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MARTELER, verbe trans.
A. − Battre, frapper avec un marteau.
1. [Correspond à marteau I A 1 a] Les petites fuites [de gaz] seront bouchées par un enduit d'asphalte et de goudron mélangés, les fuites plus importantes par matage, ou en martelant un peu de laine de plomb introduite dans le joint (Quéret,Industr. gaz,1923, p.172).
Frapper avec un marteau pour façonner. Tumeurs séreuses du dessus du genou des cordonniers, là où ils martèlent les chaussures (Goncourt,Journal,1893, p.420).
En partic. [En parlant d'un métal] Les ateliers de Nuremberg qui forgeaient le fer, martelaient le cuivre (Faure,Espr. formes,1927, p.151).[Le compl. désigne l'objet fabriqué] Façonner avec un marteau. Je martèle des plateaux à thé (Saint-Exup.,Citad.,1944, p.761):
. − Une fois Djélal-Eddin passait au marché. Il y avait un magasin de bijouterie où les ouvriers martelaient en faisant une espèce de musique. Ce bruit des marteaux produisait une musique et une cadence qui l'a poussé à tourner sur le marché et les ouvriers ont perdu de vue le travail et ont martelé pour la musique la pièce d'or qu'ils martelaient. Barrès,Cahiers, t. 11, 1914, p.64.
Emploi abs. Les ouvriers martelaient (supra ex.).
P. métaph. Cet univers façonne et martelle l'individu lui-même, sa pensée et son action infirme (Blondel,Action,1893, p.288).
Effacer, détruire à coups de marteau. Les emblèmes religieux avaient été martelés (A. France,Dieux ont soif,1912, p.4).
2. SYLVIC. [Correspond à marteau I A 1 b g] ,,Pratiquer le martelage`` (Forest. 1946).
3. [Correspond à marteau I B 2 b] Le marmouset de la Samaritaine martelait huit heures sur son timbre quand la lourde machine s'ébranla (Gautier,Fracasse,1863, p.359).
4. Frapper de façon répétée un instrument à percussion. Celui qui dirige le groupe exécute un solo dansé, sans cesser de marteler le gong des coups de son maillet (Cuisinier,Danse sacrée,1951, p.44).
B. − P. anal.
1. Frapper à coups répétés et souvent violents, comme avec un marteau.
a) [Le suj. désigne un être animé] Se marteler la tête contre un mur. Ils [des ânes] défilaient, secouant leurs longues oreilles, martelant la terre de leurs petits sabots durs (Gautier,Rom. momie,1858, p.267).Il martelait sa table à coups de point (Rolland,J.-Chr., Révolte, 1907, p.380).
SPORTS (boxe). Fitz, réveillé, se décida alors à combattre Maher de loin. Il martela la figure de l'Irlandais avec des jabs [coups secs] du gauche: au bout d'une minute Peter fut tout ensanglanté (T. Bernard,Autour du ring, Paris, Gallimard, 1925, p.71).
b) [Le suj. désigne une chose] Des milliers de sabots de bois martelant les pavés de granit dur (Loti,Mon frère Yves,1883, p.222).Les cheveux battent le visage, le catogan martèle la nuque (Martin du G.,Devenir,1909, p.47).
[En parlant de projectiles] Cette tombée sifflante d'obus martèle et écrase à coups de foudre l'extrémité béante du poste (Barbusse,Feu,1916, p.320).Avec un bruit extraordinairement rapide, toutes mitrailleuses martelant la carlingue, les avions se croisèrent (Malraux,Espoir,1937, p.521).
[Impression physique interne] La souffrance qui martelait son crâne (Estaunié,Empreinte,1896, p.297).Le sang martèle mes tempes (Frapié,Maternelle,1904, p.283).
2. [En parlant de phénomènes auditifs] (Faire) résonner ou vibrer avec force. La trépidation du moteur nous martèle les oreilles (Barbusse,Feu,1916p.337).Le carillon de notre enfance qui martelait l'air limpide (Pesquidoux,Livre raison,1928, p.77).
En partic. Articuler avec force, accentuer fortement toutes les syllabes. Marteler les mots, les syllabes. Cette voix martelait les termes techniques (Bourget,Sens mort,1915, p.189).Emploi abs. Il articule, scande, chante et martèle (Barrès,Cahiers, t. 5, 1907, p.108).[En incise] Y a des fois qu'i' faudrait me r'tenir avec un crochet, martela-t-il avec un sombre accent (Barbusse,Feu,1916p.88).
P. anal. [En parlant de mus.] Le Credo, dont les trombones inlassablement martellent la phrase principale (Rolland,Beethoven, t. 2, 1937, p.369).
3. [En parlant de phénomènes visuels] De près, c'est un sabrage, une hachure de couleurs qui se martèlent, se brisent, semblent s'empiéter (Huysmans,Art mod.,1883, p.138).
C. − P. métaph. ou au fig.
1. [En parlant d'événements pénibles] Ceux de la génération de mon grand-père gardaient vivant encore le souvenir des persécutions qui avaient martelé leurs aïeux (Gide,Si le grain,1924, p.375).
2. [En parlant d'une idée, d'une préoccupation obsédante] C'est égal, mon oncle, dit Laurens, laissant deviner les pensées qui (...) lui martelaient le cerveau (Fabre,Rom. peintre,1878, p.168).Sans cesse le souvenir de cette perte le martelait douloureusement (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Parapluie, 1884, p.448).
Prononc. et Orth.: [maʀtəle]. (il) martèle [maʀtεl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. v. jeter. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 «frapper comme avec un marteau» (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M.Roques, 5924); 2. 1176 «battre à coups de marteau» (Id., Cligès, éd. A. Micha, 4809); 3. 1388, mars, eaux et forêts (Ord. VII, 775 ds Gdf. Compl.); 4. 1577 fig. «provoquer un ébranlement semblable à un coup de marteau», en parlant d'un souci lancinant qui revient sans cesse à l'esprit (R. Belleau, Œuvres, I, 108 ds IGLF); 1579 en parlant de bruits répétés (H. Estienne, La Précellence du Langage françois, éd. E.Huguet, p.67); 5. 1798 «faire avec effort un travail de l'esprit» (Ac.). Dér. de l'a. fr. martel, marteau*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 139.