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MESSAGER, -ÈRE, subst.
A. − Celui, celle qui remet ou a mission de remettre à son destinataire un message écrit ou oral. Synon. envoyé, émissaire.Messager fidèle, rapide; envoyer un messager; servir de messager entre deux personnes. Le premier jour de chaque mois, en quelque lieu que je sois, je vois toujours venir le même messager. Il me remet une lettre de ma mère, prend ma réponse et s'en va (Hugo,L. Borgia, 1833, i, 1repart., 4, p.38).Ses messagers allèrent de bourgade en bourgade, publiant une proclamation qui enjoignait à tout homme libre de se trouver au rendez-vous de guerre (Thierry,Récits mérov., t.2, 1840, p.39):
1. − Ô mon père! dit la jeune fille en joignant les mains, pardonnez à votre enfant d'être la messagère d'une mauvaise nouvelle. (...) − Ainsi le Pharaon [un bateau] a péri? demanda Morrel d'une voix étranglée. Dumas père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.351.
P. métaph. Ils les recevaient avec émotion [les pages d'un journal clandestin], les relançaient dans la ville, les messagères d'espérance (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p.106).
Expressions
Messager d'État (vx). ,,Fonctionnaire chargé de porter les messages d'un des grands pouvoirs de l'État, d'une assemblée politique`` (Ac. 1835, 1878). À ce mot, un éclat de rire bruyant s'éleva du sein de l'assemblée; le public, les messagers d'État, les journalistes, les huissiers mêmes prirent part à l'hilarité générale (Reybaud,J. Paturot, 1842, p.364).
Littér. [Le compl. est un inanimé abstr.] Messager d'amour, de paix. Messager de mauvais augure, de deuil, de malheur. Celui qui apporte de mauvaises nouvelles. Le messager de mort, noir recruteur des ombres, Escorté d'infâmes soldats (Chénier,Iambes, 1794, p.277).Êtres exceptionnels, qui apparaissent comme des estafettes du malheur, de solennels messagers du destin (Lhote,Peint. d'abord, 1942, p.134).
MYTH. Le messager des dieux. Mercure. Reçois donc le vin de cette coupe, dieu crépusculaire [Hermès], (...) messager céleste qui portes aux dieux les prières des hommes (Ménard,Rêv. païen, 1876, p.83).La messagère de Junon. Iris. Voir Dupuis, Orig. cultes, 1796, p.194.
RELIG. Messager céleste; messager de Dieu (l'ange de l'Annonciation). Un archange, descendu du ciel et messager du Seigneur (Lautréam.,Chants Maldoror, 1869, p.319).En appos. Ange messager. Je le vois [le ciel] tout rempli d'échelles lumineuses qui descendent du firmament, d'anges messagers qui vont et viennent (Tharaud,An prochain, 1924, p.77).
En partic., rare et littér. Écrivain, artiste porteur d'un message. Ne prenons pas à la légère ces messagers [Rousseau, Diderot, Montesquieu] qui apportaient tant de choses, parmi lesquelles la Révolution; précisons pourtant le message de leurs successeurs (Malraux,Voix sil., 1951, p.573).
B. − P. anal., littér. et poét. Ce qui par son arrivée est précurseur de quelque chose, annonce quelque chose. L'éclair, messager du tonnerre (Baour-Lormian,Ossian, 1827, p.55).Dans les collines de Provence elle [la huppe] est toujours la messagère du soleil (Barrès,Voy. Sparte, 1906, p.257):
2. Messagères d'avril, petites hirondelles, Ne fouettez pas ainsi les vitres à coups d'ailes, J'ai dans mes bas-reliefs des trous où vous nicher... Gautier,Comédie mort, 1838, p.7.
C. − Spécialement
1. HIST. DES TRANSP. Celui, celle qui se chargeait de transporter par service régulier des colis, des lettres d'une ville à l'autre; agent ou conducteur d'un service de messageries. Aussi, quand une concurrence s'établissait, si le vieux messager du pays partageait avec elle les jours de la semaine, quelques personnes retardaient-elles leur voyage pour le faire en compagnie de l'ancien voiturier (Balzac,Début vie, 1842, p.303).La messagère qui depuis cinquante-deux ans fait à pied le service de Genève à Mornex (Amiel,Journal, 1866, p.229).
2. GÉNÉT., en appos. Acide ribonucléique messager abrégé en A. R. N. messager. Acide ribonucléique qui exerce une transmission de l'information génétique des gènes aux ribosomes où s'effectue la synthèse des protéines (voir Husson, Graf, Biol. gén., 1965, p.37). V. information ex. 7, instable A 2 d, métaboliquement (rem. s.v. métabolique) ex. de Privat de Garilhe.
3. ORNITHOLOGIE
a) En appos. Pigeon messager. Pigeon voyageur. Voir France, Rabelais, 1909, p.170.
b) Nom vulgaire du serpentaire. Synon. secrétaire.Voir Lamarck, Philos. zool., t.1, 1809, p.339.
Prononc. et Orth.: [mesaʒe], [mε-], fém. [-ε:ʀ]. Ac. 1694, 1718: messager, -ere, 1740: -er, -ére, dep. 1762: -er, -ère. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 messager «celui qui porte un message» (Roland, éd. J. Bédier, 2763); 1erquart xiiies. messagiere (Renclus de Molliens, Miserere, 237, 8 ds T.-L.); 1225-30 fig. «ce qui transmet un message» (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 2722: Car li oil con droit mesagier, Tot maintenant au cuer envoient Noveles de ce que il voient); b) 1488 «celui qui est chargé d'établir la correspondance entre les jeunes étrangers venus étudier à l'Université de Paris et leurs parents» (Edit portant privilège de l'Univ. de Paris, mars ds Ord. des rois de Fr. 3erace, t.20, p.119); 1573 messagers jurez «ceux qui sont chargés de transporter des sièges des juridictions aux greffes des Parlements, les sacs à procès et papiers y afférant» (Edit de janv. ds Fontanon, Edicts et ord. des rois de Fr., t.4, 1611, p.701); c) 1675 «préposé d'une messagerie» (Sévigné, Lettre du 3 avril ds Lettres, éd. Gérard Gailly, t.1, p.717); d) 1696 «coche d'eau faisant le service des messageries» (Regnard, Le Bal, IV, éd. E. Molland); e) 1795 messager d'état «personne chargée de porter au Conseil des Cinq-cents et au Conseil des Anciens, les actes du Conseil législatif» (Constitution de l'An III, §125); 2. 1269-78 «ce qui annonce, est avant-coureur de quelque chose» (Jean de Meun, Rose, éd. citée, 5947: Li chahuans o sa grant hure... Hideus messagier de douleur). Dér. de message*; suff. -ier*; a supplanté message* au sens de «messager». Fréq. abs. littér.: 733. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1609, b) 952; xxes.: a) 826, b) 735. Bbg. Gir. t.2 Nouv. Rem. 1834, p.61.