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MENDIER, verbe
A. − Emploi intrans. [Le suj. désigne une pers.] Demander l'aumône. Et on revit l'homme conduisant ses cochons le long de l'étang et sur le flanc des côtes. Souvent aussi il recommençait à mendier pour se nourrir (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Père Judas, 1883, p. 103).Il avait hâte de se trouver dehors. «Plutôt mendier que de vivre auprès de cet homme» (Arland, Ordre, 1929, p. 125):
1. Si vous êtes jamais allé à Granville, Monsieur, vous devez avoir entendu parler de la naine qui couchait sous le porche de l'église, et qui mendiait à la porte. Nodier, Fée Miettes, 1831, p. 74.
[P. méton.] Chercher à susciter la pitié, la commisération. [Chéri] tourna vers elle [sa mère] un doux regard vide, qui mendiait vaguement (Colette, Fin Chéri, 1926, p. 109).
B. − Emploi trans.
1. Demander en tant qu'aumône. Rien n'était plus drôle que de la voir au café, avec les coups de coude solliciteurs, la voix chuchotante des enfants qui mendient tout bas quelque chose, implorer de l'homme auprès duquel elle était assise un café (E. de Goncourt, Élisa, 1877, p. 124).Elle se vit hâve et en guenilles mendier son pain de maison en maison sur quelque route inconnue (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 157).
2. Implorer, solliciter avec humilité et souvent avec insistance:
2. Une chose qui montre bien la simplicité des nobles et des évêques de ce temps, c'est qu'aussitôt après la prise de la Bastille, au lieu de rester à l'Assemblée nationale pour soutenir leurs droits, s'ils en avaient, ces gens firent leur paquet et s'en allèrent mendier le secours de nos ennemis contre nous. Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 278.
[P. méton.]:
3. Il avait besoin de liberté, il avait besoin d'isolement; ces yeux qui mendiaient avidement un regard l'obsédaient; il lui parlait avec dureté, il avait envie de lui dire: «Va-t'en!» Il était irrité par sa laideur et par ses brusqueries. Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1491.
Avec parfois une nuance péj. Quémander. L'électeur mendie des faveurs chez le député, qui les mendie chez le ministre, lequel mendie les votes du député, qui mendie les suffrages de l'électeur (Vogüé, Morts, 1899, p. 118):
4. ... depuis qu'un autre souverain, environné de la plèbe, est allé mendier des votes pour son élection, au bruit du même tambour, sur une autre place publique, qui conserve la moindre illusion sur la couronne? Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 634.
Prononc. et Orth.: [mɑ ̃dje]. (il) mendie [mɑ ̃di]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 intrans. mendeier «demander l'aumône» (Roland, éd. J. Bédier, 46: Ne nus seiuns cunduiz a mendeier); 1remoitié xiies. mendier (Psautier Cambridge, 108, II ds T.-L.); 2. a) av. 1248 trans. «supplier, demander instamment» (Huon de Cambrai, Li Regres Nostre Dame, éd. A. Långfors, 193, 2); b)1553 «solliciter à titre d'aumône» (La Bible, s. l., impr. J. Gérard, Psaume, 37c); c) av. 1563 «s'abaisser à solliciter quelque chose» mendians sa faveur (La Boétie, 66 ds Littré). Du lat. class. mendicare «demander l'aumône, mendier», dér. de mendicus «indigent, mendiant»; mendicare survit dans l'ital. mendicare, le cat., l'esp. et port. mendigar et en gallo-roman. Fréq. abs. littér.: 416. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 612, b) 619; xixes.: a) 784, b) 442.
DÉR.
Mendieur, subst. masc.,hapax. Celui qui appelle de tous ses voeux la possession d'un bien. Au-dessus du bétail ahuri des humains Bondissaient en clartés les sauvages crinières Des mendieurs d'azur le pied dans nos chemins (Mallarmé, Poés., 1898, p.28). [mɑ ̃djoe:ʀ]. 1resattest. fin xiiies. «quémandeur» (Sone de Nansai, 827 ds T.-L.), attest. isolée, 1565 ces mendieurs de Latin (J. Tahureau, Second dialogue du Démocritic, éd. F. Conscience, p. 167) − 1571, M. de La Porte ds Hug., à nouv. au xixes. 1898 (Mallarmé, loc. cit.); de mendier, suff. -eur2*.