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MESSAGE, subst. masc.
A. − Communication de nature importante, généralement brève, transmettant à quelqu'un une information, un ordre.
1. [L'accent est mis sur l'acte, la mission dont est investi le porteur du message] Message urgent; s'acquitter, se charger d'un message; délivrer, remplir un message. [Les anges du mosaïsme] sont exclusivement une forme (...) de la providence de Dieu (...) qui toujours disparaît et s'évanouit comme un songe, quand le message est accompli (P. Leroux, Humanité, 1840, p.859).Je vis sortir de la maison un domestique à cheval (...). Trois heures après, l'homme revint tout couvert de poussière; son message était terminé (Dumas père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.639).
2. [L'accent est mis sur la forme de cette communication transmise par signes, en langage clair ou codé, oral ou écrit, par une personne, un canal ou un organisme] Message chiffré; laisser un message à qqn; décoder, déchiffrer, transmettre un message. Ce message téléphonique de Françoise qui m'avait transmis l'hommage obéissant d'Albertine revenant avec elle, j'avais cru qu'il m'enorgueillissait (Proust,Fugit., 1922, p.485).L'opérateur chargé de la station de télégraphie sans fil située à «L'île du Sable», a capté un fragment de message qui aurait été lancé dimanche soir à telle heure (Breton,Nadja, 1928, p.154).Son regard vint à la rencontre du mien, m'envoya un message que je ne déchiffrai pas (Vercors,Silence mer, 1942, p.45):
1. À onze heures et vingt minutes du soir, le message optique transmis du fort de Vaux, après un commencement que le bombardement n'a pas permis de saisir, transmet cette phrase: «Vous interviendrez avant complet épuisement: vive la France». Bordeaux,Fort de Vaux, 1916, p.260.
Message téléphoné. Message transmis par téléphone au bureau de poste du destinataire, lequel le reçoit par voie postale. (Ds Lar. Lang. fr., Lexis 1975).
SYNT. Message codé, en code, en morse, télégraphique; adresser, envoyer, recevoir un message.
P. anal. Message des sens. [Les organes] envoient sans cesse des messages aux centres nerveux et, en particulier, au centre de la conscience viscérale (Carrel,L'Homme, 1935, p.118).
3. [L'accent est mis sur le support matériel de l'information] Synon. de billet, missive, mot, note, télégramme.Apporter, déposer un message. Alors commencèrent à ce sujet une foule de messages et de notes. Sir Hudson Lowe écrivait jusqu'à trois ou quatre fois par jour à l'officier de garde, chargé de me donner autant de communications (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.334).
4. [L'accent est mis sur le contenu] Comment devait-elle interpréter l'inquiétant message? Qui pouvait-elle consulter dans une telle conjoncture? (Duhamel,Suzanne, 1941, p.80).Je reçois à l'instant votre message du 6 juin. Je me sens en plein accord avec vous pour que notre politique commune à l'égard des Arabes, comme à tous égards, soit mutuellement confiante (De Gaulle,Mém. guerre, 1954, p.415):
2. Ô printemps! Quand on songe à toutes les missives Qui des amants rêveurs vont aux belles pensives, (...) Aux messages d'amour, d'ivresse et de délire Qu'on reçoit en avril et qu'en mai l'on déchire Hugo,Contempl., t.1, 1856, p.87.
B. − Communication d'une autorité, visant à l'essentiel tout en pouvant revêtir un caractère officiel ou une certaine solennité, destinée à une collectivité, à un public. Message (télévisé) du président de la République à la nation; message du pape lors d'une fête religieuse; prononcer un message de bienvenue. Message de Noël du Général de Gaulle au peuple français, le 24 décembre 1943 (De Gaulle,Mém. guerre, 1956, p.551).
Spécialement
1. DR. CONSTIT.
a) [Aux États-Unis] Communication lue par le Président au Congrès. Message par lequel le président des États-Unis engage le Congrès à reconnaître l'indépendance des colonies espagnoles (Chateaubr.,Mém., t.3, 1848, p.94).
b) [En France] Document par lequel le souverain communiquait ou le président de la République communique avec le Parlement. Ce sont les royalistes ardents qui ont commandé, forcé le message du roi sur un événement où les chambres n'ont rien à voir (Maine de Biran,Journal, 1821, p.308).Le message du président de la République que tous les députés ont entendu debout (L'Est Républicain, 9 juill. 1981, p.1).
2. PUBLIC. Information publicitaire telle qu'elle est diffusée par la radio. Message sonore (Cham. 1969). Message de quinze secondes (WellhoffComm.1977).
C. − Communication, nouvelle importante, révélation ou enseignement transmis à l'humanité par un messager considéré comme prophète de Dieu, par un personnage d'exception. Message du Christ, de Gandhi; croire au message. La rencontre du message évangélique et du monde gréco-romain (Maritain,Human. intégr., 1936, p.257).Le message urgent, brûlant de l'Évangile est passé sous silence [dans la littérature moderne] (...). L'Évangile ne parle pas dans les livres qu'on nous donne à lire, l'amour est muet (Green,Journal, 1956, p.246):
3. ... je veux déclarer encore que, ne me sentant en possession d'aucune vérité absolue et d'aucun message, je ne partirai jamais du principe que la vérité chrétienne est illusoire, mais seulement de ce fait que je n'ai pu y entrer. Camus,Actuelles I, 1948, p.212.
