Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 553, b) 1278; xxes.: a) 1180, b) 850. |