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MÉNESTREL, subst. masc.
HIST. Musicien ambulant ou engagé par un seigneur, qui, au Moyen Âge, accompagnait un chanteur ou qui récitait et chantait des pièces de vers, le plus souvent de sa composition, en s'accompagnant d'un instrument. Guillaume Racine, ménestrel de vielle (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 248).[Les marchands] appellent les jongleurs et les ménestrels pour s'égayer de leur musique, de leurs chansons et de leurs contes (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p.64).
Au fém., rare. C'est en 1321 que 37 ménestrels (ou ménestrelles) souscrivirent à un règlement en onze articles (F. Lesure, La Communauté des «joueurs d'instruments» au XIVes.ds R. hist. de dr. fr. et étr., t. 31, 1953, p.79).En appos avec valeur d'adj. Il y avait aussi des femmes ménestrelles. La belle Doete, de Troyes, l'une des plus renommées, était également au nombre des poètes chanteurs de l'empereur Conrad, à Mayence (Grillet, Ancêtres violon, t. 1, 1901, p. 343).
REM.
Ménestrandie, subst. fém.,vx. Art, musique du ménestrel; troupe de ménestrels ou corporation des ménestrels. Abrégé historique de la ménestrandie (La Laurencie, Éc. fr. violon, 1923, p.54, note 6).
Prononc. et Orth.: [menεstʀ εl]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 «serviteur» (Alexis, éd. Chr. Storey, 324); d'où 1170 «ouvrier, artisan» (Rois, éd. E. R. Curtius, II, 21, 19, p.101); en a. et m. fr. seulement; 2. 1170 «poète ou musicien allant de château en château, chantant des vers ou récitant des fabliaux» (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 1984); le mot disparaît av. le xvies. et est repris comme terme d'hist. ds Boiste 1800. Du b. lat. ministerialis (lui-même du lat. class. ministerium «fonction de serviteur, service» dér. de minister «serviteur») «chargé d'un service» d'où le sens en a.fr. de «serviteur, artisan» qui se maintient jusqu'au xivesiècle. Fréq. abs. littér.: 34. Bbg. Bonn. 1920, p.94. _ Mack. t.2 1939, p.72. _ Morgan (R.). Old Fr. jogleor... Rom. Philol. 1953/54, t.7, pp.293-295. _ Vitu (A.). Le Jargon du 15es. Genève, 1977 [1884], p.415 (s.v. ménestrandie).