P. ext. Pensée, leçon originale d'un écrivain; vision personnelle du monde transmise à travers ses oeuvres ou ses hauts faits par un artiste, un personnage historique. Laisser au monde un message; recevoir le message d'un artiste. Picasso est trop près de nous pour qu'on puisse apprécier la portée exacte de son message (Lhote,Peint. d'abord, 1942, p.92).Les critiques (...) tentent, pour leur commodité, d'unifier ces conceptions opposées: ils inventent cette notion de message (...). Bien entendu tout est message: il y a un message de Gide, de Chamson, de Breton (Sartre,Sit. II, 1948, p.238).L'écriture poétique ou romanesque a pris la valeur d'une révélation. Chaque écrivain aurait son univers, et il serait passionnant pour autrui de connaître ce monde unique en soi, que l'écrivain dévoile à demi dans son message (R.-M. Albérès, Aventure, Paris, A. Michel, 1963, p.15):
4. Je voudrais, dans ces pages consacrées au génie bienfaisant de Meredith, définir son originalité et mesurer l'importance de son message [it. ds le texte] à notre culture (...). N'est-il pas opportun (...) de connaître l'écrivain qui dut à son organisation exceptionnelle le privilège de nous léguer, seul entre tous ses pareils, l'héritage magnifique de l'espérance? R. Fernandez,Messages, Paris, Gallimard, 1926, p.120.
Film, poésie, roman à message ou film-message, poésie-message, roman-message. Synon. film, poésie, roman à thèse*.On parle beaucoup, depuis quelques années, de films-messages, de romans-messages, de littérature ou de peinture engagées (G. Simenonds Table ronde, nov. 1958, p.118).
Mod. Apport personnel, apport d'une génération à ses successeurs. Chacun a dix ans pour chanter sa chanson ou, en langage rive gauche, pour apporter son message (Morand,Eau sous ponts, 1954, p.15).
Rem. L'emploi de message, diffusé notamment par la crit. littér., s'est répandu au cours des années 1950-1970 d'une manière jugée abusive (d'apr. Dupré 1972).
D. − Emplois spéc.
1. LING. Séquence de signaux, correspondant à des règles de combinaisons précises, envoyée par un émetteur vers un récepteur par l'intermédiaire d'un canal. En partic. Séquence de discours produite par un locuteur. Dans une machine à langage [l'homme], il y a, entre l'entrée et la sortie, non seulement variation de la probabilité des messages, mais création de nouveaux messages, soit par création de nouveaux signes, soit par création de nouveaux signifiants pour les mêmes signifiés, soit par création de nouveaux signifiés pour les mêmes signifiants (Escarpit,Théorie gén. de l'informat. et de la commun., Paris, Hachette, 1976, p.105):
5. Situé par rapport à d'autres termes, tels que «code», «référent», «destinateur», etc., «message» est alors d'emploi moins strict qu'«énoncé»: il peut s'appliquer non seulement à la chaîne dans ses caractéristiques strictement linguistiques, mais aussi à l'information globale transmise par le locuteur et aux composantes matérielles (phoniques, graphiques) du support de l'information. D.D.L.1976.
2. INFORMAT. ,,Suite ordonnée de caractères et de signes, codés ou non, représentant des données, un lot d'informations et transmise en une seule fois de ou vers un ordinateur`` (Le Garff 1975).
3. SOCIOL. [Chez Lévi-Strauss] Contenu d'un mythe transmis à travers la langue d'un groupe social par des codes particuliers. Convenons d'appeler armature un ensemble de propriétés qui restent invariantes dans deux ou plusieurs mythes; code, le système des fonctions assignées par chaque mythe à ces propriétés; message, le contenu d'un mythe particulier (Lévi-Strauss,Le Cru et le cuit, Paris, Plon, 1965, p.205).
Prononc. et Orth.: [mesa:ʒ], [mε-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1050 «contenu d'une communication faite à quelqu'un» (St Alexis, éd. Chr. Storey, 388: Quant ot li pedre ço que dit ad la cartre... ,,E! filz``, dist il ,,cum dolerus message!...``); ca 1100 faire un message (Roland, éd. J. Bédier, 418); 2. 1155 «mission, ambassade» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 5997); 3. 1erquart xiiies. spéc. «communication, révélation faite à l'homme par un messager inspiré» (Reclus de Molliens, Carité, 59, 2 ds T.-L.: Prestre, toi convient estre sage; Car Dius, por faire son message, T'a fait au pule messagier); 4. a) 1704 pol. «(en référence à l'Angleterre) communication officielle du souverain au Parlement» (Clarendon, Hist. de la rebellion... d'Angleterre, II, 102 ds Mack. t.1, p.159); 1771 (De Lolme, Constit. de l'Angleterre, t.1, p.231 ds Brunot t.9, p.745); b) 1823 pol. «communication officielle des autorités» (Boiste). B. Ca 1100 «messager» (Roland, 120) − xvies. ds Hug. Dér., à l'aide du suff. -age*, de l'a. fr. mes «envoyé, messager» (2emoitié xes., St Léger, éd. J.Linskill, 86: meis) issu du b. lat. missus «envoyé», part. passé subst. de mittere «envoyer»; cf. le lat. médiév. missaticum «commission, course» (845 ds Nierm.); le sens A 4 est empr. au terme pol. angl. message, de même sens (1625 ds NED), lui-même empr. au fr. message. Fréq. abs. littér.: 1082. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1156, b) 603; xxes.: a) 826, b) 2795. Bbg. Dub. Pol. 1962, p.342. _ Encyclop. (vi). Informatique (L'). 1973, no39, p.62. _ Gazay (J.) Message. Fr. mod. 1953, t.21, pp.208-210. _ Gohin 1903, p.326.