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MERCURE1, subst. masc.
A. − CHIM. Métal d'aspect brillant et argenté (symb. Hg; de poids atomique 200,61, de numéro atomique 80, liquide à la température ambiante) qui se solidifie vers − 40oC, de densité très élevée (13,6 kg/dm3), utilisé notamment dans des instruments de physique (thermomètres, baromètres) et dans l'industrie électrique (lampes à vapeur de mercure). Synon. vif-argent.Colonne, gouttelette de mercure; chute du mercure; tube au mercure. Pasteur fait voir que le mercure lui-même peut contenir des germes capables de contaminer les liqueurs ou les récipients (J. Rostand,Genèse vie,1943, p.117).Tous les bronzes de l'époque empire ont été dorés de cette manière. On procède tout d'abord comme pour la dorure à l'amalgame de mercure, puis on enduit la pièce d'un mélange de sels (Viaux,Meuble Fr.,1962, p.27).
Cuve à mercure. V. cuve A 2 a.
Fulminate de mercure. Sel blanc, explosif, de formule Hg(OCN)2, généralement mélangé avec du chlorate ou du nitrate de potassium (d'apr. Duval 1959). V. détoner ex.
Glace au mercure. Glace dont l'étamage a été réalisé avec du mercure. (Dict. xixeet xxes.).
Nitrate de mercure. ,,Poudre blanche hygroscopique, se décomposant à la chaleur, soluble dans l'eau, utilisée comme réactif et, autrefois, comme antisyphilitique`` (Méd. Biol. t.2 1971). La précipitation du nitrate de mercure au moyen du sel marin ou de l'acide muriatique (Kapeler, Caventou,Manuel pharm. et drog.,t.2, 1821, p.580).
Oxyde rouge de mercure. ,,Oxyde HgO de teinte vermillon`` (Duval 1959). Que la chimie construise l'oxyde rouge de mercure en juxtaposant atome à atome, voilà qui est intelligible et peut être vrai (Ruyer,Esq. philos. struct.,1930, p.231).
B. − De mercure.Qui présente l'aspect du mercure. Giuseppe cesse de ramer. L'air s'arrête autour d'eux. Silence ailé. Le golfe est de mercure. Splendeur. Mol clapotis de l'eau contre la barque (Martin du G.,Thib.,Sorell., 1928, p.1183).Les fontaines miroitantes avec des reflets de mercure (Druon,Gdes fam.,t.2, 1948, p.82):
1. Quand un nuage, un vrai nuage du sud, marron roux, avec un petit ourlet de mercure tout autour, se met à monter plus vite dans le ciel, tonne un bon coup, et crève en eau comme un seau percé! Colette,Sido,1929, p.57.
C. − Vx, ALCHIM. Base de la matière dans la formation des métaux, dont la fusibilité, la malléabilité, la volatilité se révélaient par l'intervention d'une force extérieure. C'est dans ce sens que les métaux ont été regardés au temps des Arabes, comme composés de soufre et de mercure (Berthelot,Synth. chim.,1876, p.281).Le mercure a le pouvoir de purifier et de fixer l'or (Symboles1969):
2. ... la fabrication du mercure commun, celle du mercure philosophique (...) se font sans qu'il soit possible de savoir (...) quelles sont les quantités retenues ou décomposées... Fulcanelli,Demeures philosophales,t.2, 1929, p.200.
Prononc. et Orth.: [mε ʀky:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. xves. (Petit Traité d'Alchim., éd. Méon, 891). Empr. au lat. Mercurius «Mercure, protecteur des marchands et messagers des dieux de l'Olympe», le métal ayant peut-être été ainsi nommé parce qu'on comparait sa mobilité à celle du messager des dieux. Le mot est att. en angl. dès 1386 (NED, s.v. mercury). Fréq. abs. littér.: 521. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 368, b) 404; xxes.: a) 1717, b) 650.
DÉR. 1.
Mercureux, adj. masc.a) Chim. Qui est composé du mercure monovalent. Le mercure [de la pile étalon Weston] est recouvert d'une pâte de sulfate mercureux broyé avec du mercure (Gasnier,Dépôts métall.,1927, p.217).b) Méd. Chlorure mercureux. Substance blanche très peu soluble, utilisée comme purgatif léger (d'apr. Uv.-Chapman 1956). Synon. calomel.Chlorure mercureux colloïdal (Lebeau, Courtois,Pharm. chim.,t.1, 1929, p.458). [meʀky]. 1reattest. 1840 (Ac. Compl. 1842); de mercure1, suff. -eux*.
2.
Mercurique, adj.[Caractérise les composés du mercure bivalent et l'ion correspondant] Acétate, azotate, iodure, oxyde, sulfate, sulfure mercurique. Solution mercurique à 5 p.100 (Chartrou,Pétroles natur. et artif.,1931, p.107).La cystine (...) agit sur les réactifs mercuriques en milieu alcalin par son soufre et donne du sulfure de mercure et non du mercure métallique (J. Verne,Vie cellul.,1937, p.156).Chlorure mercurique. Sel blanc, cristallisé, soluble, qui fond à 275oC, utilisé comme antiseptique, ou comme produit conservateur, mais dont la haute toxicité limite l'usage (d'apr. Uv.-Chapman 1956). Lambert (1916) a observé la grande sensibilité des cultures de tissus vis-à-vis du chlorure mercurique, aucun élément ne pousse jusqu'à des concentrations de 1 pour 40000 (J. Verne,Vie cellul.,1937p.149). [meʀkyʀik]. 1resattest. [1787 (Lavoisier ds Beitr. rom. Philol. t.12, 1973, p.377)], 1840 (Ac. Compl. 1842); de mercure1, suff. -ique*.
BBG.Gohin 1903, p.362. _ Storost (J.). Mercure. Quecksilber... Beitr. rom. Philol. 1973, t.12, pp.367-368, 376-378.