| ![]() ![]() ![]() ![]() MARTELÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. masc. I. − Part. passé de marteler*. II. − Emploi adj. A. − [Correspond à marteler A] Travaillé, façonné au marteau. Métal martelé. Le portail martelé serait encore un joyau à pendre au cou d'une cathédrale (Bertrand,Gaspard,1841, p.54). B. − [Correspond à marteler B] 1. Marqué de coups. Il a la face martelée d'un boxeur de profession, plus souvent battu qu'à son tour (Mauriac,Nouv. Bloc-Notes, 1961, p.380). 2. [En parlant de phénomènes auditifs] Qui se fait entendre avec force en se détachant nettement. Un bruit martelé de pas se fit entendre sous les dernières volées des sons (Huysmans,Oblat, t. 1, 1903, p.38). − En partic. Articulé avec force, où toutes les syllabes sont fortement accentuées. À l'abondance inépuisable des images, à la période pleine de nombre et d'haleine ont succédé la phrase courte et martelée, la dialectique sobre et magistrale (Reybaud,J. Paturot,1842, p.358). ♦ P. anal. [En parlant de mus.] Quand il [Bach] veut exprimer des sentiments de décision, de volonté inébranlable, il représente cette fermeté au moyen d'un thème rigide et martelé (Pirro,Esthét. J.-S. Bach,1907, p.43).Jeu [pianistique] lié ou détaché, martelé ou porté (Cortot,Techn. pianist.,1928, p.8). − VÉN. Voix martelée. ,,Voix des chiens courants qui retentit à intervalles égaux`` (Vén. 1974). 3. Au fig. [D'une manière de procéder] Qui se manifeste par à-coups, heurté. L'idée du talent martelé, si talent il y a, de Marmontel, comparé au talent sublime de Jean-Jacques (Stendhal,Journal,1806, p.290).J'ai le travail long, difficile, martelé (Balzac,Corresp.,1839, p.530). III. − Emploi subst. masc. sing., MUS. (instruments à archet). ,,Coup d'archet qui consiste à détacher énergiquement chaque son par une attaque forte et un arrêt brusque de l'archet`` (Mus. 1976, s.v. martellato). Entre le trille prolongé du premier violon et le martelé énergique du violoncelle semble gronder un orchestre dont l'apaisement progressif ramène (...) le thème primitif (Marliave,Quat. Beethoven,1925, p.99). Prononc.: [maʀtəle]. Fréq. abs. littér.: 94. |