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MÉPRENDRE (SE), verbe pronom.
A. − Se méprendre + prép. + subst.Se tromper dans l'appréciation de quelque chose ou de quelqu'un, en prenant une chose, une personne pour une autre. Synon. se tromper.
1. Se méprendre sur qqc./qqn.Il balbutia enfin: «Vous dites ?... Vous êtes sûr?» L'autre se méprit sur son étonnement, et, d'un ton sec: «Vous pouvez chercher ailleurs si on vous en donne davantage (...)» (Maupass.,Contes et nouv.,t.1, Bijoux, 1883, p. 408).− Comment quelqu'un des miens saurait-il être mon ami? − Tu te méprends sur notre frère... − Ne me parle pas de lui! Je le hais... (Gide,Retour enf. prod.,1907, p.487).Ça doit être pour ça que vous marchez comme un gendarme à pied. Déodat se méprit sur le sens de la comparaison (Aymé,Jument,1933, p. 195).Mademoiselle, vous vous méprenez sur mes intentions (Montherl.,Celles qu'on prend,1950, ii, 4, p.795).
[Avec un compl. introd. par de indiquant la mesure de l'erreur] Il se méprend de beaucoup sur votre compte. Nul artifice, nul miracle de sentiment ou de coquetterie n'était capable de faire qu'il se méprît de six mois sur l'âge d'une actrice (Sand,Lélia,1833, p. 139).
2. Vieilli ou littér. Se méprendre à qqc.Le maréchal d'Olonne se méprit à la joie si vive que je montrai en le revoyant (Duras,Édouard,1825, p. 161).Il souriait toujours. Sa physionomie était tellement expressive que Mary ne s'y méprit pas (Martin du G.,Thib.,Consult., 1928, p. 1098):
1. − Flambées! dit le serrurier en abordant l'âme damnée du capitaine Williams. − Vous l'avez assommé? interrogea Colar, joyeux et se méprenant au sens du mot flambé. Ponson du Terr.,Rocambole,t. 1, 1859, p. 182.
Loc. À s'y méprendre. Au point de commettre une confusion entre deux choses à cause d'une trop grande ressemblance entre elles. Aux murs, des torchères de zinc singeaient le bronze à s'y méprendre (Courteline,Train 8 h 47,1888, 2epart., vii, p. 170).Tu n'as pas changé d'ailleurs... Tu ressembles toujours à s'y méprendre à Charles XII (Giraudoux,Siegfried et Lim.,1922, p. 34).
3. Rare. Se méprendre de qqc.Arnauld, se méprenant un peu de date, estimait (...) qu'il serait inoui que pour un tel ouvrage (...) on pût inquiéter les gens, même les libraires (Sainte-Beuve,Port-Royal,t. 5, 1859, p. 140).
B. − Emploi abs. Faire une erreur, une confusion. Synon. se tromper.Pourquoi faites-vous le méchant, l'oncle Anthime? La petite ne se méprend pas: au fond, ce savant impie est sensible (Gide,Caves,1914, p. 693):
2. Je ne suis point un mari qui tue sa femme. Depuis un quart d'heure tu te méprends étrangement: tes nerfs t'affolent et t'abusent. H. Bataille,Maman Colibri, 1904, II, 6, p. 20.
REM.
Mépréhension, subst. fém.,hapax. Action, fait de se méprendre. J'ai supprimé au dernier moment la préface, ou garde-fou, qui sans doute eût prévenu certaines... mépréhensions. Moi, je n'aime pas être atteint trop vite (Gide,Corresp.[avec Valéry], 1914, p. 434).
Prononc. et Orth.: [mepʀ ɑ ̃:dʀ ̥], (il se) méprend [mepʀ ɑ ̃]. Ac. 1694, 1718: mes-, dep. 1740: mé-. Conjug. v. prendre. Étymol. et Hist. 1. Fin xes. mespraes verbe intrans. part. passé «commettre une faute» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 511); 2. ca 1225 verbe pronom. «commettre une erreur» (Pean Gatineau, St Martin, 9763 ds T.-L.); 1689 à s'y méprendre (Mmede Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, t.9, p.241); 3. 1582 «se tromper» (Garnier, Bradamante, 1589). Dér. de prendre*; préf. -me(s)*. Fréq. abs. littér.: 545. Fréq. rel. littér.: xixes.: a)770, b) 689; xxes.: a)663, b) 887.