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* Dans l'article "MARRON2, -ONNE,, adj."
MARRON2, -ONNE, adj.
A. − Vieilli
1. [En parlant d'un animal domestique] Qui, s'étant échappé, est retourné à la vie sauvage. (Dict. xixeet xxes.). Cheval, cochon marron.
2. P. anal. [En parlant d'un esclave noir des colonies d'Amérique, notamment] Qui s'est enfui dans les bois afin de vivre en liberté. Négresse marronne. Des pâtres farouches (...) subsistant de brigandages comme les noirs marrons des colonies modernes (Michelet,Hist. romaine,t.2, 1831, p.223).Qu'a fait cet esclave? − Maître, il arrive de la geôle, il s'était enfui marron (Sue,Atar-Gull,1831, p.22):
1. ... dans une chasse contre un nègre marron, à travers la forêt, à un moment convenu, chaque membre de la troupe suspend son fusil aux lianes (...). Mais la halte ne dure que quelques secondes, la poursuite est reprise avec acharnement et le hallali ne tarde pas à résonner. Lautréam.,Chants Maldoror,1869, p.262.
Emploi subst. Au temps où m'enfuyant chez les marrons de l'île, Il n'était pas pour moi d'assez obscur asile (Lamart.,T.Louverture,1850, v, 2, p.79).Mais qui me touchait au coeur (...), c'était une vieille marronne des Antilles qu'on eût dite coiffée de peaux de bananes (Jammes,Mém.,t.3, 1923, p.65).
B. − Qui exerce une profession illégalement ou dans des conditions irrégulières. Avocat, médecin marron. Dans cette crise, il préférait avoir affaire au coulissier marron lui-même plutôt qu'au député son garant (Giraudoux,Bella,1926, p.192).La faillite d'un petit banquier marron auquel la vieille avait confié presque tout son avoir (Daniel-Rops,Mort,1934, p.270):
2. Il faut être franc dans ce siècle-ci: lorsqu'on est bien persuadé qu'on ne peut être ni médecin, ni avocat, ni banquier, ni évêque, ni courtier-marron, ni ministre, enfin lorsqu'on a l'intime conviction qu'on n'est bon à rien, on peut se faire poète... Mussetds Le Temps,1831, p.22.
Emploi subst. La Rotonde est envahie par les marrons qui font ce qu'on appelle des affaires (Jouy,Hermite,t.3, 1813, p.136).
IMPR., arg. ,,Ouvrier compositeur travaillant pour son propre compte chez un maître imprimeur`` (Boutmy, Typogr. paris., 1874, p.44).
P. méton. Ouvrage imprimé clandestinement. (Ds Bruant 1901, p.75).
REM.
Marron(n)age,(Marronage, Marronnage) subst. masc.Action, pour un esclave, de s'évader; état d'esclave marron. Des esclaves qui s'échappent et qu'alors on appelle marrons n'usent pas même de représailles: car le marronnage, c'est-à-dire la fuite, n'est qu'une conséquence du droit le plus légitime (H. Grégoire,De la Noblesse de la peau,1826, p.66 ds Quem. DLL t.14).La tactique du marronage, reprise dès 1801, sans Toussaint Louverture, par les masses d'anciens esclaves, est à nouveau en vigueur [en Haïti]: repli vers les zones et activités vivrières, réorganisation de structures nouvelles de solidarité, volonté d'exprimer la révolte autrement que par un exode qui dévore une partie des forces vives du pays sans apporter la solution à la misère (A. Jacquesds Le Monde,29 août 1981, p.4, col.2).Exercice illégal d'une profession. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [maʀ ɔ ̃], [mɑ-], fém. [-ɔn]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) 1640 «échappé et redevenu sauvage (d'un animal domestique)» (Bouton, Relation de l'establissement des François en l'isle de la Martinique, p.69 ds Arv., p.334: pourceau maron); b) 1658 Nègre Maron (Rochefort, Histoire naturelle et morale des Isles Antilles de l'Amérique, p.322, ibid., p.335); 2. 1762 subst. masc. «personne qui exerce une profession sans titre» (Chevrier, L'Observateur des Spectacles, noI [I, 21] ds Fr. mod. t.37, 1969, p.127). Mot à l'orig. en usage dans les Antilles françaises, empr. au caraïbe mar(r)on «sauvage (animal, plante)», issu par aphérèse de l'esp. cimarron, proprement «élevé, montagnard» d'où, p. ext., «animal domestique échappé et redevenu sauvage» et «indien fugitif» (1535, Oviedo ds Cor.-Pasc.; cf. aussi Cimaroni en 1579 dans une trad. fr. d'un texte ital., v. König, p.145). Le sens d'«esclave nègre fugitif» semble être une création des colons, née aux Antilles, due à une compar. des Noirs échappés avec les animaux domestiques devenus sauvages après s'être enfuis dans les montagnes». Voir Arv., pp.334-336. Bbg. Arv. 1963, pp.334-336. _ Boulan 1934, p.79. _ Henschel (B.). Qq. dat. nouv. du 18es. Fr. mod. 1969, t.37, p.127. _ Monnot (R.). Dat. nouv. Fr. mod. 1952, t. 20, p.225. _ Quem. DDL t.1, 6.