| ![]() ![]() ![]() ![]() MENACÉ, -ÉE, part. passé et adj. I. − Part. passé de menacer*. II. − Adjectif A. − [En parlant d'un être vivant] Qui n'est pas à l'abri des atteintes de la vie, qui ne se trouve pas en sécurité. Sa tête penchée, son air qui plaît tant. Silencieuse et menacée toujours (Pourrat, Gaspard, 1931, p. 175).Je te vois si faible, si menacé, traînant tes cinquante ans, des heures durant, pour subsister un jour de plus, sur le trottoir de quelque épicerie pauvre, grelottant à l'abri précaire d'un manteau râpé (Saint-Exup., Lettre otage, 1943, p. 405): 1. Au contraire on comprend pourquoi Goethe attachait tant de prix à cette pointe brillante du regard humain, c'est qu'il y guettait ces signes de théorie ou contemplation, sans lesquels il n'y a point d'homme mais seulement un animal flairant, inquiet, menacé.
Alain, Propos, 1921, p. 270. B. − [En parlant d'une chose] Qui est en situation de danger. Bonheur, civilisation, liberté, patrie menacé(e). Visages tendus, fraternité menacée, amitié si forte et si pudique des hommes entre eux, ce sont les vraies richesses puisqu'elles sont périssables (Camus, Sisyphe, 1942, p. 121): 2. L'Occident inquiet, agité, opprimé ou menacé, instruit ou trompé, ignorant et désabusé, avait tout perdu sans avoir rien remplacé; encore endormi dans l'erreur, il était déjà étonné du bruit confus des vérités que la science cherchait.
Senancour, Obermann, t. 1, 1840, p. 198. Prononc.: [mənase]. Fréq. s.v. menacer. |